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Gestion du retour des jihadistes: L'ARP doit trancher et un pôle dédié est indispensable
Publié dans Leaders le 04 - 01 - 2017

Affaire urgente et question politique d'importance, la question du retour des jihadiste est aussi hautement sécuritaire exigeant une préparation immédiate et concertée. Dans l'exercice de ses responsabilités, l'Assemblée des représentants du peuple doit se prononcer clairement, non seulement au niveau du principe, mais aussi quant au processus de démobilisation, de réhabilitation et de réinsertion dans la société. Eclairages.
La Tunisie sera à un moment ou un autre confrontée au retour d'un nombre important de jihadistes qui s'enfuiront des zones de conflits en Syrie, en Irak et en Libye. A travers les médias, des voix commencent à tirer la sonnette d'alarme et à s'inquiéter des conséquences graves qui pourraient résulter de ce retour. Et malgré la position claire du chef du gouvernement, annoncée lors de sa première interview il y a deux mois, et celle relativement rassurante du président de la République ces derniers jours, l'essentiel de ce sujet n'est pas abordé. Il serait intéressant de traiter ce sujet d'une manière intégrale qui consiste à gérer ce problème épineux et le résoudre au niveau politique, sécuritaire, juridique et social.
Sur le plan politique, le but est d'assurer l'opinion publique par l'annonce de mesures concrètes visant la protection du territoire, des institutions et de la population sur le court et le moyen terme des dangers que constitue le retour des jihadistes. Le parlement (ARP), considéré à juste titre comme la plus haute institution représentative du peuple, doit assumer entièrement sa responsabilité pour se prononcer clairement sur le retour des jihadistes tunisiens et sur sa gestion. Cette opération pourrait comporter un processus de démobilisation, de réhabilitation et de réinsertion dans la société. Mais avant tout, l'ARP devrait en premier lieu trancher la question du retour des jihadistes et «légitimer» un processus de gestion. La décision mérite d'être prise par consensus au sein du parlement et communiquée à l'opinion publique et sera d'un soutien capital pour le gouvernement dans cette épineuse affaire.
Le gouvernement devrait ainsi entamer, sans tarder, les préparatifs de la gestion du retour. Cette opération est une affaire urgente et complexe qui demande une large opération de planning, de coordination et de préparation. Avec l'écroulement de l'Etat Islamique (Daech), la Tunisie va avoir des centaines, peut-être même quelques milliers de jihadistes, qui vont revenir au pays dans les semaines à venir. Le gouvernement n'a d'autres choix que de mettre les bouchées doubles pour se préparer à ce retour massif. Les expériences vécues dans certains pays européens laissent émerger quelques initiatives porteuses de beaucoup de solutions et d'espoir dans le bon déroulement de cette opération.
La question du retour est une affaire urgente. Ce n'est plus un scénario parmi tant d'autres qu'il faut imaginer mais une bien belle réalité. Tous les experts conviennent que les jours de Daech sont comptés. En Syrie et en Libye, l'organisation terroriste est en phase de désagrégation. Elle vient de perdre Alep et Syrte, ses deux plus importants fiefs. Beaucoup de ses chefs opérationnels ont été liquidés. Tactiquement, ses troupes sont vaincues. Le soutien financier commence à tarir et la logistique ne suit plus. Bientôt les jihadistes vont déferler sur Tunisie et il sera inutile d'improviser des solutions précipitées pour gérer leur affluence. On n'a pas encore digéré les leçons des réfugiés venus de la Libye en février 2011. Cette fois, il faut ajouter la menace potentielle que présente chaque individu qui revient au pays. 2 000 ou 3 000 jihadistes représentent une véritable armée capable de mettre en péril la population et les institutions s'ils ne sont pas pris en charge dès leur retour. Cette prise en charge doit inclure la mise en œuvre d'une opération de gestion du retour. Elle implique la désignation d'un pôle de gestion qui va procéder au planning, à la préparation de l'infrastructure d'accueil. Et bien sûr, cette opération exigera un coût financier.
La gestion est avant tout sécuritaire. La première phase du processus devrait concerner le tri. Il s'agit, sur la base d'un effort de renseignement avec les différents acteurs présents dans les zones de conflit, de rassembler le maximum de données sur le séjour des jihadistes et leurs accompagnateurs dans ces lieux. Ce travail incombe en premier lieu aux services de sécurité du ministère de l'Intérieur qui va solliciter la coopération des services de Syrie, d'Irak, de Libye, mais surtout américains, français, britanniques, turcs et algériens et autres, si nécessaire. Le tri va permettre de constituer un dossier détaillé pour chaque individu et le classer suivant son comportement durant son séjour dans les lieux de conflit. La procédure judiciaire suivra de très près ce processus et en constituera la deuxième phase. Sur la base du dossier individuel, le juge entamera son travail. Il sera question de respect des droits de l'homme sans aucun doute, la Tunisie étant un pays démocratique et un Etat de droit, mais la méfiance est de rigueur. Ces individus sont partis faire la guerre de leur propre gré. Ils sont restés longtemps dans un environnement marqué par la violence extrême, ont participé à différentes actions de combat et ont peut-être commis des exactions sur des civils désarmés ou des militaires prisonniers. En un mot, il est possible qu'ils aient commis des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité, ce qui est passible de peines conséquentes. D'autres ne seront pas soupçonnés d'actes criminels mais le fait de vivre dans un climat de terreur et de violence extrême marquera leur esprit à vie. D'autres aussi auront éventuellement, durant le reste de leur vie, une inclination pour le crime et la vengeance et n'hésiteront pas un jour à commettre des atrocités.
C'est ce côté psychique qui mérite le plus d'attention dans le processus de gestion du retour des jihadistes. Il sera nécessaire, durant la prise en charge, d'inclure tous les individus dans un programme de déradicalisation en vue de les réhabiliter et les insérer dans la société. Même s'il n'y a aucun soupçon envers l'individu qui revient de ces lieux de conflit, il est nécessaire de le mettre en quarantaine pour une période déterminée, le surveiller avant de décider de sa libération définitive des camps de réhabilitation. Le problème se pose aussi pour les accompagnateurs des jihadistes, les membres de sa famille. Les femmes ne seront pas exemptées de cette opération et suivront le même processus. Mais les enfants mineurs et les bébés recevront un traitement exclusif.
En conclusion, on dira que le problème du retour des jihadistes est une affaire qui presse et ne devrait plus être différée. Le danger est imminent et il importe d'anticiper une préparation judicieuse qui sera initiée suite à une décision consensuelle des représentants du peuple et un appui sans faille au gouvernement. Ce dernier sera chargé de mettre en œuvre une opération d'accueil, de tri et déclenchera une procédure juridique pour gérer tous les cas qui méritent une traduction devant la justice. Ceux qui seront hors de tout soupçon passeront une période de réhabilitation avant d'être intégrés dans la société.


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