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Quand les Tunisiens sombrent dans la déraison
Publié dans Leaders le 02 - 07 - 2015

La Tunisie sombre dans la déraison. Six mois après les élections, on continue à vivre au rythme des répliques du séisme du 14 janvier 2011, comme si, depuis, les plaques tectoniques avaient du mal à se remettre en place, même si l'attentat contre l'hôtel Impérial de Sousse est beaucoup plus qu'une simple réplique avec ses dizaines de victimes abattues de sang froid par un terroriste qui n'avait même pas l'excuse (à supposer qu'elle en soit une) de la précarité sociale. Deux périodes de transition, trois élections, deux présidents de la République, cinq chefs de gouvernement, deux assassinats politiques et enfin la montée du terrorisme n'ont pas suffi à provoquer le sursaut salutaire attendu des Tunisiens. Le pays est pris par une fascination morbide pour les suicides collectifs.
L'histoire de cette révolution inattendue, mais accueillie comme un don du ciel, aura été en fin de compte celle d'une irrésistible descente aux enfers. En fait, tout se passe comme si la Tunisie tout entière s'était résignée peu à peu à la fatalité d'une catastrophe. On a eu beau se réfugier dans la méthode Coué, se dire que, passée l'euphorie des premiers mois, la raison finira par l'emporter, ces cinq années auront été les pires que le pays ait connues en 60 ans d'indépendance au point de devenir un anti-modèle, une sorte de loup-garou dont on se sert pour effrayer les peuples qui seraient tentés de suivre l'exemple tunisien. Par nos excès, nous avons ainsi contribué à renforcer des dictatures.
Le mal tunisien a un nom : le déficit d'Etat. On n'a rien dit si on n'a pas mis le doigt sur ce talon d'Achille, source de tous les malheurs de la Tunisie post-révolution. Caïd Essebsi, qui a vécu dans le culte de l'Etat, a raison d'insister sur le rétablissement de l'Etat et d'en faire un préalable au redressement du pays même si ses appels n'ont aucune chance d'être entendus. Lui-même, pourtant symbole s'il en fut de l'Etat, est souvent moqué par la presse et ses activités tant à l'intérieur qu'à l'extérieur reléguées au second plan quand elles ne sont pas ignorées. Et si par extraordinaire, on s'y intéresse, c'est souvent sur un ton ironique, pour relever un lapsus ou une bourde.
Le surmoi, condition essentielle d'une société policée, a disparu. Et du coup, c'est l'ordonnancement sociétal bien antérieur à Ben Ali et à Bourguiba qui vole en éclats, d'où cette banalisation des comportements les plus insensés à laquelle on assiste aujourd'hui. Nous sommes tombés de Charybde en Scylla : le Léviathan de Hobbes des décennies passées n'est plus qu'un mauvais souvenir, mais c'est un Etat faible qui lui a succédé car son autorité est trop souvent foulée aux pieds par des corporations, des partis ou des organisations devenus de véritables Etats dans l'Etat. Ce à quoi un assiste aujourd'hui, c'est à une véritable curée : les enseignants qui n'hésitent pas à prendre en otage leurs élèves, les avocats et les magistrats qui ne cessent de se regarder en chiens de faïence, les journalistes qui se complaisent dans leur nouveau rôle de faiseurs d'opinion et de rois, les ONG qui s'érigent en censeurs du gouvernement et veulent imposer leurs oukases, la campagne «Winou el petrol», un remake du combat de Don Quichotte contre les moulins à vent, et les grèves à répétition, sans oublier une classe politique d'une médiocrité abyssale et notamment une opposition sans vision, revancharde, qui fait flèche de tout bois.
On met en cause l'âge avancé du président de la République, le faible rendement du gouvernement. Mais existe-t-il dans le monde un gouvernement capable de faire face à des mouvements sociaux de cette ampleur?

Sous les coups de boutoir venus de toutes parts, l'Etat, du haut de ses 3 000 ans, vacille mais ne rompt pas. Les forces de sécurité et l'armée —son bras séculier— sont encore là, ultime rempart contre tous les aventurismes à l'intérieur et les convoitises à l'extérieur. Pourvu qu'elles sachent résister aux tentations du bonapartisme?
Hédi Béhi
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