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Mohamed Kasdallah: À quand une diplomatie militaire au service d'une stratégie globale?
Publié dans Leaders le 09 - 05 - 2017

La question mérite d'être posée d'autant plus qu'on entend parler souvent de diplomatie politique, de diplomatie économique mais jamais de diplomatie militaire.Ce terme n'est pas couramment utilisé dans l'institution militaire. Me référant au corpus de texte en usage au moins dans l'Armée française, je décèle une confusion des termes, «diplomatie militaire» et «diplomatie de défense» ou encore «diplomatie préventive» pour en démêler les ficelles, les éclaircissements ci-après s'imposent:
Défense et diplomatie entretiennent par essence des rapports étroits et complexes.Au regard de la diplomatie, la défense constitue une voie complémentaire mais essentielle dans les actions internationales. L'une et l'autre constituent une manière de poursuivre des fins identiques à travers des moyens, soit pacifique soit belliqueux, pour paraphraser les constatations faites depuis longtemps par Clausewitz. Défense et diplomatie sont semblablement soumises au Politique ainsi qu'aux stratégies, par définition globale, que celui-ci définit afin de promouvoir les intérêts d'un Etat sur la scène internationale.
Diplomatie militaire ou diplomatie de défense?
La formule de «diplomatie de défense» est relativement récente, elle est créée pour une meilleure synergie du couple diplomatie-défense non seulement pour défendre le pays mais aussi pour contribuer à prévenir et contenir les crises entre pays. Elle reflète un vaste champ d'activité couvert conjointement par le Ministère des affaires étrangères et le Ministère de défense nationale au profit de l'activité internationale d'un pays.Ce concept est destiné, à mon sens, à fournir aux décideurs militaires et politiques, particulièrement chez les Superpuissances, des éléments afin qu'ils puissent entreprendre les diverses activités diplomatico-militaires propres à dissiper l'hostilité, construire et entretenir la confiance entre pays , ce qui contribue de manière significative à prévenir et résoudre les conflits.
Trois "tâches militaires" sont considérées comme relevant de la «diplomatie de défense»: la maîtrise des armements, la coopération militaire (dont le partenariat pour la paix :PPP) et la recherche et communication.
Quant à la diplomatie militaire, elle recouvre bien d'autres modalités d'emploi non belliqueux des forces armées à des fins politiques: assistance, formation, visites et escales, exercices et manœuvres, partenariat et alliances,etc.
Qu'en est- il en Tunisie?
En l'absence d'un concept explicitement défini, on peut, en une première analyse, considérer la «diplomatie militaire» à la tunisienne comme celle recouvrant les activités de l'Attaché militaire dans le pays d'accréditation. Pour rappel,la mission de ce dernier consiste à soutenir la politique de défense nationale auprès des autorités du pays hôte,à conseiller et être expert auprès du chef de la mission diplomatique en matière de sécurité et de défense ainsi que promouvoir et animer les relations militaires bilatérales.
S'agissant d'un concept emprunté aux pays développés, il est légitime de s'interroger sur son adéquation avec la conception et la pratique tunisienne. Ne convient-il pas d'abord de s'accorder sur son contenu?
On ne peut donc s'en tenir à cette approximation initiale de notre «diplomatie militaire» Celle- ci devrait sortir des sentiers battus traditionnels et connaître les mutations nécessaires orientées vers la mise en perspective de l'instrument de défense avec l'environnement stratégique. En clair , notre "diplomatie militaire " doit être considérée en tant que grande fonction opérationnelle, ce qui inclut d'autres missions telles que: la veille stratégique (postes permanents à l'étranger, antennes de renseignements militaires, missions ponctuelles), participation aux institutions internationales de sécurité, coopération militaire intra-maghrébine, partenariat Nord-Sud et surtout Sud-Sud (enseignements de cadres , observations d'activités militaires sous formes d'invitation à des manœuvres , transfert de technologie et de savoir - faire, etc.).
Cette conception de la «diplomatie militaire» pourrait déboucher sur la création d'un partenariat pour la paix semblable à celle en Europe autour du noyau Otanien.Elle permettrait aussi de jouer un pouvoir d'attraction exercé comme un creuset d'une portée considérable rapprochant non seulement les armées mais aussi les modes de penser des cadres.
Il y a là matière à réflexion en profondeur loin des slogans propres à chaque époque sur la fonction qu'exerce l'armée et plus largement le MDN au service des intérêts du pays face aux réseaux mafieux, à l'économie noire et au terrorisme qui ignorent tous les frontières.
Vers une meilleure symbiose entre diplomatie et défense
La diplomatie tout comme la défense étant devenues plus globales par la diversification de leurs centres d'intérêt, de leurs points d'application et de leurs moyens mis en œuvre, le tandem «soldat / diplomate» s'est davantage affirmé : le chef militaire doit plus encore que par le passé faire preuve de talents diplomatiques et le diplomate doit avoir un minimum de culture militaire.Je peux leur ajouter le Sécuritaire pour former un triangle qui pourrait être un des garants de progrès en profondeur de l'Etat de droit .Ainsi se développe une culture diplomatique au sein du ministère de la Défense et une culture politico- militaire chez les diplomates .Cela suppose, bien entendu, que les deux institutions procèdent à des réformes indispensables définies après concertations étroites sur le sujet.
Au sein de l'institution militaire, quelques orientations pourraient être proposées:
1 - la formation de tous les officiers aux relations internationales doit être incluse au plus tôt comme composante essentielle de la formation militaire générale. Cela passe bien sûr par des formations linguistiques (autres que le français et l'anglais déjà intégrés).
2 - La création d'une nouvelle branche spéciale pour le «corps des attachés militaires» et dont la fonction principale serait de conseiller le MDN dans ses choix liés au contexte international, y compris sous l'angle stratégique et prospectif .Elle serait partie prenante dans les dialogues stratégiques de plus en plus nombreux qui se développent avec divers partenaires dans le monde.
3 - Affecter les plus brillants aux postes d'ambassadeur afin de créer cette harmonie et symbiose avec les diplomates.Il s'agit avant tout de la diplomatie de carrière et non des fonctions conférées à titre temporaire ou transitoire pour des services rendus ou autres considérations.
4 - Se faire entourer d'un organe de suivi, cadre de rencontre trimestriel des hauts responsables civils et militaires pour aborder toutes les questions liées aux activités internationales afin de mieux harmoniser leur action.
Mohamed Kasdallah


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