Correspondance spéciale de Paris pour Leaders - Alors que MM. Lellouche et Habib – rejoint par M. Collard, député du FN- se faisaient au Parlement les porte-parole du gouvernement d'extrémistes et d'ultras d'Israël et du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France)** - éternel supporter des crimes de l'Etat sioniste- lors du débat sur la reconnaissance de l'Etat de Palestine, une grandiose manifestation des amis de la Palestine avait lieu dans le magnifique écrin de la Fontaine des Innocents. A l'appel du Front de Gauche, du Parti Communiste, des Verts, de l'Union Juive Française Pour la Paix (UJPF)… Prenant la parole, la représentante de l'UJPF a fortement insisté sur le fait que le CRIF ne peut prétendre s'exprimer au nom de tous les juifs de France. Elle a exprimé son soutien au principe de la reconnaissance de l'Etat palestinien demandant notamment la poursuite des criminels de guerre israéliens devant la CPI, la rupture de l'Accord d'association (tarifs douaniers préférentiels) entre l'Union Européenne et Israël – Etat voyou- et encourageant le mouvement de boycott (BDS). Elle s'est élevée cependant contre le statu quo ajoutant : « l'UJPF participe aux rassemblements pour la reconnaissance de la Palestine, mais tient à souligner que cette reconnaissance n'aura pas une partie réelle sans sanctions énergiques contre l'Etat d'Israël jusqu'à ce que les droits des Palestiniens soient réalisés : fin du blocus de Gaza, fin de l'occupation, de la colonisation, démantèlement du Mur de l'apartheid, égalité des droits des Palestiniens d'Israël, droit au retour des réfugié. «La colère, devait-elle conclure, ne suffit il faut des perspectives» La représentante du mouvement de gauche grec Syriza – fortement applaudie- s'est déclarée en faveur de la reconnaissance de l'Etat de Palestine et affirmé qu'Israël – Etat criminel- menace gravement la paix en Méditerranée. Elle a réclamé un embargo sur les armes destinées aux sionistes, la destruction du Mur de l'apartheid appelant à un mouvement citoyen en faveur du BDS et récusant par avance un Etat palestinien Batoustan. Clôturant les prises de parole, Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste Français (PCF), sénateur de Paris, devait souligner l'importance des imposantes manifestations organisées dans la capitale lors de l'agression perpétrée par Israël contre la population de Gaza il y a quatre mois. «Le travail politique a payé et commence à marquer au-delà des forces rassemblées alors dans la rue». Pierre Laurent a mis en exergue le rôle qu'a joué le concert en faveur des prisonniers palestiniens pendant la Fête du journal l'Humanité en septembre. «Ce concert a marqué les esprits» note-t-il. 80 000 personnes y étaient présentes.FadwaBarghouti, l'épouse du Mandela palestinien Marwan Barghouti, était à la Fête de l'Humanité. Ce qui a contribué à la sensibilisation de la jeunesse et mis en évidence «la grande férocité de l'armée israélienne». Le Secrétaire national duPCF ajoute, après avoir mis en évidence les efforts des parlementaires communistes qui ont profité d' «une niche parlementaire» pour déposer une proposition qui a ouvert la porte à d'autres, comme celle actuellement discutée à l'Assemblée Nationale: «Nous sommes peut-être – je dis bien peut être car nous ne sommes pas au bout de ce combat- à la veille d'un acte politique qui va marquer le débat après d'autres décisions prises par d'autres parlements dans le mondeet qui aura un retentissement extrêmement important au plan international. C'est pour cela que certains s'arc- boutent et s'opposent à cette reconnaissance de peur que cela ne fasse bouger l'Union Européenne». Le sénateur de Paris pense qu'on est à la veille d'une victoire politique- même si elle ne sera pas entière« car il y a encore du chemin avant de faire reconnaître pleinement les droits du peuple palestinien dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale». Pour cela, il faut faire reculer la colonisation. Il y a quatre mois, ce combat semblait impossible à gagner et maintenant il y a cette bataille parlementaire. «C'est une belle leçon politique. Il ne faut pas désespérer devant l'ampleur de la tâche ». De son côté, le secrétaire de Jeunes Communistes a annoncé avoir remis au Quai d'Orsay une pétition portant 30 000 signatures en faveur de cette reconnaissance par le gouvernement français. La manifestation s'est achevée par un lâcher de ballons aux couleurs de la Palestine et aux cris de «Nous sommes tous des Palestiniens». Le débat sur la reconnaissance de l'Etat palestinien au Parlement –en présence du Ministre des Affaires Etrangères M. Laurent Fabius- a suscité une mobilisation médiatique importante en France. A noter qu'aujourd'hui 29 novembre marque la «Journée Internationale de Solidarité avec le peuple palestinien». A cette occasion, M. Ban Ki Moon, secrétaire général de l'ONU a publié le message suivant : « En ce jour de solidarité internationale, j'appelle les parties à s'éloigner du précipice. Le cycle stupide de destruction doit cesser. Le cercle vertueux de la paix doit commencer ». Mohamed Larbi Bouguerra **Au même moment, sur une télé israélienne, le président du CRIF avouait avoir fait de gros efforts pour amener les députés de l'UMP à ne pas voter cette reconnaissance de l'Etat de Palestine affirmant que Nicolas Sarkozy a été « parfait » dans son refus de cette initiative.
