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L'irrésistible ascension vers Carthage
Publié dans Leaders le 07 - 11 - 2014

Après son échec aux élections législatives, Harakatou al-Nahdha doit faire face à un nouveau défi, celui des élections présidentielles. Le drame est que la Haraka ne dispose pas d'un candidat issu de ses propres rangs: la cote de son propre chef dépasse difficilement les 2% et celle de son meilleur atout, M. Hammadi Jébali «culmine», selon les sondages d'opinions, à 7%. Quitter le pouvoir, rejoindre les bancs de l'opposition légale, analyser les causes de l'échec, rectifier le tir et se préparer aux prochaines échéances électorales, cette perspective est plutôt contrariante pour la stratégie du tamkine qui structure, dans le temps, la démarche des enfants spirituels de Hassan al-Banna.
Les lendemains des législatives
La popularité, le charisme et la virtuosité politique de M. Béji Caïd Essebsi représente une réelle cause d'insomnie pour les dirigeants nahdhaoui. Un homme sur lequel ils n'ont aucune prise a gagné le cœur des Tunisiens. Malgré les parasitages de tous genres, ces derniers semblent décidés à le porter triomphalement à la tête de l'Etat. Rien ne semble freiner l'ascension de cette force tranquille, murie par une longue expérience au service de l'Etat. Un Etat rudement malmené et qui a souffert, plus particulièrement ces trois dernières années, de l'amateurisme d'une équipe occupée à régler ses comptes et peu soucieuse des grands défis auxquels doit faire face la Tunisie.
Organiser les législatives, avant les présidentielles, était programmé pour nuire au parti de M. Caïd Essebsi et contenir la vague porteuse d'espérances qu'il a fait naître dans le pays. Or c'est les contraire qui est arrivé… et la victoire aux législatives sera automatiquement amplifiée aux présidentielles. Ni d'avoir mis en avant les élections législatives, ni les vaines gesticulations des uns et des autres ne semblent contenir l'ascension irrésistible vers Carthage.
Si l'on croit ce qui se dit dans les rues, sur les marchés, dans les cafés, la victoire de Nidaa Tounès aux élections législatives, saluée par un bond de la Bourse de Tunis, devrait agir comme un amplificateur du succès annoncé et attendu de M. Caïd Essebsi. L'homme est attendu pour veiller à l'indépendance de la Tunisie, au respect de la Constitution, et pour garantir sa sécurité intérieure et extérieure, protéger ses institutions, veiller à l'unité nationale, restaurer l'autorité de l'Etat et l'image de marque du pays dans le monde. Echaudé, le Tunisien ne veut plus entendre parler de ceux qui mettent en avant leur curriculum vitae de militants pour masquer leurs méconnaissances des rouages de l'Etat et des relations internationales. Ils ne veulent plus entendre de discours idéologiques déconnectés du réel mais aspirent à déléguer leur souveraineté à un homme libre sachant en faire bon usage.
Quelles sont les chances des vingt-six autres candidats à la présidentielle?
Revenons tout d'abord aux résultats des élections législatives pour évaluer leurs impacts sur la prochaine consultation électorale et les réserves en voix de chacun des candidats. Force est de constater que les élections législatives du 26 octobre 2014 ont réduit à néant le capital électoral de la majorité des partis politiques. Le CPR passe de 26 sièges 4, Ettakattol de 20 à zéro siège, Al-Jomhouri 16 à 1 siège, Al-Aridha, devenu Al-Mahabba, de 19 à 2 sièges, Al-Masar de 4 à néant. Mêmes les courants Destouriens et Rcédistes qui voulaient jouer les arbitres ont été sévèrement sanctionnés. A tous ces acteurs de la scène politique, les électeurs semblent faire grief de plusieurs choses :
1. A Ettakattol et au CPR la part de responsabilité qu'ils portent dans la cogestion calamiteuse des affaires de l'Etat et le peu de cas qu'ils ont fait, avec Harakatou al-Nahdha, de la souveraineté populaire qui les a juste mandatés pour écrire, en une seule année, une nouvelle constitution…
2. Aux partis de l'opposition, il est reproché des identités floues, le manque de clarté de leurs discours politiques respectifs, un comportement de «boutiquiers» jaloux, réfractaires à la constitution d'un grand ensemble efficace sur le plan politique et surtout électoral…
3. En dehors de Nidaa Tounès, principal gagnant des dernières élections, seuls le Front populaire et Afek Tounes ont réussi à tirer leur épingle du jeu. La clarté de leur discours électoral a trouvé un écho favorable auprès de leur électorat respectif. Il convient de souligner aussi l'émergence d'un nouveau parti populiste qui, avec 7,37% des sièges, a réussi à faire une percée le plaçant au troisième rang.
Les jeux sont faits, rien ne va plus
Sans être des analystes politiques, les Tunisiens ressentent intuitivement et à juste titre que s'il y a tiraillement entre les deux pôles de l'exécutif, à savoir le gouvernement et la présidence de la République, la lutte contre le terrorisme, le retour vers la stabilité et le démarrage d'un cycle économique vertueux resteront de vains mots. Cette façon qu'ont les Tunisiens d'appréhender le réel favorise fortement le candidat de Nidaa Tounes et ouvre une autoroute devant M. Béji Caïd Essebssi pour peu que cette idée soit martelée par le candidat.
Harakatou al-Nahdha, qui ne dispose pas de candidat propre, anticipe l'évènement et cherche à limiter l'impact psychologique de son propre échec sur l'opinion publique en favorisant la prolifération des «obstacles» sur la route qui mène à Carthage. Ces «obstacles» ne sont rien d'autre que la multitude des candidats sans capital électoral qui courtise un chef Nahdhaoui, sorti amoindri des dernières consultations, espérant par-là de recevoir en dote son électorat. Cette stratégie électorale, basée sur la dispersion des voix a réussi à contenir relativement le succès de Nidaa Tounes; continuera-t-elle à être efficace lors de l'élection présidentielle?
Selon les spécialistes en Science politique, les élections législatives ne ressemblent en rien aux élections présidentielles. Là, par exemple, le clientélisme et l'achat des voix deviennent impossibles à mettre en œuvre. Si Harakatou al-Nahdha dispose des voix du noyau central de ses militants et des cercles proches de ses «mouhebbines» qui attendent dans l'antichambre d'être admis de plein droit dans ses rangs, elle n'a aucun pouvoir, dans le cadre des élections présidentielles, d'influencer d'une manière significative des électeurs situés en dehors de ces deux catégories évoquées.
Stupéfait ou goguenard, l'électeur tunisien assiste à ce jeu désuet ; mais, sa décision est déjà prise. Comme lors des élections législatives, il fera sans doute, dès le 23 novembre, preuve d'une maturité bien plus grande que celle d'une certaine élite politique qui tarde à grandir.


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