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La guerre en Libye n'aura pas lieu
Publié dans Leaders le 10 - 02 - 2016

En Tunisie les préparatifs de la guerre sont à leur comble. Les médias nous mènent dans une barque folle sans une destination précise. Les tambourins tapent fort, galvanisent la population, s'agitent dans une danse endiablée, et nous imposent un rythme effréné qui nous fait perdre la raison. Nous sommes hypnotisés, emportés par les chants des sirènes et des tambours de la guerre. Nous assistons bouches bée aux tirades de la guerre prochaine en Libye. En Tunisie, il est facile de prévoir la guerre. Il est encore plus facile de la déclarer. Depuis le début de l'année dernière nous ne cessons d'annoncer la guerre et la déclarer à tout ce qui bouge. On déclare la guerre au terrorisme, à la corruption, à la contrebande, au crime organisé, aux déchets. Bref on a la gâchette facile, la langue facile et on se permet de créer n'importe quelle situation imaginaire pour meubler nos discours interminables sur la guerre. Voilà un sujet qui commence à emporter tout le pays, l'hypnotiser et l'éloigner de ses préoccupations urgentes et réelles. La guerre en Libye est le sujet du jour. Personne n'a encore discuté de sa probabilité. On passe directement aux scénarios et aux répercussions sur le pays. Mais cette guerre pourra-t-elle avoir lieu?
Malgré l'existence de grandes contradictions en Libye et qui pourraient faire naître une tension interne, une guerre menée par des pays étrangers en Libye sous l'égide des Nations Unies sans but politique n'est pas possible. Une campagne militaire aérienne menée par une coalition étrangère en guise de représailles n'a aucun but stratégique et parait vide de sens. Néanmoins, quelques frappes aériennes limitées pour venir en aide au futur gouvernement libyen est une action probable mais c'est loin d'être qualifiée de guerre.
Pour schématiser la définition de la guerre, il est utile de reprendre les définitions des grands penseurs militaires. La guerre est la continuation de la politique(1). C'est à l'origine un désir de vengeance, un sentiment de jalousie, une volonté de défendre la religion ou le gouvernement(2). De la première définition, on comprend que pour mener une guerre, il faut au préalable fixer un but politique, une sortie de crise ou une nouvelle situation. La deuxième définition exprime la nature de la volonté qui anime celui qui déclare la guerre. Une analyse, même sommaire, de la situation en Libye pourrait faciliter la réponse à ces questions. Elle passe en revue le terrain, les forces en présence, les acteurs influents et le climat qui règne en ce moment.
Les Contradictions Libyennes
* La Libye est un pays doté d'un vaste territoire, habité par une population d'une taille très limitée. Cette population a été restreinte suite à la guerre civile en 2011. On n'imagine pas une autre guerre civile qui décimerait ce qui a été épargné jusqu'à cet instant.
* Le pays est un unique Etat administré par deux gouvernements et deux parlements. A l'Est, le gouvernement de Tobrouk est reconnu par l'ONU et la Ligue des Etats Arabes. A l'Ouest celui de Fajr Libya. Un gouvernement d'Union Nationale récemment formé et imposé par l'ONU n'a pas été accepté par les libyens. Et si les libyens se sentent souverains et capables de choisir leur destin ? Ils sont capables de trouver un consensus et ne pas se plier aux pressions étrangères et enterrer la hache de guerre.
* L'Est du pays a un sous sol riche en gaz. L'Ouest est riche en pétrole. Les réserves d'hydrocarbures sont très importantes par rapport à celles mondiales. L'addition de ces deux produits de la richesse est la seule ressource matérielle nécessaire pour réhabiliter le pays dévasté par cinq années de guerre. Et ceci est synonyme de future Union.
* L'Etat libyen est soumis à l'influence de deux groupes d'acteurs externes. Fajr libya est appuyé par la Turquie et Qatar. L'Est est soutenu par Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis. Les mêmes acteurs agissent en Syrie et n'ont rien gagné. Les Libyens sauront tirer la leçon.
* Les institutions et la population libyennes ne comptent pas sur l'Armée ou la Police nationale pour assurer leur sécurité mais sur des milices armées. On compte près de 25 milices armées actives qui sont payées par les deux gouvernements. Ces milices aguerries, si elles sont bien exploitées, viendront à bout du groupe de Daech sans difficultés.
* Le groupe armé de Daech ou ISG (Islamic State Group) est fort de 3000 combattants qui ne sont pas bien rémunérés, composé d'une majorité de tunisiens et de marocains mais ne compte pas de libyens dans ses rangs. Ces combattants sont assimilés à des mercenaires qui n'hésiteront jamais à fuir en face d'un adversaire qui défend sa patrie. La force virtuelle de ce groupe a été amplifiée par la propagande et la mise en scène d'actes de terreur dans un cadre de guerre psychologique. Ces combattants ont déguerpi comme des lièvres à la première action de l'aviation russe et de l'Armée Arabe Syrienne. Ce groupe minuscule fait face à l'Armée libyenne et les différentes milices armées et les braves combattants des tribus.
Probabilité de la Guerre en Libye
* Planifier une guerre en Libye suppose la conception d'un objectif politique à la fin de l'intervention militaire. Quel serait donc cet objectif ? Détruire ISG ne change rien à la situation politique en Libye qui n'a pas beaucoup bougé avant l'implantation de ce groupe de terreur. De plus, les libyens sont sur la bonne voie pour sortir de la crise politique si on les laisse tranquilles.
* Intervenir militairement sous l'égide des Nations Unies sur la base de l'article VII de la Charte nécessite le feu vert des 5 membres pernanents du Conseil de Sécurité. Et c'est loin d'être le cas.
* Intervenir à la demande du gouvernement légitime pour rétablir la paix et la sécurité au pays n'est pas concevable pour les Libyens qui ont connu l'expérience amère de 2011.
* Les conséquences désastreuses de la campagne de l'OTAN en 2011 n'encourageront pas les puissances occidentales à refaire l'expérience.
* Le coût de la guerre ne pourra plus être financé par les pays du Golfe à cause de la baisse des prix du pétrole et de la guerre actuelle au Yémen et en Syrie.
Nous n'avons pas à nous alarmer de la propagande de ISG. Une vigilance est nécessaire sur les frontières et surtout aux points d'entrée. Notre armée sera ravie de recueillir les terroristes et de les cueillir avant qu'ils ne touchent le sol de la Tunisie. Mais l'essentiel du travail est au niveau diplomatique et il incombe aux responsables politiques de respecter notre voisin et ne pas s'ingérer dans ses affaires internes.
Mohamed Nafti
(1) Clauswitz


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