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Importation de voitures : Après Ben Ali, le problème s'aggrave !
Publié dans Business News le 23 - 01 - 2012

Le secteur de l'automobile continue à poser problème en Tunisie. Pire, il s'est aggravé, selon certains concessionnaires, puisqu'il souffre toujours d'un contrôle ardu et de barrières multiples. La première d'entre elles, celle des quotas.
Le programme officiel d'importation des véhicules communément appelé quota, ne fait qu'handicaper les concessionnaires automobiles en leur imposant un nombre déterminé de voitures à importer chaque année, en fonction du système de compensation. Sur la base de ce quota, les concessionnaires passent les commandes à leur maison-mère.
La compensation se fait sur la base des exportations effectuées de produits tunisiens dans l'industrie mécanique. Seulement voilà, et comme nous l'avons dénoncé nous-mêmes depuis des années, et bien avant la révolution, il y a toujours eu des zones d'ombre dans l'attribution des quotas. Ce ne sont pas ceux qui exportent le plus qui ont droit au plus grand nombre de voitures autorisées à être importées.
Concrètement, et comme nous avons pu le constater, c'est Zine El Abidine Ben Ali en personne qui visait le programme des quotas. Un fac-similé a même été produit par la commission de lutte anti corruption que présidait feu Abdelfattah Amor.
Pourtant, l'importation des véhicules devrait être totalement libre en Tunisie, au regard de nos accords avec l'Union Européenne, mais aussi de la signature en 2009, des droits de l'OMC, qui prévoient la suppression des droits de douanes. Chacun devrait donc pouvoir importer, en toute liberté, le nombre de véhicules qu'il désire et qu'il pense écouler en fonction de la demande de sa clientèle. Mais concrètement, ce n'est pas le cas. Le client, qu'il soit un particulier, une société ou une auto-école, peut attendre jusqu'à six mois pour avoir sa commande ou alors il sera obligé de piocher dans le stock disponible, qui n'équivaut pas spécialement à sa demande et à ses besoins. Ceci bien entendu, s'il y a des voitures stockées ! Parce qu'actuellement, certains concessionnaires souffrent d'un creux au niveau de leurs stocks et ne trouvent plus quoi vendre face à une demande qui ne cesse de croitre. Un concessionnaire nous a même confié qu'il a été obligé de vendre les voitures qui stagnent au port de Rades, avant même d'avoir l'autorisation de les faire entrer dans le territoire tunisien. Et ce afin de permettre à ses employés qui passent leurs journées à chômer depuis presque deux mois.
En 2011, l'année de la révolution et de toutes les crises économiques, selon certains spécialistes, les concessionnaires ont pu avoir une avance de 25% sur leur quota, accordée par le ministère du Commerce, pour ne pas figer leurs affaires, et ne pas prolonger davantage l'attente des clients.
Mehdi Houas, ministre du Tourisme et du Commerce en cette période, a rencontré, lors d'une réunion, tous les concessionnaires pour discuter de la situation du secteur et leur annoncer qu'à la lumière de la crise par laquelle passe le pays, il fallait diminuer de 20% le quota global d'importation de voitures. Il a passé ainsi de 60 à 45 mille voitures.
Ce quota n'a pas été dispatché comme à l'accoutumé par le gouvernement. Les concessionnaires eux-mêmes, pour la première fois, ont partagé les 45 mille entre eux. Ils ont ainsi décidé rétablir la justice et de donner une plus grande part à ceux qui ont été lésés à l'ère de Ben Ali. Cette politique a cependant barré la route aux nouveaux, ce qui est totalement contraire au b.a.-ba des règles de bonne concurrence.
Malgré cela, le problème n'a pas été résolu puisque certains concessionnaires « historiques » n'ont même pas pu atteindre la moitié du quota qui leur a été accordé.
D'autres ont des demandes qui dépassent largement le quota qui leur a été octroyé. Ces derniers ont cherché à puiser dans le quota de leurs « collègues » (en fait concurrents) qui n'ont pas purgé tout leur quota, mais ils ont dû essuyer un refus, créant ainsi une ambiance malsaine dans le secteur. Les « grands » vendeurs accusant les « petits » de ne rien vendre et d'empêcher les autres de vendre.
Certains concessionnaires ont même été en rupture de stock en octobre dernier, bien qu'ils aient anticipé cette pénurie et en ont prévenu les autorités, à plusieurs reprises, depuis mai 2011. Et ce n'est qu'en novembre que le ministère du commerce a ordonné une rallonge du quota pour les concessionnaires qui ont pu vendre 80% des voitures importées.
Pourtant, malgré cette rallonge, on n'a pas pu atteindre les 45 mille véhicules, quota accordé par le ministère.
Il y a lieu de se demander pourquoi ce fameux quota est fixé en nombre de véhicules et non pas en montant, vu que les marques ne présentent pas les mêmes prix pour tous les modèles ? Ceci ne fait que réduire les choix pour les clients.
Mais tout ceci aurait pu être évité si Mehdi Houas a eu le courage d'attaquer frontalement le problème. Au lieu de quoi, l'ancien ministre du Commerce s'est caché derrière la sempiternelle réponse : « nous sommes en train d'étudier le dossier ! » Résultat des courses, tout le secteur est en marasme, dans une situation pire qu'avant la révolution.
Cette année le problème a persisté et s'est même aggravé, selon certains concessionnaires. On a dû attendre la semaine dernière pour que le ministère leur concède 25% d'importation sous forme d'avance sur quota. Les concessionnaires ont pris, désormais, l'habitude de se déplacer tous les jours au siège du ministère pour demander des nouvelles. Les coups de fils ne servent plus à rien puisque les responsables du ministère disent tous qu'ils attendent un ordre du ministre. Finalement, celui-ci a fini par tomber visiblement.
Les voitures stagnent dans le port de rades et les concessionnaires payent 10 dinars par jour et par voiture. Mais bientôt ça ne sera plus le cas. Une fois le port est plein, ils seront obligés de stationner dans l'un des ports d'Europe, et payer une fortune (200 à 300 euros par jour et par voiture).
Face à cette situation, certains concessionnaires ont adressé une lettre à l'actuel ministre du Commerce, vers la fin du mois de décembre, pour leur accorder des avances sur leurs quotas, sur la base de l'année 2011. Le ministre semble avoir répondu rapidement.
Qui paye la facture de ces retards et stagnations ? Le client évidemment, puisque le prix final de la voiture s'en trouve alourdi.
Peut-on espérer que ce secteur puisse voir un jour la lumière avec une ouverture de son marché, surtout après sa « libération » des icônes de la corruption ? C'est la question que se posent les concessionnaires tunisiens.
L'ouverture du marché permettra le développement du secteur et poussera les concessionnaires à investir davantage en marketing et communication, mais également en diffusion géographique à travers l'installation d'agences partout dans le pays, chose qu'ils ne voient pas la nécessité de faire actuellement, puisque la demande est largement supérieure à l'offre.
La preuve la plus irréfutable est le salon de l'automobile qui n'a pas vu le jour les 2 saisons précédente et qui ne sera pas organisé non plus cette année. « Quelle est la nécessité d'investir de l'argent en publicité, en organisation d'évènements ou même en formation des cadres et employés de la boite si nos voitures sont écoulées sans le moindre effort ? », nous siffle un concessionnaire, triste de la situation dans laquelle se trouve le secteur.
La concurrence permettra aussi de réduire les prix, au grand plaisir du client qui, par la force des choses se trouve rapidement tourné vers le marché parallèle. Un marché qui se développe rapidement et qui propose des prix exorbitants parfois pour des voitures sans garantie et dont le moteur n'équivaut pas avec le climat chaud et poussiéreux de la Tunisie.
Autre point d'interrogation c'est l'agrément de concessionnaire dont la durée est limitée à un an. Chaque année, le concessionnaire automobile doit faire face à une lourdeur fastidieuse des procédures administratives, après la fermeture de son code en douane, pour pouvoir reprendre son activité. Une autre barrière qui ne fait que prolonger les délais de livraison des voitures.
Toute une politique de limitation qui aurait dû disparaître avec l'ancien régime mais qui, selon les apparences et les prévisions de certains concessionnaires, perdurera encore un temps.


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