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Lotfi Saïbi, après Boston, le retour aux sources de Jelma
Publié dans Leaders le 21 - 02 - 2011

Sur son blog, Lotfi Saïbi aimait parler de leadership, sa passion de toujours autour de laquelle il donne des conférences en Amérique du Nord depuis de nombreuses années. Actualité oblige, c'est sur la Tunisie, son pays natal, et sa révolution qu'il discourt désormais. Mieux encore, il est parmi nous depuis quelques jours et compte rester pour investir dans une société d'informatique à Jelma ou à Sidi Bouzid, sa région d'origine, et s'investir personnellement dans la société civile tunisienne à travers son tout nouveau groupe « Les jeunes démocrates tunisiens ». Rencontre avec un homme affable, modeste et plein d'énergie, qui considère ce retour aux sources comme la fermeture d'un cercle ouvert.
C'est donc à Jelma, petite ville du centre du pays, située à quelques kilomètres de Sidi Bouzid, que grandit Lotfi Saibi. Il est l'aîné de sa fratrie. Son père, Cheikh Salah, était un célèbre combattant contre le colonialisme français dans sa région. Il gardera d'ailleurs toute sa vie de profondes séquelles de ses affrontements avec les colons dont cette spectaculaire ouverture au crâne. Après l'indépendance, c'est à l'agriculture et l'élevage, principales ressources de cette contrée de la Tunisie, que se consacre son paternel. Lotfi l'y aidera de son mieux pendant ses vacances scolaires. Ainsi, lorsqu'à chaque rentrée, ses amis du lycée de Grombalia où il est interne, exhibent leurs photos de vacances au bord des plages du Cap Bon, Lotfi cache ses mains malmenées par le travail de la terre dans ses poches. Il peut alors constater, dès sa prime jeunesse, les énormes inégalités sociales entre les riches villes côtières et les régions de l'intérieur du pays mais il gardera de cette jeunesse modeste la valeur de chaque plaisir de la vie et le goût du gain obtenu à la sueur de son propre front.
Il prépare son bac en gardant le troupeau de la famille
Elève extrêmement brillant, Lotfi sautera des classes et passera son Bac à moins de 17 ans, un examen qu'il préparera en veillant sur le troupeau de la famille. Au Campus universitaire de Tunis où il se retrouve en ce mois de septembre 1979 à la section Maths-Physiques, la contestation estudiantine connaît ses heures de gloire. La puissante UGET (Union Générale des Etudiants Tunisiens), forte de ses confrontations avec le pouvoir de Bourguiba en janvier 1978, multiplie les signes de révolte. Lotfi, qui a hérité de l'esprit contestataire des hommes de sa région, est aux premières lignes de la rébellion. Trop jeune pour prendre la parole en public, il est chargé de la rédaction des tracts qui enflamment les foules. Rapidement identifié par les forces de la police comme un perturbateur de premier plan, il fait plusieurs séjours au ministère de l'Intérieur. Ses tortionnaires choisiront toujours de l'interpeller en pleine période des examens, ce qui lui fera rater son année universitaire. Lotfi Saïbi choisit alors de fuir le pays pour sauver sa peau et garantir son avenir.
Direction Boston aux Etats-Unis d'Amérique sans bourse ni argent mais avec la ferme volonté de réussir au pays des self made men. Là, il fera tous les métiers, plongeur et serveur dans un restaurant, déblayeur de neige, chauffeur, etc. Ce qui lui permet de financer ses études supérieures et de s'acclimater à cette grande ville intellectuelle de l'Amérique qui a vu naître les Kennedy et abrite les plus prestigieuses universités du monde dont le MIT et Harvard. Lotfi se passionne alors pour l'histoire de ces grands leaders qui ont mené le monde de Shanzu à Napoléon en passant par Hannibal. Il se documente, fait beaucoup de sport, dirigeant même des équipes de football américain dont il transforme les performances en quelques mois et veille à acquérir une parfaite maîtrise de l'anglais au point que ses interlocuteurs n'ont aucun doute : « you are born here, in Boston ». Que de chemin parcouru depuis les terres fertiles de sa Jelma natale jusqu'à Boston, le centre économique et culturel de la Nouvelle Angleterre.
Un parcours atypique : de l'hôtellerie à Harvard
« Paradoxalement, raconte Lotfi, les inconvénients de la vie difficile que j'ai connus dans ma jeunesse, se sont transformés en atouts dans ma vie professionnelle». En effet, dans le premier emploi dans l'hôtellerie qu'il intègre sitôt ses études terminées, Lotfi Saïbi ne réussit que grâce à la savante combinaison qu'il parvient à réaliser entre le modèle de Cheikh Salah, son père, ses relations avec les modestes habitants de Jelma, ses discussions avec ses amis privilégiés du Cap-Bon, ses lectures des grands leaders historiques et son expérience en tant qu'employé-stagiaire. Son succès est tel que son chef lui confie la gestion d'unités hôtelières de plus en plus vastes. A 23 ans, il est ainsi le gérant d'une entreprise qui compte autour de 2000 employés.
Après dix années passées dans le domaine de la gestion hôtelière, Lotfi Saïbi est pris par la soif d'en apprendre encore davantage. Il s'inscrit alors à un master en management operations and Leadership à Harvard. La sélection est très rude et il n'arrache sa place que suite à un entretien convaincant avec le Doyen de cette prestigieuse université qui accroche au parcours atypique de ce jeune Tunisien, charismatique, souriant et modeste, parti de si loin avec si peu et qui parle avec une telle assurance. Le côtoiement des étudiants et des professeurs de Harvard ainsi que les case studies, qui constituent là-bas la principale formule de cours, marquent tellement Lotfi Saïbi qu'il consacrera, par la suite, une bonne partie de son temps, à donner des conférences sur le leadership, sa matière de prédilection. Il fondera également deux entreprises, l'une basée à Boston et l'autre à Dubaï, dans le secteur de l'informatique.
Entre-temps, Lotfi aura un fils unique, Jamel, amateur de musique tout comme son père d'ailleurs, champion de football, qui termine actuellement des études supérieures en business communication. Une grande complicité lie le fils à son père, ce dernier n'hésitant pas à faire profiter son fils d'un retour aux sources, à Jelma, où le dépaysement des premiers jours laisse rapidement la place à la joie des retrouvailles avec les siens.
Aux élections présidentielles de 2008 qui ont vu le sacre d'un ancien étudiant de Harvard, Barack Obama, Lotfi Saïbi s'investit beaucoup afin de motiver, particulièrement, les communautés d'origine africaine qui ne sont pas habituées à s'impliquer dans la vie politique. Lotfi ramène de nouveaux électeurs en faisant massivement appel à l'Internet, et plus particulièrement aux réseaux sociaux dont Facebook et en organisant des meetings auxquels il convie les jeunes désœuvrés des quartiers défavorisés de Boston qu'il booste avec le fameux «Yes we can».
Les événements du 14 janvier en Tunisie ont eu l'effet d'un élément déclencheur pour Lotfi qui pensait rentrer dans son pays depuis quelques années déjà. Homme d'affaires accompli, il peut continuer à gérer à distance ses deux entreprises et souhaite, à cette étape de sa vie, « give back » comme il le dit si bien. « En plus, ajoute-t-il, maintenant, je n'ai plus d'excuse. Le régime corrompu est déchu et c'est une occasion en or pour faire quelque chose pour mon pays, pour ma région. Et puis, rien que dans ma famille, entre neveux et nièces, j'ai sept diplômés du supérieur qui sont au chômage à Jelma ».
En plus de cet investissement entrepreneurial, Lotfi voudrait rééditer le succès qu'il a connu avec Obama en 2008 à travers le groupe qu'il vient de constituer « Jeunes démocrates tunisiens ». Le groupe n'a pas essentiellement vocation à se transformer en parti politique mais constitue actuellement un centre de réflexion, de conscience politique et de débat autour des questions de société qui intéressent les jeunes Tunisiens. En les accompagnant dans leur maturation démocratique, Lotfi Saïbi souhaite donner aux jeunes Tunisiens qui le désirent un espace de réflexion citoyenne. Avis aux amateurs donc pour se rendre sur le groupe Facebook « Jeunes démocrates tunisiens » et le site web http://www.jeunesdemocratestunisiens.com/
Lien : Lotfi Saibi ou l'american touch pour la relance de la Tunisie


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