Un séisme de magnitude 6,4 enregistré au large du sud-est Philippines    Lancement en Tunisie de la Commission "Petites Industries et Métiers du Luxe" du GPF    Néji Ghandri dévoile la stratégie d'AMEN BANK pour Accompagner les entreprises    l'ambassade de Tunisie à Doha appelle ses ressortissants au calme et à la vigilance    La Tunisie se solidarise avec le Qatar et l'Iran, prévient contre des projets de discorde visant la région    L'Iran dit ne pas avoir « l'intention » de poursuivre ses frappes si l'entité sioniste « arrête son agression »    Hausse des températures et vents renforcés au Sud... À quoi faut-il s'attendre ?    Bureaux d'emploi : du renouveau en 2026 pour mieux servir les Tunisiens    Après les frappes américaines, le Qatar prend les devants et ferme son espace aérien    Tunisie Telecom accompagne le Championnat du Monde U17 de Beach Handball à Hammamet    Nouveau métier en Tunisie : ''Accompagnant de vie'', une formation avec emploi garanti !    Poissons morts à Slimane : l'alerte rouge pour la Méditerranée !    Tennis – WTA 500 d'Eastbourne: Ons Jabeur éliminée dès le 1er tour    L'Iran revendique des frappes sur les bases américaines au Qatar et en Irak    Conflit social à la CPG : l'UGTT appelle à deux jours de grève    Accidents de la route: 70 nouveaux radars pour lutter contre l'excès de vitesse    OTJM : 97% des jeunes médecins ont boycotté le choix des centres de stage    L'excellence tunisienne en marche : l'équipe nationale de Kendo en route vers le Japon    Cellules souches humaines: promesses biologiques, espoirs médicaux et enjeux éthiques    Tunisie désignée à la tête du Centre régional Afrique du Nord de l'Africa CDC    Bahreïn ferme temporairement son espace aérien    La soirée tuisiennene à Rome : une belle réussite    Un activiste poursuivi pour avoir dénoncé le manque d'eau à Mezzouna après le drame du lycée    Quand le régime s'essouffle, la justice frappe    Ons Jabeur renoue avec le succès et vise plus haut à Eastbourne    Athlétisme – 3000 m steeple : Rihab Dhahri en or à Varsovie    Mondial des clubs: trio arbitral argentin pour le match de l'EST-Chelsea    Zakaria Dassi Directeur général du CIFFIP : « vers la révision du programme de la filière mathématiques »    Affaire de la CPG : peines de prison et lourdes amendes pour Lotfi Ali et d'anciens responsables    Amen Bank réaffirme son rôle de leader dans le financement de la transition énergétique des entreprises tunisiennes    Hyundai Tunisie lance son application mobile 'MyHyundaiTunisia'    Location estivale, ce business qui échappe au fisc    Le chef de la diplomatie iranienne à Moscou : Poutine hausse le ton et affiche son soutien à Téhéran    Depolmed: Un programme stratégique d'assainissement contribuant à la dépollution de la Méditerranée et à la préservation des côtes tunisiennes    Amnistie des chèques sans provision : le président de la commission des finances préconise la prudence    69e anniversaire de l'Armée nationale: El Mehdeth, une nouvelle saga en plein désert    FIFAK 2025 : une 38e édition sous le signe de la liberté et de la solidarité avec la Palestine à Kélibia    Coup d'envoi aujourd'hui de la 25ème édition du Festival de l'Union des Radios et des Télévisions Arabes    Spécial « Débattre et délibérer »    Frappes contre l'Iran : la Tunisie dénonce une légitimité internationale à géométrie variable    La Tunisie au dernier rapport l'UNESCO sur l'industrie du livre en Afrique    Marathon de la construction et de l'édification : une course qui fait courir… les moqueries    Face au chaos du monde : quel rôle pour les intellectuels ?    Festival arabe de la radio et de la télévision 2025 du 23 au 25 juin, entre Tunis et Hammamet    Ons Jabeur battue au tournoi de Berlin en single, demeure l'espoir d'une finale en double    WTA Berlin Quart de finale : Ons Jabeur s'incline face à Markéta Vondroušová    Skylight Garage Studio : le concours qui met en valeur les talents émergents de l'industrie audiovisuelle    Festival Au Pays des Enfants à Tunis : une 2e édition exceptionnelle du 26 au 29 juin 2025 (programme)    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les cimetières de Bizerte : un insoutenable crève-cœur!
Publié dans Leaders le 09 - 05 - 2016

Samedi 7 mai 2016, sous la pluie, à Bizerte, on a honoré la mémoire de ce grand patriote et de ce leader qu'a été le regretté Habib Bougatfa (1906-1943). Un homme qui a lutté pour la dignité et l'honneur du Tunisien. Un homme que le colonialisme, face à sa résilience et à son charisme, a balloté d'exil en exil, de Ben Gardane à Borj Leboeuf (Borj el Khadra) et de prison en prison, en Tunisie et jusqu'au sinistre Fort Nicolas à Marseille. Il a perdu la vie alors qu'il était en mission, en sa qualité de président de la Fédération destourienne, quand son bateau a été coulé par les Allemands, le 5 mai 1943, dans le détroit de Sicile.
L'homme dont on s'est souvenu ce samedi a été à la pointe du combat initié par Cheikh Driss, le mufti de Bizerte, en 1932-1933, pour interdire les cimetières musulmans aux naturalisés alors que le colonialisme tentait d'effacer l'identité nationale du Tunisien, dans la foulée du congrès eucharistique célébré notamment à Carthage en 1931.
Ironie du sort ! Aujourd'hui, ces cimetières si ardemment défendus par le leader Bougatfa sont dans un état absolument pitoyable. Un véritable crève-cœur pour qui s'y rend par devoir de mémoire…car il y a des devoirs à remplir envers nos morts. Le désordre des tombes n'a d'égal que celui des herbes folles, des allées rudimentaires défoncées et boueuses et des ordures que certains- toute honte bue- n'hésitent pas à déverser à leur porte (photos). Ainsi, le cimetière d'el Aïn, dans le quartier des Andalous, est si encombré que certaines sépultures sont ouvertes, sans accord dit-on, des ayant-droits alors que d'autres tombes ont été endommagées lors de récents enterrements. Si la situation au cimetière Bannour est à peine moins pire, le désordre de cette immonde collection de boîtes de conserve rouillées contre le mur, à droite de la grille d'entrée et le bric-à-brac consternant devant la loge du gardien à gauche sont un spectacle qui fend le cœur du visiteur.
Ce lamentable état des deux nécropoles de la ville est d'autant plus étonnant qu'un nouveau cimetière a été correctement aménagé près du monument aux victimes de la bataille de Bizerte de juillet 1961, au quartier El Jala. Il semble que, jusqu'ici, très peu d'inhumations y ont eu lieu.
Pourquoi ?
Quoiqu'il en soit, cette déplorable situation n'a que trop duré.
Où sont les édiles ? Où est la société civile ?
En ville, certains suggèrent que l'on ferme définitivement El Aïn et Bannour- quitte à autoriser les familles à rouvrir seulement les tombes leur revenant en cas de décès d'un proche et dans des limites de temps décentes pour une telle réouverture. Aucune nouvelle tombe ne devrait être creusée.
Nos édiles devraient sans tarder mettre fin à la gabegie et au laisser-aller qui règnent dans « édifices immenses du souvenir » (Proust) et se rappeler que , peu avant sa mort, au cimetière de Baqi al-Gharqad, à Médine, le prophète saluait les morts et leur disait « Vous êtes à l'abri des épreuves qui atteignent les hommes » (Héla Ouardi)
Le cimetière est le lieu où « oublier le temps, oublier la vie, être en paix » (Oscar Wilde). Entre herbes folles et chaos des tombes, entre boue, ordures et animaux errants, à Bizerte, les morts ne sont pas en paix !
« Penser aux morts, c'est assurer la survie des gens qu'on a aimés, en attendant que d'autres le fassent pour nous » disait un politicien français.
Si la digne et nécessaire commémoration du martyr Bougatfa samedi veut avoir tout son sens, il faut que les Bizertins, les édiles et la société civile fassent preuve du même respect envers tous nos morts en se souciant au moins de leurs sépultures. Quand le gouverneur et les médias ne sont pas là !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.