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Secteur des véhicules Collusions...contre-nature
Publié dans Leaders le 29 - 09 - 2011

Près de neuf mois après la chûte de Ben Ali, la gestion administrative du pays se caractérise encore dans le secteur des véhicules automobiles, par des manifestations anachroniques, injustifiées, parce qu'elles jurent avec certains des fondements- idéaux de la révolution en Tunisie qui ont pour noms, la justice, la transparence et l'équité.
Un laisser-aller inexplicable ? Une volonté délibérée pour assurer la continuité du système flou et équivoque du régime déchu ?
Rappelons que le secteur de l'importation et de la distribution des véhicules en Tunisie, jadis symbole et exemple-type de la perversion de la loi et du droit, semble condamné à en porter le sceau. Pour longtemps encore malgré la nouvelle conjoncture devant concourir, en principe du moins, à faciliter l'avènement de la transparence et de l'équité? Plusieurs indices militent pour une réponse….positive. Ces indices concourent, en effet, pour que la situation d'avant le 14 Janvier se perpétue, ou du moins dure le plus longtemps possible.
Certes, la décision que le Ministère du Commerce et de l'Artisanat a prise récemment et consistant à mettre en place un mécanisme en vue d'instaurer une répartition équitable des quotas s'inscrit dans le nouveau contexte de l'aménagement d'un cadre plus transparent que par le passé. Les professionnels du secteur sont cependant dans l'attente d'un nouveau signal fort de la part du Ministère pour leur signifier clairement sa volonté et son engagement de rompre carrément avec les pratiques partiales et injustes de l'ancien régime, car favorisant le clan du président déchu.
Ce signal fort consiste tout simplement en l'application de l'arrêté du 5 février 1999 qui a, libéralisé l'importation et supprimé en même temps l'autorisation préalable. Cette loi a, en effet, abrogé les dispositions du Cahier des Charges de 1995 qui soumettait la commercialisation des moyens de transport, fabriqués localement ou importés, à une autorisation préalable. Il s'agit, pour les professionnels du secteur, de lever cette ambiguïté entretenue par l'ancien régime pour favoriser d'une façon outrancière ses privilégiés, les membres de la famille déchue. Une telle ambiguïté consistant en l'application de la loi restrictive de 1995 malgré la promulgation de la loi de 1999, libérale et transparente, a porté un grave préjudice à des enseignes prestigieuses qui auraient pu profiter alors à tout le pays : il s'agit des enseignes asiatiques et japonaises en particulier. Certaines sont implantées en Tunisie depuis des décennies, avant même le défunt Changement.
C'est que le clanisme érigé en système de gouvernement a privé le pays d'un partenariat fort prometteur avec des marques japonaises particulièrement appréciées et vendues à travers le monde et dont certaines sont membres, par ailleurs, de l'Association Européenne de l'Automobile car fabricant une part de leurs véhicules en Europe.
De ce fait, la perversion du système d'importation et de commercialisation de voitures en Tunisie n'a pas seulement marginalisé dans notre pays de telles enseignes prestigieuses reconnues à l'échelle internationale. Elle a surtout mis en difficulté, voire en danger, des entreprises tunisiennes non moins prestigieuses dont l'impact sur la dynamisation de la vie socio- économique du pays est reconnu et apprécié et ce depuis plusieurs décennies. Or, aussi paradoxal que cela puisse paraitre, les entreprises de la famille déchue continuent de prospérer à la faveur de …la révolution.
On pourrait, certes, nous rétorquer que de telles entreprises sont maintenant la propriété de l'Etat et donc du contribuable. En fait, les professionnels du secteur réclament à cor et à cri l'application scrupuleuse, égalitaire et totale de la loi du 5 février 1999 et le bannissement de la loi de 1995 dont le maintien abusif par le régime déchu, et aussi et curieusement par l'administration post- révolution, avait permis à ce régime de mettre sur pied sa politique sélective au profit de ses proches.
Le confort et les difficultés : mêmes cibles
Les entreprises surtout celles important et commercialisant les véhicules asiatiques et surtout japonaises, à l'exception de Kia, plus « chanceuse » car ayant échu entre de « bonnes mains », semblent endurer encore les difficultés d'importation et de commercialisation des voitures particulières, difficultés engendrées par le régime déchu.Tout se passe comme si ces entreprises avaient scellé un pacte avec les entraves à leur promotion et épanouissement et ce durant plus d'une trentaine d'années. Durant aussi cette période post- révolution et à cause, en effet, de la conjoncture difficile des secteurs du tourisme, des louages, du transport public… les principaux clients des concessionnaires des véhicules japonais, ces mêmes entreprises traversent une véritable crise aggravée par la persistance de la non application de la loi de 1999.
Pour ces deux raisons cumulées, l'une « illégale » héritée de l'ancien système et l'autre conjoncturelle relative à la période actuelle de crise, la situation des entreprises tunisiennes concessionnaires des marques japonaises est pour le moins dramatique. De ce fait, 90% au moins des véhicules importés et commercialisés portent les enseignes des marques européennes et de…Kia. Les autres marques japonaises, pourtant représentées en Tunisie depuis plusieurs décennies, continuent de manger leur pain noir. A quand le bout du tunnel pour ces enseignes aussi ? Chez les professionnels, la colère alterne avec l'espoir quant à l'application, enfin, de la loi.
C'est que, et en attendant une stabilisation politique du pays d'ici le 23 octobre, les professionnels du secteur vivent dans l'attente de voir le gouvernement actuel de la période post- révolution prendre les mesures qu'auraient imposées la révolution.
Deux niveaux de mesures
Pourtant, les spécialistes peu avertis et tous les intervenants économiques vous diront que la situation du pays de la période post- révolution exige deux niveaux de mesures simultanés et échelonnés dans le temps.
Le premier niveau est celui de la conformité avec la loi en cours pour démonter, avec force et sans ambiguïté aucune à l'adresse des promoteurs tunisiens et étrangers, que la Tunisie est enfin et réellement un Etat de droit.
Le deuxième niveau est stratégique : il s'agit de procéder à une étude approfondie et urgente de notre système de développement dans tous les secteurs. Un tel diagnostic est, nous semble- t- il, nécessaire pour redéfinir nos priorités.
Ce travail analytique de fond pourrait aussi servir de référence quel que soit les courants politiques qui prendront en charge la gestion de notre pays après les élections surtout face à l'indigence, voire l'inexistence, des programmes économiques de la plupart des partis en lice pour les élections de l'assemblée constituante.
Le secteur des véhicules : un exemple d'appréciation de la gestion du pays
En effet, l'ambiguïté, voire l'opacité dans la gestion administrative de certains secteurs sont les chemins les plus sûrs pour leur aménager… les voies de blocage et les impasses. L'exemple cité concernant le secteur de l'automobile et de ses composants qui procure à l'économie des profits énormes et qu'il lui vaudra, à l'avenir, davantage de promesses, est certainement un exemple permettant à nos partenaires étrangers d'apprécier le degré de notre engagement dans la voie de la bonne gouvernance, la transparence…les seuls critères et fondements favorisant les IDE, le partenariat…Il y va de la consolidation ou, au contraire, de la mise en cause de la promotion en Tunisie des créneaux des pièces de rechange, de la câblerie…
La Tunisie est ainsi un site international de câblerie : actuellement plus des 2% des fils et câbles utilisés dans le secteur automobile dans le monde sont fabriqués en Tunisie qui est ainsi le sixième fournisseur de câbles automobiles pour l'Europe. Plus de 65 sociétés de câbles tous statuts et origines confondus dont des multinationales japonaises opèrent déjà sur le marché tunisien et emploient des dizaines de milliers de personnes.
L'industrie des composants automobiles, avec des enseignes tunisiennes de plus en plus connues à travers le monde, est donc prometteuse. Dans ce cadre, la non application de la loi du 5 Février 1999 instaurant la liberté à l'importation des véhicules moyennant le respect des normes du cahier des charges, prévu par cette même loi de 1999, risque de porter un coup sévère à tout cet édifice industriel et de partenariat. L'ignorance de cette loi par le régime déchu s'expliquait par le fait que Les familles Trabelsi, Matri, Mabrouk, Belgaïed…proches de l'ancien Président Ben Ali, détenaient près 80% du marché de l'automobile en Tunisie et ce grâce au système de népotisme mis en place et au régime de quotas et de l'autorisation à l'importation appliqué malgré les dispositions claires et opposées de la loi en question.
Or et aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette même loi n'est pas encore appliquée, maintenant. Mieux ou pire, le système de quotas est toujours de rigueur avec les mêmes enseignes favorisées. Et les mêmes enseignes défavorisées. Le retour de manivelle de cette situation risque ainsi de pénaliser la promotion du secteur des composants automobiles en particulier et des autres secteurs en général. Passé, en effet, le délai de grâce post- révolution que pourrait nous accorder les promoteurs, surtout étrangers, pour que nous accordions nos violons en matière d'énonciation de la loi et de l'aménagement, en conséquence, de son champ d'application, le désaveu voire la désaffection de tels promoteurs vis-à-vis de notre site sont réels. Or un tel délai risque de prendre fin, près de neuf mois après le 14 Janvier.
Les urgences sont aussi économiques
Alors pour tous les responsables et les analystes et pour tous ceux qui veulent du bien pour la Tunisie, les urgences pour notre pays ne sont pas exclusivement politiques. Ils sont économiques, voire culturelles. La révolution tunisienne a été initiée et réalisée par des jeunes citoyens croyant en leur patrie et en leurs capacités politiques, intellectuelles, économiques…. Ces mêmes acteurs et toute la population exigeront par les urnes d'être gouvernés par des hommes et des femmes politiques qui partageront leur état d'esprit et leur vision des réalités de leur pays. En attendant, ils s'attendent à voir les politiques et l'administration mettre leurs actes en accord avec leurs déclarations en adéquation avec les nouvelles ambitions de leur pays.


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