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Quota des voitures : le favoritisme de l'ère Ben Ali ne s'est pas arrêté
Publié dans Business News le 01 - 04 - 2011

Officiellement, l'importation des véhicules est libre en Tunisie. Totalement libre au regard de nos accords avec l'Union Européenne. Comprenez que chacun peut importer, en toute liberté, le nombre de véhicules qu'il désire et qu'il pense écouler en fonction de la demande de sa clientèle.
Concrètement, il n'en est rien. C'est exactement ce que nous écrivions il y a un an (voir notre article à ce sujet) et ce n'était pas la première fois. Et à chaque fois que nous abordions le sujet, que certains voulaient rendre tabou, nous recevions un lot d'avertissements pour que Business News n'évoque plus cette question de quota de voitures. L'importation des voitures en Tunisie obéit, en effet, à un système de quotas totalement illégal qui favorise certains importateurs aux dépends d'autres et ce sur instructions de Ben Ali en personne qui favorisait les membres de sa famille.
Ce système de favoritisme a-t-il disparu après le 14-Janvier ? La réponse est négative et plusieurs concessionnaires s'arrachent les cheveux après que le ministère du Commerce leur ait signifié que rien n'a changé. Une signification verbale, comme d'habitude, pour ne laisser aucune trace de ces pratiques illégales. Enquête.
Nous sommes au mois d'avril et les concessionnaires automobiles tunisiens sont encore dans l'incapacité de dresser leur business plan de l'année 2011 ! Malgré la demande pressante de la clientèle, les concessionnaires se retrouvent dans l'obligation de continuer à donner des réponses vagues quant à la disponibilité des véhicules et notamment les citadines 4-5 cv.
Pour s'acheter cash une voiture neuve, le Tunisien doit continuer encore à patienter quelques mois et le concessionnaire n'y est pour rien ! La réponse en 2011 demeure identique à celle des années précédentes : « le ministère du Commerce ne nous a toujours pas validé le quota et le nombre de véhicules que nous devrions importer », disent-ils. Pire, toutes les commandes de 2011 sont suspendues et il n'est pas possible de faire embarquer des voitures au port sans l'aval du ministère.
Dans le fonds, ce système de quotas a été extraordinaire pendant de longues années. Créé sous Bourguiba, il oblige le concessionnaire à exporter un montant déterminé de pièces automobiles fabriquées dans les usines tunisiennes. En contrepartie de ce montant, le concessionnaire a droit à un certain nombre de véhicules sur le marché local. C'est ce qu'on appelle le système de compensation sur la base duquel on calcule le « quota ».
Au fil des ans, la compensation de l'importation de véhicules n'allait plus de pair avec les exportations réalisées de pièces détachées. Un concessionnaire donné peut doubler le volume de ses exportations, mais il ne verra pas son volume d'importations changer d'un iota.
Après les accords signés avec l'Union européenne, ce système est devenu illégal. Les concessionnaires et les marques qu'ils représentent ont beau faire valoir cette illégalité, rien n'a changé. Au contraire, certains ont été menacés de voir leur licence retirée au profit de quelques membres de la famille. Lesquels membres continuaient à profiter des largesses des volumes alloués en nombre de voitures importées.
En effet, l'essentiel des grandes marques vendues en Tunisie est représenté par des membres de la famille Ben Ali, ce qui crée une totale distorsion et un déséquilibre sur le marché qui n'obéit plus à ses propres lois, mais à celle de la famille régnante. Et, au sein même de la famille régnante, certains membres étaient plus favorisés que d'autres. En chiffres, sur 26 marques (petites et grandes) recensées, 13 marques sont représentées par des membres de la famille Ben Ali. Mais en termes de volume, ces 13 marques représentent 80% de parts de marché !
Mais il y a pire. Car l'ancien régime ne respectait même pas la politique illégale des quotas qu'il a lui-même imposée. Ainsi, certaines marques bénéficient d'un certain volume dans le quota « officiel » alloué, mais vendent beaucoup plus réellement. Les exemples touchent quelques marques et le dernier arrivé sur le marché est frappant puisqu'il se voit accorder des volumes bien supérieurs aux solides marques implantées depuis des décennies. Kia, puisqu'il s'agit de lui, a un quota « officiel » de 3000 véhicules en 2010. Or ce concessionnaire a immatriculé … 5607 voitures en cette année. L'explication est qu'il a profité de son quota de 3000 voitures de l'année 2009 bien qu'il ait démarré en décembre. Que City Cars (importateur de la marque) exporte un volume lui permettant d'importer autant de véhicules, cela est possible et peut-être probable, mais vu que le ministère ne publie rien quant à sa manière d'effectuer la compensation, il crée une autoroute aux rumeurs et aux calomnies.
Après le 14-Janvier, les concessionnaires automobiles ont espéré que ces pratiques allaient disparaître et qu'ils allaient pouvoir importer selon les besoins de leurs clients, puisque le marché est totalement libre théoriquement au regard des accords signés avec l'Union européenne.
Dans les faits, il n'en fut rien ! Le ministère du Commerce n'a rien lâché et a simulé une sorte de diversion pour faire taire ces revendications totalement légitimes d'appliquer les conventions signées par l'Etat tunisien.
La diversion en question consiste en cette réunion tenue le 2 février avec les professionnels du secteur que ces derniers présentent comme des pistes de réflexion et des propositions quant à l'importation du matériel roulant et la représentation en Tunisie des marques des constructeurs automobiles.
« Ce dossier fait l'objet d'une étude, en concertation avec les départements ministériels concernés et la profession, afin de démonter le système qui tenait en place sous l'ancien régime et trouver des issues viables dans la légalité, l'équité et le respect des engagements internationaux de notre pays», indique le ministère du Commerce.
« Ils jouent la montre », répondent certains concessionnaires qui parlent de certains volumes livrés (en catimini parait-il) en 2011. C'est que le ministère, en attendant d'arrêter une décision réfléchie, a « libéré » un premier quota équivalent à 25% du volume importé l'année dernière. Un volume qui est biaisé à la base.
Il se trouve que les concessionnaires s'impatientent et s'élèvent contre ces pratiques et ce pour de multiples raisons. La première d'entre-elles est que leur fédération est composée de caciques de l'ancien régime. La seconde est que ces caciques vont tout faire pour que rien ne change puisque ce système favorisait les marques appartenant (ou qui appartenaient) aux membres de la famille Ben Ali. La troisième raison, et la plus forte, c'est que ces concessionnaires ne demandent que l'application stricte des conventions signées et de laisser chaque concessionnaire importer ce dont il réclame en jouant le jeu du libre marché et de la libre concurrence.
Ils demeurent cependant sensibles à certains arguments liés aux intérêts de la nation. Le système des quotas a du bon pour booster l'industrie des pièces détachées dans le pays. Soit ! Mais dans ce cas que l'adéquation exportation/importation soit respectée et publiée en toute transparence.
L'autre argument est qu'un marché totalement libre risque de nous faire ramener des voitures asiatiques (chinoises ou indiennes) de qualité médiocre. Mais là, il y a toujours l'homologation du ministère du Transport qui peut freiner l'importation de ce type de véhicules.
Dans les couloirs du ministère du Commerce, on nous le dit mezza voce : « Rien n'a changé, le ministre refuse de prendre une décision et ne fait qu'écouter certains directeurs. Ces mêmes directeurs qui faisaient la pluie et le beau temps avant le 14-Janvier et qui continuent leurs pratiques après la Révolution. Ils ne veulent pas du changement et font valoir mille et une raisons pour que rien ne change et pour que le ministre ne prenne pas de décision. »
Officiellement, donc, on a contacté les concessionnaires pour écouter leurs doléances et prendre des décisions en conformité avec leurs attentes. Concrètement, sur le terrain, on continue comme avant en bloquant les uns et en favorisant les autres avec ces quotas de 2010 repris en 2011 à hauteur de 25% dans un premier temps.
Et il est évident que le premier trimestre est déjà écoulé et que les concessionnaires n'ont toujours pas la possibilité de planifier leur année 2011 ! Impossible pour eux de tabler sur une croissance pour booster leurs activités, proposer de nouveaux produits à leurs clients et créer des emplois supplémentaires. Et, bien sûr, pas de trace écrite comme cela est exigé dans toute démocratie et dans un pays prônant la transparence. Nizar Bahloul


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