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Quand notre pays se remettra-t-il au travail ?
Publié dans Leaders le 24 - 02 - 2015

Nous venons d'apprendre qu'un accord entre le Gouvernement et l'UGTT a été signé le 23 février pour négocier les augmentations salariales, dans le secteur public et relatives à l'année 2014, en dépit de la situation des finances publiques. A quoi cela va aboutir ?
Malgré cet accord,et aussi paradoxal que cela puisse paraitre, le syndicat de l'enseignement secondaire maintient la pression et persiste à tenir en otage nos enfants, comme s'il ne croit pas à ce dialogue.
Il est notoire que les grèves, avec arrêt du travail, se multiplient dans divers secteurs et que des syndicalistes croient bon, de nous rappeler, que la grève est un droit constitutionnel qui doit être amélioré. Entendez par là, que le préavis de grève devrait être éliminé, voire le recours aux réquisitions et aux lock-out!
Mais, qui a contesté le recours à la grève ? Personne. Tout au plus, certaines voix ont critiqué le nombre de jours de grève auxquels les syndicats recourent alors que quelques heures auraient suffi pour tirer la sonnette d'alarme, si tel est le but.
D'autres ont, à juste titre, demandé que, dans la situation que traverse un pays exsangue, le travail ne doit pas être arrêté et qu'il suffit, comme les japonais et les coréens, de mettre un brassard au bras, pour obtenir le même effet, c'est-à-dire engager des discussions et parvenir à un accord.
Nous nous acheminons lentement et surement vers le triomphe de la loi du plus fort. Ce bras de fer nous reporte aux années anciennes où on concevait, à tort, que la force du travail ne peut être que l'ennemi du capital, public ou privé.
Certains se sont même enorgueillis d'avoir exercé la pression nécessaire pour que la « valeur travail » ne figure pas dans la constitution. Ils ont eu, malheureusement, gain de cause.
Comme on le constate, certains syndicalistes influents semblent abandonner les principes du militant feu F.Hached qui a travaillé, à un moment de notre histoire,en symbiose avec Bourguiba. Cette collaboration s'est poursuivie pour l'édification du nouvel Etat, mais aujourd'hui on y renonce.
Le syndicalisme tel que pratiqué aujourd'hui et basé uniquement sur les revendications matérielles n'est pas celui de Hached. Nous nous devons de le dépasser avant qu'il ne soit trop tard.
Tous les experts, s'accordent à dire que le pays traverse une période difficile et que ni les finances de l'Etat ni celle des entreprises ne peuvent supporter des augmentations salariales mal étudiées.
Persister dans les arrêts de travail ne fait qu'aggraver cette situation et bien évidemment ne concourt nullement à favoriser l'investissement local et étranger seul garant de la création d'emplois.
C'est bien connu de tous et c'est devenu une rengaine.
Est-ce que les syndicalistes pensent qu'ils sont dans leurs droits et que leur vis-à-vis peut les satisfaire, dans les conditions actuelles, mais s'y refusent? Est-ce la mentalité « après moi le déluge » ? Est-cela mentalité du « pourquoi pas moi » ?
Où bien, ce qui serait plus grave, est-ce que certains syndicalistes, particulièrement de gauche, ne croient pas dans l'équipe au Gouvernement et dans son aptitude à tirer le pays de l'impasse ce qui les pousserait à hâter sa chute pour caser leurs pions?
Ce qui nous autorise à le dire, c'est la contestation, sur les ondes, par certains syndicalistes, du modèle de développement annoncé par cette équipe et financé par des organismes étrangers (FMI, BIRD en particulier).
L'impression qui se dégage est que personne ne veut attendre que les choses s'éclaircissent. Personne, du moins actuellement, n'arrive pas à convaincre son vis-à-vis et qu'on est en présence d'un dialogue de sourds.
Certes, l'UGTT est une force de revendication qu'on ne peut ignorer et qu'il est vain de penser à encourager l'éclosion , non pas de « syndicats de maison », mais de forces ayant l'aptitude de lire la situation réelle du pays sur le plan économique, social et politique et les multiples dangers extérieurs et internes qui nous guettent tous et sur lesquels on ferme les yeux.
La responsabilité de la bonne lecture des événements incombe à l'UGTT, elle-même, et nous avons bon espoir que le tir sera bientôt rectifié.
Nous avons tous mesuré l'effet du dialogue sur la réussite du processus démocratique de loin préférable à la confrontation et aux mouvements des foules.
Un véritable dialogue social doit voir le jour, le plus tôt possible, entre le Gouvernement, les organisations nationales, à savoir l'UTICA et l'UGTT, les partis politiques et la société civile.
Que les experts des uns et des autres se mettent d'abord, enfin, sur la situation réelle du pays et ajustent leurs chiffres, une fois pour toutes. Ce n'est pas impossible.
Que les objectifs et les moyens du Gouvernement soient définis et exposés clairement. Qu'on y travaille tous de concert.
Que nos entreprises apprennent le langage de la vérité de leurs comptes et de l'obligation de ne plus frauder le fisc qui devra entamer sa réforme au plus vite, pour alléger la pression fiscale et introduire plus de justice.
Si tous les partenaires sont animés par la volonté de sauver la barque « Tunisie », de produire plus et mieux et de répartir équitablement les fruits de la croissance, nous pourrions alors satisfaire les revendications légitimes des uns et des autres.
Sommes-nous réellement conscients que nous ne travaillons presque plus, ce qui ne nous empêche pas de réclamer, curieusement, des ajustements de nos salaires, au vu de la cherté de la vie ?
Sans ce dialogue franc et sincère, le cercle infernal des revendications va s'étendre nécessairement à d'autres corps de métiers indépendamment du niveau que chaque corps occupe dans l'échelle des rémunérations.
Après la grève des ingénieurs, il aura celles des agents et des cadres de banque, des médecins généralistes, celle des juges et celles des enseignants du supérieur qui occupent le haut du pavé sans parler des salaires hors norme des dirigeants des banques.
Oui, l'injustice criante peut expliquer, dans une très large mesure, qu'un citoyen à bout, décide de suivre son syndicat pour bloquer, par ses grèves à répétition, l'activité économique.Mais lorsqu'il sentira qu'il y aura un capitaine à bord, soutenu par l'ensemble des organisations nationales,pour lui faire traverser le gué, il pourra accepter alors encore des sacrifices mais équitablement répartis.
Il ne tient qu'à nous tous de sauver ce petit paysplutôt que de tirer à hue et à dia.
Le citoyen a trop souffert et refuse que le marasme dans lequel il vit, se prolonge encore. Il commence à avoir marre de ce qui se passe dans ce lambeau de terre car il ne perçoit pas encore une lueur d'espoir. Il demande aux politiques de s'organiser, de parler moins et d'agir plus vite et bien. Il demande à ses médias de se concentrer sur l'essentiel en œuvrant, certes, à informer librement, mais aussi à stimuler les énergies. Il demande à ses institutions de se réformer et de fonctionner en toute transparence.
Quand notre pays se remettra-t-il enfin au travail qui ne manque pas ?Au train où vont les choses nous risquons de perdre le capital confiance que nous accorde plus d'un pays prêts à soutenir nos efforts et il sera trop tard.
Mokhtar El Khlifi


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