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Publié dans Leaders le 01 - 07 - 2016

Le Rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie pour l'année 2015 a été remis jeudi 30 juin par le gouverneur de la BCT, Chedly Ayari, au président de la République, Béji Caïd Essebsi. Ci-après le Mot du Gouverneur

L'année 2015 aura été pour l'économie tunisienne, à bien des égards, une année difficile, dans un contexte global largement défavorable, marqué par un environnement régional et local, pour le moins instable, et une croissance économique mondiale atone, voire négative pour certains grands pays émergents.
La dégradation de la conjoncture internationale et régionale et l'accentuation des incertitudes en relation avec des menaces terroristes potentielles qui ont plané tout au long de cette année, outre la volatilité des prix des produits de base et des marchés financiers internationaux, ont plombé les résultats économiques dans nombre de pays, notamment parmi le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et les pays arabes du Golfe. Pour sa part, la zone euro avec une croissance économique de 1,5% en 2015, a certes tiré profit des cours baissiers du pétrole, de la faiblesse de l'euro et des taux d'intérêt bas, mais n'a pu cependant redresser sa demande extérieure, étant donné la persistance d'effets hérités de la crise financière.
Tunisie : Quatre faits saillants
Dans ce contexte dégradé, l'environnement économique et financier en Tunisie a subi le contrecoup de quatre faits saillants : la résurgence du terrorisme et son corollaire immédiat, le choc sur le tourisme, la faiblesse de la demande extérieure émanant de nos principaux partenaires européens dont la reprise de la croissance reste fragile, l'enlisement de la crise libyenne, et les tensions sociales internes. Ces facteurs défavorables exogènes et endogènes ont, de concert, pesé lourdement sur la croissance économique qui s'est située à 0,8% en 2015 contre 2,3% en 2014.
Ce résultat modeste, reflet de la morosité de l'activité dans la plupart des secteurs clés tels le tourisme (et les autres services), l'industrie manufacturière et l'industrie non manufacturière (cf. analyse chiffrée détaillée dans le présent rapport), aurait été encore plus grave, n'eût-été la performance exceptionnelle du secteur agricole avec 9,2% de croissance.
En conséquence, le chômage, avec un taux global de 15,4% en 2015, reste à un niveau trop élevé, en particulier pour les diplômés de l'enseignement supérieur. Il est vrai qu'une croissance économique aussi faible ne saurait faire face à l'écart sans cesse grandissant entre l'offre et la demande sur le marché de l'emploi, surtout que l'investissement s'est particulièrement ressenti de cet environnement peu propice, puisque son taux rapporté au PIB, par ailleurs très bas, a connu une régression à 19,4% en 2015.
Résilience et résistance
Cependant, et malgré les indicateurs préoccupants rappelés supra, force est de constater que l'économie tunisienne a réussi à préserver un degré de résilience à même de résister à tant de facteurs déstabilisants, réalisant une croissance positive, et même bien au-delà des prévisions qui tablaient, en majorité, sur une stagnation, voire une récession.
Plusieurs indicateurs appuient ce constat :
D'abord, le secteur agricole qui a eu un rôle salvateur sur l'activité économique durant le millésime écoulé, outre le redémarrage - même par-à-coup - de l'activité minière et particulièrement les phosphates.
Ensuite, les IDE ont progressé d'une année à l'autre en 2015. Pour ce qui est de l'inflation et après avoir atteint des niveaux préoccupants au cours des dernières années, l'évolution des prix a été contenue au niveau de 4,9% à fin 2015.
Egalement et au niveau de la balance des paiements, le déficit commercial s'est contracté d'une année à l'autre, ce qui a contribué à réduire quelque peu le déficit des paiements courants à 8,8% au terme de la même année.
Autre éclaircie : le déficit budgétaire qui s'est contracté en 2015 grâce notamment à l'allègement des charges au titre de la compensation, pour ce qui est des subventions énergétiques, et des produits alimentaires de base importés.
Enfin, les réserves en devises se sont consolidées, atteignant 128 jours d'importations en fin d'année à la faveur de la mobilisation de ressources extérieures importantes, ce qui traduit la vision positive de la communauté financière internationale sur le potentiel à moyen terme de l'économie tunisienne.
Fragilités
Ceci étant, l'attention doit être attirée sur le fait que ce potentiel et cette résilience, largement entamés tout au long de la période transitoire, risquent d'être encore plus fragilisés à court terme au regard des menaces qui pèsent sur la croissance économique et les équilibres financiers, notamment celui du secteur extérieur dont les statistiques disponibles depuis le début de l'année en cours reflètent des risques réels de dérapages (forte dégradation de la balance commerciale, des services et transferts, conjuguée à un recul des entrées de capitaux étrangers) porteurs de menaces sur les réserves en devises et la stabilité du taux de change du dinar.
Egalement, et faut-il le rappeler, l'amélioration -relative- des indicateurs macroéconomiques, notamment au niveau de l'équilibre budgétaire et de la balance des paiements a bénéficié de la baisse sensible des prix du pétrole sur le marché international et a été appuyée par la mobilisation de ressources financières extérieures conséquentes, sans lesquelles, la situation de la liquidité de l'économie aurait été sérieusement menacée.
Les « déficits jumeaux »
La détérioration des équilibres fondamentaux, en particulier les « déficits jumeaux » au cours des dernières années dans un contexte de croissance morne, et son corollaire la hausse accélérée du recours aux financements extérieurs (hausse de 13 points de pourcentage du PIB de la dette publique et de 12 points de la dette extérieure en cinq ans) consacrés, en partie, aux dépenses courantes du budget, traduit la dérive d'une société qui vit largement au-dessus de ses moyens, et dont le train de vie insoutenable, dérogeant à toute logique économique, ne saurait être maintenu plus longtemps.
Aussi, des actions visant à réduire les vulnérabilités macroéconomiques, et notamment la position extérieure, doivent-elles être menées en priorité, à l'effet de redonner à l'économie ses pleines capacités de rétablissement sur le chemin d'une croissance forte, soutenue et inclusive, à même de relever le défi de la lutte contre le chômage, par l'assainissement du climat des affaires et la levée des obstacles et freins structurels à la reprise de l'investissement, ce qui requiert le renforcement et l'accélération du programme, en cours, des réformes fondamentales adoptées par les autorités et soutenues par les partenaires financiers internationaux de la Tunisie.
Accélérer les réformes
La mise en œuvre -et la réussite- desdites réformes selon un calendrier précis, et dont le respect doit cristalliser les efforts de toutes les parties prenantes, constituent un impératif incontournable, un passage obligé et une condition sine qua non de la réalisation des objectifs ambitieux du plan de développement 2016-2020.
A cet effet, et en vue de réunir les conditions nécessaires permettant à l'économie nationale d'accélérer ses performances au cours du plan quinquennal, l'action des autorités doit être focalisée sur la consolidation de la stabilité macroéconomique, la mise à niveau de la qualité des services rendus par l'administration et les institutions publiques, l'instauration d'une meilleure discipline budgétaire et la poursuite de la réforme du secteur bancaire pour renforcer la fonction d'intermédiation financière.
Les mesures prises par les Autorités monétaires
Conscientes du rôle crucial du secteur bancaire et financier dans l'allocation des ressources et l'accompagnement de l'activité économique, et en particulier des entreprises, les Autorités monétaires, outre le pilotage de leur rôle de régulateur du marché monétaire et de pourvoyeur de liquidité pour assurer un financement adéquat de l'économie nationale, ont mis en œuvre une panoplie de mesures ciblées (cf. résumé en annexe du rapport), axées sur la modernisation du cadre analytique et opérationnel de la politique monétaire en vue d'en promouvoir la transmission à l'économie réelle et l'ancrage des anticipations des agents économiques, le renforcement des assises financières et de la gouvernance des banques, notamment publiques, et la supervision bancaire basée sur les risques, au diapason des normes Bâloises afin de favoriser les meilleures conditions de stabilité financière, et les mécanismes de prévention des risques systémiques.
Par ailleurs, et en vue de stimuler l'activité d'exportation, d'investissement étranger, et d'externalisation de l'entreprise tunisienne, la règlementation des changes a été profondément revue dans le sens de plus de libéralisation, selon une approche intégrée et séquentielle, appuyée par une politique de change plus flexible favorisant les mécanismes de marché, avec comme objectif ultime, la convertibilité totale du dinar, une fois réunis les prérequis nécessaires.
Egalement, et dans le cadre de sa mission d'agent financier de l'Etat, la BCT a contribué activement à la mobilisation de ressources extérieures nécessaires au financement de la balance des paiements et du budget de l'Etat, en plus de la reconstitution des réserves en devises, mettant à profit une coopération fructueuse avec les organismes financiers multilatéraux couronnée, récemment, par la conclusion de l'accord au titre du « mécanisme élargi de crédit » avec le F.M.I portant sur une Rapport Annuel 2015 v enveloppe de 2,9 milliards de $US sur 4 ans, et ce après la fin en 2015 du précédent accord « stand-by ».
Cet ensemble de mesures a été appuyé au cours du premier semestre de 2016 par une action majeure ayant consacré la mise à niveau et la convergence vers les normes internationales du cadre légal du système bancaire via la refonte de la loi de la BCT, et de la loi bancaire (en cours d'examen à l'ARP).
Gestion active de la dette publique et contenir les vulnérabilités du secteur financier
Les réformes -non exhaustives- sus mentionnées, sont nécessaires, mais loin d'être suffisantes. Un ensemble de réformes structurelles et d'initiatives cohérentes demeurent à l'ordre du jour et dont la concrétisation constitue un « must » pour promouvoir l'efficacité économique globale. Les autorités publiques sont donc appelées à œuvrer de manière pragmatique et concertée avec les différentes parties prenantes à asseoir une démarche consensuelle ayant pour objectifs de dégager une marge de manœuvre budgétaire et extérieure, par l'optimisation des recettes et une meilleure allocation des dépenses, promouvoir l'attractivité du pays pour les investissements étrangers nécessaires pour combler ses besoins de financements, mettre en place les structures et mécanismes idoines de gestion active de la dette publique, contenir les vulnérabilités du secteur financier et réduire les rigidités structurelles du marché du travail, consolider la transparence et la lutte contre la corruption, tout en doublant d'effort afin de circonscrire l'économie informelle et l'intégrer de manière efficace au circuit organisé.
Ceci étant et eu égard à l'incompréhension probable de l'opinion publique et des partenaires sociaux face aux exigences de la discipline budgétaire et aux réformes, une attention particulière doit être accordée à l'effort de communication. A cet effet, l'adoption d'une politique de communication cohérente et efficace est essentielle au succès de l'action publique pour assurer la conviction des citoyens et de toutes les parties prenantes du bien-fondé et de la nécessité desdites réformes et, à terme, de leurs dividendes. Aussi, est-il recommandé de faire participer de manière active toutes les parties concernées et de s'assurer de leur adhésion réfléchie, qui constitue un facteur décisif pour l'appropriation, l'appui et la réussite du processus réformateur.
Chedly AYARI,
Gouverneur
(17 Juin 2016)
(*) Les intertitres sont de la Rédaction
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