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Tunisie: Bis repetita?
Publié dans Leaders le 18 - 01 - 2021

Par Slaheddine Dchicha - Impatients, certains Tunisiens, exigent de leur révolution au bout d'une décennie qu'elle accouche d'une société, d'un système, d'un personnel politique et de citoyens parfaits! Ils la pressent de venir à bout de tous les obstacles et de toutes les difficultés économiques, sociales, sanitaires…. Et comme ils ont le sentiment que rien n'a changé, ils répudient la Révolution en la niant et par désespoir tombent dans la nostalgie de la dictature. Humain, trop humain!
La Révolution confisquée
Mais, n'en déplaise à ceux qui en doutent et à ceux qui la nient, il y a eu en janvier 2011 bel et bien une révolution. Mais une révolution qui a été vite confisquée et dévoyée. Alors qu'elle a été déclenchée par et pour des revendications sociales, des opportunistes et des révolutionnaires de «la vingt-cinquième heure» l'ont déviée vers des buts politiques et en ont fait un instrument de conquête du pouvoir.
Et depuis trois présidents se sont succédé à Carthage et neuf gouvernements à la Kasbah et aucun n'a réussi ou n'a songé à améliorer les conditions de vie des damnés de la terre, ceux qui ont fait tomber la dictature parfois au prix de leur vie. Que l'on juge: aujourd'hui, 15% des Tunisiens vivent sous le seuil de pauvreté; le pouvoir d'achat a reculé de – 4%; le chômage qui est de 16% frappe 35% des jeunes!... Ajoutons la pandémie de coronavirus (177 231 cas dont 5 616 décès): un cocktail explosif!
Malgré ce bilan catastrophique, malgré les signes annonciateurs et malgré les avertissements divers et variés, la classe politique persiste dans son aveuglement et continue à faire la sourde oreille, une preuve supplémentaire, s'il en est, de son incompétence et de sa rupture avec le peuple au nom duquel elle ne cesse de prétendre agir et parler. Ainsi un couvre-feu et un confinement ont été décrétés pendant quatre jours afin d'éloigner ce peuple de l'espace public le jour anniversaire de la révolution (Voir notre article sur le confinement ici même) et croyant ainsi avoir la paix , le 1er Ministre s'est tranquillement mis à remanier son gouvernement!
La réponse du berger à la bergère
Mais, c'est compter sans l'esprit de révolte des jeunes défavorisés. Ces minots qui, en 2010 avaient 4, 7 ou 10 ans, sont sortis la nuit de l'annonce du remaniement, défiant le couvre-feu et le confinement et bravant la police et les forces de l'ordre. Des centaines de jeunes des. quartiers populaires de Tunis, Bizerte, Menzel Bourguiba, Sousse, Nabeul, Siliana, Kef… sont sortis narguer la police, brûler des pneus, forcer des portes, casser des vitres et se servir dans les magasins. Manifestations qui ont dégénéré? émeutes? Insurrection?
Pour l'instant silence radio des autorités mis à part les réflexes policiers et les méthodes répressives qui reviennent au galop, ainsi en est-il des déclarations du porte-parole de la Direction Générale de la Sûreté Nationale, Walid Hkima qui se contente de criminaliser ces événements et annonce l'arrestation de 247 jeunes en majorité mineurs.. Cependant, étant donné la simultanéité des troubles dans plusieurs villes, certains sur les réseaux sociaux évoquent l'hypothèse d'un encadrement et d'un commanditaire pour l'instant inconnus, mais oublient ainsi la spontanéité et l'intelligence collective de 2010.
Cela a déjà été dit, la plupart des observateurs, économistes, sociologues, politistes, experts placent la Tunisie devant cette alternative: une deuxième révolution ou le retour à un régime autoritaire. Cette répétition fait penser à Karl Marx, qui en 1852, dans son livre «18 Brumaire de Louis Bonaparte» adressait à Hegel le reproche suivant: «Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d'ajouter: la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce.»
A qui des deux les événements en cours donneront-ils raison?


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