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Le vote palestinien aux élections générales israéliennes
Publié dans Leaders le 17 - 03 - 2015

Ce mardi 17 mars 2015, on vote en Israël. La campagne a mis aux prises religieux contre laïcs, ashkénazes contre sépharades, faucons contre colombes, maximalistes contre pragmatistes avec cette fois, comme nouvelle vedette, Sara Netanyahou- l'épouse du Premier Ministre sortant- ses frasques et ses multiples indélicatesses dans les résidences officielles de l'Etat.
Par ailleurs, le discours de Netanyahou devant le Congrès américain, à la veille du scrutin, a été unanimement critiqué tant par de larges fractions du lobby sioniste de l'AIPAC et du parti démocrate aux Etats Unis que, fait extraordinaire, par la Maison Blanche. C'est ainsi que, pour la première fois depuis la création d'Israël, un Premier ministre israélien n'est pas reçu par le Président lors de son passage à Washington. Quant au président du Sénat, le vice-président Joe Biden, pour éviter Netanyahou, il s'est rendu au Guatemala toute affaire cessante.
En résumé, ces élections se sont transformées en référendum pour ou contre le maintien de Netanyahou à la tête de l'équipe gouvernementale. Pour ne perdre aucune voix de colon ou d'orthodoxe, Netanyahou est allé non seulement prier au Mur des Lamentations mais il a aussi annoncé, à la dernière minute, lundi 16 mars 2015, que lui aux affaires, il n'y aura pas d'Etat palestinien. Amos Oz, le grand écrivain israélien, affirmait, lors d'une intervention à l'Institut National des Etudes de Sécurité à Tel Aviv, le 17 février 2015 : «…C'est une question de vie ou de mort pour l'Etat d'Israël : s'il n'y a pas deux Etats ici et vite, il n'y aura qu'un seul Etat ici. S'il n'y a qu'un seul Etat ici, il sera un Etat arabe, de la mer au Jourdain. S'il n'y a qu'un seul Etat ici, je n'envierai pas mes enfants et mes petits enfants ». Il devait conclure : « Je suis très inquiet pour le futur. Je suis effrayé par la politique du gouvernement et j'en ai honte. J'ai peur du fanatisme et de la violence qui se répandent ici et j'en ai honte aussi…. »( Haaretz, 13mars 2015).
Isaac Herzog, le leader de l'Union Sioniste (ex-travailliste) le challenger de Netanyahou (avec Tzipi Livni, ancien ministre de la Justice, chargée des négociations avec les Palestiniens) ne cesse de clamer : « Je suis la seule alternative pour remplacer Netanyahou et j'ai l'intention de gagner ». (John Reed, The Financial Time, 14-15 mars 2015, p. 3).
Un ministre haineux nomme Libermann
Au cours de la campagne électorale, Avigdor Liberman, le très controversé ministre des Affaires Etrangères et chef du parti d'extrême droite Yisraël Beiteinu, s'est encore signalé par sa haine des Palestiniens en déclarant à leur propos le 8 mars 2015 : « Ceux qui sont contre nous, il n'y a rien d'autre à faire que de prendre une hache et de leur couper la tête…Nous ne pourrions survivre ici autrement ». Ahmed Tibi, candidat sur la Liste Commune de tous les partis arabes en Israël, a demandé sa traduction devant la justice et l'a comparé aux assassins de l'EI. Le parti de Liberman – qui est pour l'expulsion de tous les Palestiniens vivant en Israël et que son chef traite de « traitres »- a choisi comme slogan de campagne : « Ariel pour Israël et Oum al Fahm à la Palestine » en allusion à la plus grande colonie israélienne (illégale) en Cisjordanie et à la ville à majorité palestinienne en Israël. Afin d'écarter les petits partis arabes de la vie politique, Liberman – approuvé par Netanyahou- a fait voter par la Knesset (Parlement israélien) un seuil de 3,5% des voix pour remporter un siège de député au lieu de 2%. Cette loi a amené ces partis arabes à présenter une liste commune créditée de 13 sièges par les instituts de sondage. Or, les derniers sondages montrent que son parti ne les atteindra pas ! Ainsi est pris qui croyait prendre ! ( Diaa Hadid, The New York Times, 15 mars 2015). Lors d'un débat à la télévision israélienne Channel 2 fin février avec le candidat palestinien en pleine ascension Aymen Odeh, Liberman a ouvert les hostilités par un clash en apostrophant ainsi ce dernier : « Pourquoi êtes-vous dans ce studio et pas à Gaza ou Ramallah ? Pourquoi êtes-vous-même ici ? On ne veut pas de vous ici. Vous êtes un citoyen palestinien ». A ce sioniste né en Moldavie, Aymen Odeh répondit sans se démonter, dans un hébreu parfait : « Je suis parfaitement bienvenu dans ma mère patrie. Je fais partie de la nature, de l'environnement et du paysage de ce pays ».
Le vote palestinien en dix points
Ben White est un journaliste britannique diplômé de l'Université de Cambridge et un militant pour les droits de l'homme qui connaît bien Israël, Gaza et la Cisjordanie. Il a écrit deux ouvrages indispensables à quiconque veut comprendre le conflit israélo-palestinien : « Israeli apartheid. A beginner's guide » (Apartheid israélien. Le guide du débutant » et « Palestinians in Israël : Segregation, discrimination and democracy » (Palestiniens en Israël : Ségrégation, discrimination et démocratie) qui a été préfacé par la courageuse députée palestinienne à la Knesset, Hanane Zoabi, bête noire de Liberman et des sionistes.
Il insiste sur ces dix points s'agissant du vote palestinien du 17 mars 2015:
1. Seul un Palestinien sur sept vivant à l'intérieur d'Israël (avant 1967) peut voter et a la nationalité israélienne. Les colons juifs vivant dans les installations illégales de Cisjordanie peuvent voter mais pas les Palestiniens de ces mêmes territoires occupés. A noter que près de la moitié des Palestiniens ne peuvent retourner chez eux ayant été expulsés par les sionistes et sont apatrides. C'est du reste ce qui fait que la majorité est juive en Israël aujourd'hui. De plus, « La loi du retour » permet à quiconque né d'une mère juive d'obtenir la nationalité israélienne.
2. Depuis la création d'Israël en 1948, 600 ministres ont servi dans 33 formations gouvernementales. Mais Israël n'a eu qu'un total de DEUX ministres non-juifs qui sont restés trois ans titulaires de leur portefeuille.
3. Aucun parti arabe n'a jamais fait partie d'une coalition gouvernementale. Après les élections de 2013, Yair Lapid – du parti centriste Yesh Atid- a formellement refusé de faire alliance avec les partis arabes pour avoir une majorité gouvernementale. Les choses pourraient changer cette fois car ces partis – forts de 13 sièges peut être- ont constitué une Liste Commune qui pourrait proposer la candidature d'Isaac Herzog au poste de Premier Ministre.
4. La participation palestinienne pourrait sensiblement augmenter du fait de la Liste Commune (des partis Balad, Ta'al, Liste Arabe Unie, et Hadash qui est un parti judéo-arabe). En 2013, cette participation était de 57% contre 75% en 1999.
5. Certains mouvements palestiniens – comme les islamistes du Cheïkh Raed Salah- sont en faveur du boycott des élections à la Knesset.
6. La Liste Commune des partis arabes va booster les votes. En 2013, les partis arabes totalisaient 11 sièges de députés. Avec la nouvelle donne, on peut espérer 13 à 15 sièges.
7. Les électeurs palestiniens se plaignent de la discrimination, du chômage et des questions d'éducation. Les destructions de maison sont courantes dans le Néguev et le racisme est partout du fait des lois ultra-nationalistes. Les fonds alloués aux écoles palestiniennes et à leurs municipalités sont dérisoires comparativement à ceux attribués aux institutions juives.
8. La Commission Centrale Electorale a empêché Hanane Zoabi de se porter candidate à la députation. La Cour Suprême a cassé cette décision…et a permis aussi, dans la foulée, au candidat ultra Baruch Mazel du parti raciste du rabbin Meir David Kahane (assassiné à New York en 1990 après avoir été exclu de la Knesset) de concourir pour un siège au Parlement.
9. Les règles de fonctionnement de la Knesset restreignent les capacités des députés palestiniens à défier la discrimination structurelle puisque nul ne peut proposer un texte niant le caractère juif de l'Etat.
10. Souvent, les députés palestiniens sont l'objet de persécutions politiques : suspensions, enquêtes visant les « ennemis de l'Etat » et le Shin Bet (espionnage) surveille quiconque met en doute le caractère juif de l'Etat.
Quel que soit le résultat de ces élections, le nom du Premier Ministre ne sera pas connu avant quelques semaines ; le mode électoral est tel en Israël que nul parti ne peut seul remporter les 61 sièges exigés pour la majorité. Les combinaziones, les marchandages, les distributions de prébendes, d'ambassades, de portefeuilles…seront au cœur des tractations pour la formation d'un gouvernement.


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