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La reforme du cursus universitaire de la formation d'expert comptable en Tunisie: y-a-t-il un pilote à bord?
Publié dans Leaders le 09 - 11 - 2009

Au-delà des "tentatives" individuelles menées par des professionnels comptables qui interviennent dans le cursus de formation universitaire et des initiatives entreprises pour la profession comptable - souvent "ignorées" par la tutelle universitaire -, la réforme de la formation d'Experts Comptables est confisquée par des "universitaires fonctionnaires" parfaitement déconnectés de la réalité et des perspectives mondiales de l'exercice du métier d'audit financiers.
Bien qu'épousant la démarche LMD (Licence, Master, Doctorat), les "concepteurs" locaux de la réforme ont emprunté une approche peu compatible avec le cadre conceptuel propre à cette rénovation initiée par les pays européens. En effet, si l'on se réfère à ce qui concerne de près la formation comptable, il y a lieu de relever les dysfonctionnements ci-après :
* Construite sur la base d'Unité d'Enseignement (U.E), le dispositif LMD a pour vocation de permettre une liberté et flexibilité dans le cursus universitaire permettant aux étudiants – à l'instar du métro – de changer chemin faisant, d'orientation vers d'autres filières métiers et diplômes.
Alors qu'en Tunisie nos "Experts-fonctionnaires" ont confectionné des Licences basées sur des Modules (M) très proches, dans leur conception et leur contenu, des cours actuellement en vigueur. Peu d'universitaires en exercices sont en mesure d'identifier les voies et les moyens favorisant cette "liberté" de choix devant être offerte aux étudiants.
* De par les soucis de l'employabilité des diplômés, n'était-il pas plus judicieux de commencer la Réforme LMD par l'inventaire des diplômes et formations dont a – et aurait- besoin le monde des affaires et la société en général, avant de se lancer dans la "généralisation" de licences sans aucune perspective sur les Masters et les attentes du marché de travail.
En effet, les consignes et instructions formulées par les services centraux du Ministère ont conduit à généraliser la mise en œuvre des licences sans méditer quant aux étapes finales des cursus (Master, Doctorat, ...). N'a-t-on pas reproché au projet de réforme du cursus conduisant au diplôme d'Expert Comptable initié par la profession et des professionnels universitaires son caractère "complet" qui dépasse la seule "licence comptable" ? Les commissions dédiées au LMD n'étaient point autorisées à examiner autre chose que des projets de licence. Alors que la profession comptable a osé ne pas se cantonner dans la seule et unique étape – celle de licence – pour proposer tout un cursus débouchant sur le Diplôme d'Etat d'Expert Comptable.
* Quand bien même, le recours aux professionnels pour la confection des E.U., des cursus, des programmes et des diplômes a été répété à plusieurs niveaux et dans plusieurs circonstances, force est de constater, qu'à travers la réforme de la formation comptable, les "universitaires" – purs et durs – se sont "privés" de l'apport, ô combien, déterminant de la profession comptable. Et malgré les initiatives prises par cette dernière, les membres de la "commission ad'hoc LMD" n'ont accordé aucun crédit aux travaux et documents proposés par les professionnels.
* De par un "centralisme" inhibant, la "Commission Economie et Gestion" s'est cantonné à appliquer religieusement les consignes venant de la Tutelle qui aboutissent, en fin de course, à enfanter des licences "fondamentales" de gestion (Finance, Comptabilité, Marketing, Ressources Humaines, ...) dont le contenu est standard à raison de ¾ des modules ! une certaine liberté a été donné pour la confection de licences – moins nobles aux yeux des universitaires – dites appliquées et dont les ¾ de titulaires seront initiés à rejoindre le marché de travail !
La seule faveur accordée par les membres de cette Commission pour accepter la conception d'une Licence Comptable qui échappe à la "standardisation" exigée par les promoteurs du projet LMD était de qualifier la Licence Comptable envisagée de "professionnelle" (ou appliquée). La conséquence immédiate de cette manœuvre est de sanctionner la profession d'Expert Comptable en conduisant les meilleurs bacheliers vers les licences fondamentales de peur de se trouver au bout de 3 ans refoulés de l'université ?
* Le complexe – voire le mépris – qui anime certains universitaires va les conduire à qualifier tout ce qui "professionnel" (Licence ou Master appliqués) comme des diplômes de seconde zone comparativement aux cursus doctorat (Licence et Master Fondamentales). Créant ainsi une formation universitaire à deux vitesses : l'une destinée à l'élite pour la formation de docteurs totalement déconnectés de leurs environnements – futurs chômeurs de luxe – et l'autre destinée à des étudiants peu doués appelés à quitter rapidement, une licence professionnelle à la main, les bancs de l'université.
* Le taux de chômage élevé observé dans notre pays et qui s'acheminerait pour les diplômés dans un futur proche vers les 25%, est la conséquence directe de la "suffisance" déplacée des services centraux de l'enseignement supérieur et du manque manifeste d'ouverture sur le vécu et le devenir des professions et de leurs besoins en Ressources Humaines qualifiées. Qui ose affirmer que la Réforme de la Formation d'Expert Comptable en Tunisie se fait conformément au format adéquat de
L.M.D ? A-t-on écouté la profession à travers ses organes représentatifs ?
N'ayant plus depuis la dernière réforme une structure unique de pilotage anciennement appelée la Commission Nationale d'Expertise Comptable – dans laquelle l'OECT jouait un rôle de premier ordre – la réforme du cursus LMD conduisant à un Diplôme d'Etat d'Expert Comptable risque d'être mener sans un véritable "commandement" averti. Les nuances, les détails et les spécificités de la filière ne sauraient être convenablement saisi et utilement traduit dans le projet de la réforme sans une EXPERTISE distinctive observée chez les concepteurs.
Enfin, indépendamment des préoccupations propres au format LMD, la formation d'Expert Comptable souffre de carences observées dans les instruments de gouvernance horizontale d'un cursus de formation inéluctablement "national" et dans la "personnification" dans la gestion des examens du certificat de Révision Comptable.
Restructurer par le HAUT les organes de pilotage du cursus expertise comptable est une nécessité vitale pour garantir plus d'équité, de qualité et d'indépendance dans l'obtention du Diplôme d'Etat d'Expert Comptable.
Il n'est plus admis de faire du jury "national" – de la Révision Comptable - un goulot d'étranglement qui fait "bouder" les meilleurs étudiants de la filière expertise comptable.
En effet, à l'instar d'autres expériences réussies – préconisée en Tunisie par la formation des avocats -, il est vivement recommandé :
* d'instaurer une commission nationale tripartite (Ordre des Experts Comptable de Tunisie, Ministère des Finances et Ministère de l'Enseignement Supérieur) pour la conduite du cursus de formation dans son ensemble,
* de donner à cette commission l'habilitation nécessaire de définir les pré-requis, les programmes, le contenu des U.E. et ce, aussi bien pour les formations présentielles que celles organisées par l'université virtuelle (UVT),
* de désigner les jurys d'examen pour toutes les formations post-métiers (unité de synthèse, stages professionnels, mémoires de fin d'étude),
* d'habiliter les établissements pouvant délivrer le Master conduisant au Diplôme d'Etat d'Expert Comptable et ce, sur la base d'engagement ferme pris par les établissements universitaires de respecter les programmes, les pré-requis et le contenu des U.E. et de se doter des moyens humains et matériels appropriés,
* de reconnaître les manuels de cours à suivre et les annales des examens et corrigés à mettre à la disposition des étudiants,
* de contrôler l'exercice réel et effectif de toutes les instructions et consignes de la Commission par les établissements habilités.
Sans cette organisation multi-compétences, nul ne peut garantir la qualité du Diplôme d'Etat d'Expert Comptable et l'équité entre les postulants.
Enfin, n'est-il pas, pour des considérations multiples et variées, opportun de séparer entre ceux qui enseignent et ce qui donnent les examens finaux de l'expertise comptable ?
En adoptant uniformément les mêmes références bibliographiques et le même contenu des programmes, et en partageant les mêmes annales d'examen, il deviendrait aisé à l'enseignant d'exprimer son talon et savoir-faire, et à l'étudiant de compter sur lui-même pour réussir légitimement ces examens.
Ceci étant dit, la réforme en cours a, cruellement, besoin d'un pilote à bord !
Que tous les professionnels qui interviennent dans les cursus de formation universitaire mettent tout leur poids pour faire de l'OECT un interlocuteur incontournable de la réforme des cursus universitaire.
Le conseil de l'ordre et la commission formation et stages n'en demanderaient pas mieux.


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