Balance commerciale alimentaire : un excédent de 683,2 MD fin août 2025    Global Innovation Index 2025 : la Tunisie rejoint le groupe des pays surperformants    Ezedine Hadj-Mabrouk: La fin des classes sociales    Dorra Miled : « Le tourisme est la clé de la croissance économique en Tunisie »    Logements sociaux : le ministre de l'Habitat appelle à l'accélération des appels d'offres    Vol Paris-Corse : plus de 15 minutes dans les airs... ce qui s'est passé va vous surprendre    Le Royaume-Uni prêt à reconnaître la Palestine ce week-end    Coupure des communications dans la bande de Gaza: 800 mille palestiniens isolés du monde    L'Espérance de Zarzis détrônée    L'étoile subit un 2e revers à l'Olimpico : Dridi remercié    Travail des enfants en Tunisie : plus de 215.000 mineurs pris au piège de la précarité    Liste des écoles primaires privées en Tunisie autorisées pour l'année scolaire 2025-2026    Secteur de la santé : un projet de loi pour stopper l'exode des médecins    Gafsa : saisie de produits alimentaires périmés à proximité d'une école    Commission du pélerinage et de la Omra : examen des préparatifs pour la saison du Hadj 1447 de l'hégire    Les autorités libyennes réfutent la fermeture du passage de Ras Jdir    Sfax célèbre l'humour à l'hôtel ibis avec ibis Comedy Club    La Bibliothèque nationale de Tunisie accueille des fonds de personnalités Tunisiennes marquantes    Le président est dans un oued, le gouvernement dans un autre    Les raisons de la hausse des prix de la viande de poulet en Tunisie    Conect : Aslan Berjeb plaide pour un climat des affaires attractif    La Tunisie gagne 3 places au classement FIFA et vise le Mondial 2026 !    Météo en Tunisie : légère baisse des températures    Corruption en Ligue 2 : les détails de l'affaire entre l'ASK et la JS    Le ministre de la Défense s'entretient avec le prince héritier du Koweït    Lancement de la distribution des semences et engrais pour la saison agricole 2025-2026    Plus de 538.000 comprimés et 227 kilos de drogues saisis par la douane, depuis janvier 2025    Fadhel Jaziri: L'audace et la norme    Un territoire, une vie et plusieurs gouvernances    Décès de Ameur Bahri, figure emblématique de l'Espérance sportive de Tunis    "The Voice Of Hind Rajab » film d'ouverture du Festival du film de Doha    Opération coup de poing contre les « Habbata » : des intermédiaires du commerce informel visés par des mandats de dépôt    Marwa Bouzayani : 4e place et nouveau record national aux Mondiaux 2025    Mois du cinéma documentaire en Tunisie : une vitrine sur le cinéma indépendant et alternatif    DECES : Radhouane Ben Salah veuf de Nadra Sakka    Fin des privilèges à vie pour les anciens premiers ministres français    Elyes Ghariani - La solution à deux Etats: clé de la justice pour les Palestiniens et de la stabilité régionale    Diplomatie tunisienne : revenir aux fondamentaux et savoir avoir la politique de ses moyens    Global Sumud Flotilla : plus de 50 navires ont pris la mer pour livrer une aide humanitaire à Gaza    Piraterie interdite : la FTF menace toute diffusion illégale des matchs de Ligue 1    Fadhel Jaziri - Abdelwahab Meddeb: Disparition de deux amis qui nous ont tant appris    Seize pays appellent au respect du droit international et à la protection de la flottille Soumoud    Décès de Robert Redford légende du cinéma américain    Nafti renforce la coopération Arabo-Africaine à Doha    Opportunité pour les filles tunisiennes de devenir ambassadrice d'une journée    Maher Kanzari face à la commission    1,5 million de dollars pour faire de la culture un moteur de développement en Tunisie    Ons Jabeur en passe d'ouvrir une nouvelle académie pour jeunes talents à Dubaï    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Il faut sauver le soldat Chahed
Publié dans Leaders le 05 - 04 - 2017

L'état de grâce n'aura duré que le temps pour ses adversaires de recharger leurs accus.Sept mois à peine après son investiture, le cabinet Chahed est pris sous le feu croisé de ses contempteurs. Bien parti pour tenir jusqu'aux élections présidentielles et législatives de 2019 après avoir obtenu le soutien des 9 partis et organisations nationales signataires du « Document de Carthage«, le gouvernement n'est plus sûr d'y arriver. On achève bien les gouvernements en Tunisie, puisqu'on en est au 7e ou 8e, soit autant qu'en 55 ans sous Bourguiba et Ben Ali. Les révolutions ont la particularité d'être des mangeuses d'hommes. Sans déroger à la règle, la nôtre s'est révélée être également grosse consommatrice de gouvernements.
Sans être des adeptes de la théorie du complot, force nous est de constater des coïncidences troublantes qui nous interpellent. D'abord feutrée, la fronde contre ce gouvernement est allée crescendo. Dans un bel ordonnancement, les campagnes antigouvernementales se succèdent comme s'il y avait un ordonnateur occulte qui donne le la, répartissant les thèmes, choisissant le timing. Après les intoxications en série dans les écoles et les facultés, les grèves à répétition dans l'enseignement, les enregistrements fuitées de débats internes , les campagnes contre les avocats, les magistrats et les médecins, c'est la machine à rumeurs qui s'emballe: on parle de bandes de mafieux qui s'apprêtent à lancer des attaques meurtrières dans tout le pays. Puis arrive le tour des menaces. C'est Abbou qui s'en charge avec cet appel à la désobéissance civile, aussitôt relayé par son épouse, au cas où la loi sur la réconciliation nationale serait adoptée. D'ailleurs, dans ce climat de haine et de violence exacerbée, de rejet de l'autre, le terme réconciliation est pour le moins incongru.
Bien accueilli par l'opinion publique qui y voyait une occasion de renouveler le personnel politique, le saut générationnel que fut la nomination de Youssef Chahed, 41 ans, est maintenant perçu comme une usurpation de droits qui leur revenaient par ceux qui se bousculent au portillon du pouvoir. Animé au départ des meilleures intentions du monde, le gouvernement projetait de lancer des réformes de structures, il en est réduit à éteindre les foyers d'incendie devant faire face à une véritable guérilla protéiforme, à la fois politique, parlementaire et médiatique de la part d'une opposition revancharde, sectaire et populiste, se parant des oripeaux de la justice sociale pour donner le change. Quant aux partis supposés être les soutiens du gouvernement,Youssef Chahed est fondé à reprendre à leur endroit le mot de Voltaire : «dieu, préservez-moi de mes amis, de mes ennemis, je m'en charge».
Mais le pire est à venir. Après un trêve de quelques semaines, le front social s'enflamme. L'Ugtt et ses sections régionales s'activent à l'échelle nationale et dans les régions, lançant des ultimatums au gouvernement, encadrant les manifestations dans les régions, à Tataouine, le Kef. C'est toute une stratégie de la tension qui est mise en place pour acculer le gouvernement à la faute et peut-être demain à la démission. Pour l'instant, celui-ci plie, mais ne rompt pas. Jusqu'à quand?
Entre un gouvernement soutenu par des partis, comme la corde soutient le pendu et une classe politique hostile dans sa grande majorité, apppuyée de surcroît par une Ugtt très marquée à gauche, dont la conception du syndicalisme tient davantage de l'anarchosyndicalisme de Bakounine que de celui de Ferhat Hached, c'est le pot de terre contre le pot de fer. Mais tous ceux qui s'acharnent aujourd'hui sur le gouvernement et rêvent de le renverser ont-il pensé un seul instant au jour d'après ?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.