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Démocratie...Citoyenneté.. Gardiens du Temple... Marchés... et Etat de droit
Publié dans Leaders le 07 - 07 - 2014

En Mars dernier, le quotidien britannique ' Financial Times' publiait un papier sous la plume de son célèbre éditorialiste Martin Wolf intitulé '' There is no easy path to democracy. The basic needs are true citizens, honest guardians, proper markets and just laws''( Il n' y a pas de voie facile à la démocratie. A la base, il faut de vrais citoyens, des tuteurs honnêtes, des marchés transparents et des lois justes).
Je n'avais pas poussé, alors, ma curiosité au-delà de la lecture du titre- j'ai eu tort, je l'avoue- en me promettant toutefois de prendre connaissance du contenu de l'article ultérieurement. Ce que je fis, hier après-midi, avec en plus une satisfaction toute particulière: celle de m'apercevoir que les analyses du journaliste britannique, projetées, quatre mois plus tard, sur la scène du maelström politique qui agite aujourd'hui notre pays, la Tunisie, en cette veille d'élections parlementaire et présidentielle, acquéraient une pertinence et une actualité toutes particulières.
Voici la version française du papier de M Wolf. Lisez. Appréciez. Et Méditez :
'' L'Ukraine POURRAIT-ELLE DEVENIR une démocratie stable et ''libérale? La réponse à cette question devrait être: oui. L'Ukraine SERA-T-ELLE une démocratie stable et libérale? La réponse est que nous n'en ''savons rien. Certes, nous savons que d'autres pays ont réussi à l'être. ''Mais nous reconnaissons aussi que la démocratie du suffrage universel ''est une plante fragile, notamment dans ses toutes premières années. Ce ''qui est arrivé à des jeunes démocraties comme l' Egypte, la ''Thaïlande, ''la Russie, et l'Ukraine le prouve bien. La démocratie est 'fragile parce ''qu'elle est un jeu complexe et, dans certains de ses aspects cruciaux, ''une entreprise contre-nature.
''En tout premier lieu, l'obligation pour le gouvernant de rendre compte au ''gouverné est la seule façon de se comporter entre adultes. Toutes les ''autres formes de gouvernement prennent les peuples pour des enfants. ''Dans le passé, quand la grande majorité des êtres humains ne savait ni ''lire ni écrire, pareil paternalisme pouvait être justifié .Mais à mesure ''que les peuples accèdent au savoir, les pouvoirs qui continuent de traiter ''ainsi leurs sujets sont de moins en moins tolérés.
''A cet égard, l'espoir est permis. Quelque 100 pays constituent aujourd'hui des démocraties ( plus ou moins accomplies). Soit deux fois plus qu'en 1990. En 1800, la démocratie était tout simplement inexistante. Le nombre d' autocraties pures et dures a remarquablement régressé, de ''90 en 1990 à environ une vingtaine à présent. Malheureusement, on a enregistré une hausse du nombre des anocracies* ( une cinquantaine)- des régimes de pouvoir dont la gouvernance est particulièrement instable, ''inefficace et corrompue. Pareils régimes pourraient s'apparenter soit à des autocraties en ruine soit à des démocraties en faillite. Ils sont aussi ''exposés aux éruptions des conflits armés ou des coups d'Etat violents.
''Quels sont alors les fondements d'une démocratie stable et réussie? ''Brièvement, la démocratie repose sur un double jeu de règles régissant ''d'une part les rapports des gouvernés entre eux et d'autre part les rapports des gouvernés avec l'Etat. Ces règles, qui sont autant de contraintes, sont de trois natures.
''En premier lieu, les démocraties ont besoin de citoyens. Etre citoyen ne se ''limite pas à s'engager dans la vie publique politique . Au-delà de tout, ''être citoyen c'est accepter que l'engagement loyal dans la vie commune ''avec les autres devrait avoir la préséance sur toute loyauté politique ''partisane** La ''notion d'opposition loyale'' dans les rapports politiques '' devrait signifier que les citoyens- opposants reconnaissent la légitimité ''du pouvoir exercé par leurs rivaux au pouvoir, sachant qu'ils pourraient ''y accéder, à leur tour, le moment venu. Il s'en suit que les (vrais) ''citoyens, ne cherchent pas à empêcher politiquement les détenteurs du ''pouvoir d'exercer leurs ''responsabilités en toute quiétude. Ils devraient ''reconnaître la légitimité de l'opinion contraire, même si celle-ci ''s'exprime brutalement , sans recours à la force, toutefois.

''En second lieu, les démocraties ont besoin de tuteurs. Ces derniers occupent en général des postes politiques, administratifs, juridiques ou 'militaires importants. Ce qui en fait des gardiens du temple , et non des ''bandits, c'est qu'ils utilisent leur pouvoir, non dans le but d'acquérir des avantages matériels pour eux-mêmes, mais pour servir l'intérêt commun.
''En troisième lieu, les démocraties ont besoin de marchés. Ce que nous ''entendons par 'marchés' ici exclut tout exercice abusif de pouvoir de ''l'Etat visant à brader les biens publics au profit d'intérêts privés. Des ''marchés qui fonctionnent proprement et qui sont soutenus par des Etats ''qui gouvernent efficacement constituent les piliers de la démocratie stable.
''Pareil attelage – Etat/marché- est porteur de prospérité économique, et donc générateur d'une société en mesure de garantir un niveau de vie décent et raisonnable, donc d'une société qui a toutes les chances d'être ''une société stable, donc une société de confiance. Par ailleurs, les ''marchés distendent l'interdépendance entre la prospérité économique et le pouvoir. Pour les citoyens, les résultats des élections compteront toujours, bien évidemment, mais pas au point de devenir une question de ''vie ou de mort pour eux ou pour leurs proches. Enfin, les démocraties ''ne peuvent se passer de lois justes. Un pays qui n'est pas un Etat de ''droit, est en permanence au bord du chaos ou de la tyrannie.
''Ainsi, la démocratie est beaucoup plus qu'une affaire de votation. Elle ''n'est certes pas un adulte, un vote, une seule fois'', ni 'un adulte, un ''vote truqué, plusieurs fois de suite''. Elle est une combinaison complexe de droits, d'obligations, de pouvoirs et de contraintes. La démocratie est ''soit l'expression politique d'individus libres agissant en commun, ou elle ''n'est pas. Ceux qui ont gagné une élection n'ont pas pour autant le droit ''de faire à leur guise. Cela n'est pas la démocratie, mais une dictature élue
Abu Sami
Tunis le 6 Juillet 2014
* L'anocratie est un régime politique où le pouvoir n'est pas exercé par les institutions publiques , mais éparpillé entre des élites en concurrence permanente pour l'accès aux centres de décision. Les anocraties sont quelquefois considérées comme des systèmes de pouvoir à mi-chemin entre l'autocratie et la démocratie
** Cela veut dire servir autrui et donc la communauté ou le bien-être collectif, avant de servir les agendas des partis politiques

Tags : Financial Times Martin Wolf


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