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Ahmed Ben Arfa*
Publié dans Leaders le 20 - 01 - 2012

Certaines initiatives prises par le président de la république en matière de politique étrangère marquent une rupture avec les grandes orientations de la diplomatie tunisienne depuis l'indépendance. Quels commentaires vous inspirent-elles ?
Il n'y a pas véritablement de rupture, mais seulement un nouveau comportement qui n'est pas conforme aux us et coutumes de la diplomatie tunisienne. A la décharge de M. Marzouki, Il ne faut pas oublier qu'il est d'abord un militant des droits de l'homme qui ne s'embarrasse pas généralement de circonlocutions pour exprimer ses vues quand il s'agit de cette question. Il lui arrive d'avoir des élans du cœur. J'espère qu'il parviendra dans peu de temps à trouver une adéquation entre cette spontanéité somme toute compréhensible et les servitudes de sa charge.
On lui a reproché l'utilisation, lors de sa visite en Libye, du mot « indimej ». Je crois qu'il entendait par là une « fusion économique» avec notre voisin qui a été depuis l'indépendance l'un des objectifs de la diplomatie tunisienne. Ce n'est pas un hasard si La Tunisie a conclu un traité de fraternité et de bon voisinage avec la Libye dès 1957, lors de la visite de Mustapha ben Halim, président du conseil libyen à l'époque.Ce traité insistait, notamment, le renforcement de la coopération économique. On doit, aujourd'hui, s'atteler à la création d'un noyau tuniso-libyen qui devra s'élargir à l'Algérie puis aux autres pays maghrébins et enfin au monde Arabe. De toute évidence, au niveau régional, Moncef Marzouki est en conformité avec les grandes orientations de la diplomatie tunisienne.
Depuis le 14 janvier, il y a une nouvelle donne, le printemps arabe qui a déteint sur les relations avec nos frères du Machrek. Mais, il faut prendre garde à ce que notre intérêt accru pour cette région ne se transforme en ingérence dans les affaires intérieures des pays frères. En se rendant à la réunion du Conseil National Syrien, le président répondait, certainement, à un élan du cœur. Mais son geste ne peut pas être interprété comme une reconnaissance de ce Conseil.
S'agissant de la visite d'Ismail Henia. Elle part d'un bon sentiment : desserrer l'étau autour de Gaza, contribuer à la réunification de la résistance palestinienne. Mais on aurait pu confier l'organisation de cette visite au mouvement Ennahdha pour ne pas donner prise à toutes sortes d'interprétations.
La diplomatie tunisienne avait connu son âge d'or sous Bourguiba. A quoi imputez-vous le déclin qu'elle a connu sous Ben Ali ?
Le succès de la diplomatie tunisienne sous Bourguiba s'explique par la conjugaison de 3 facteurs :
- Un homme d'Etat de stature internationale, tout auréolé de sa lutte contre le protectorat ;
- Un projet et une vision clairs ;
- Des diplomates chevronnés, formés sur le tas ayant dirigé les bureaux du parti qui dans le monde arabe, qui au Pakistan, en Indonésie, en Inde, en Scandinavie, à New York et même en Amérique latine.
Le contraste avec Ben Ali est saisissant : celui-ci n'avait pas de projet ; il a mis les diplomates de carrière au rencart et assigné à nos représentations diplomatiques une mission sans rapport avec leur vocation. A quoi, il faut ajouter une politique désastreuse en matière des droits de l'homme qui a terni l'image de notre pays à l'extérieur et mis dans l'embarras nos diplomates.
Quelles doivent-être les priorités de la diplomatie pour les années à venir ?
D'abord, il faudrait que le ministère des Affaires étrangères auquel on devra confier tout ce qui a trait aux dossiers de la coopération et de notre colonie à l'étranger, retrouve sa vocation qui est la mise en œuvre de la politique étrangère de la Tunisie. Celle-ci doit être mise au service du développement du pays, en renforçant nos liens avec l'Union européenne et notamment nos partenaires à travers des accords plus équilibrés qui vont bien au delà du statut avancé, en favorisant les partenariats dans des activités à forte valeur ajoutée, avec le monde arabe et notamment les fonds de souveraineté des pays du golfe, en s'ouvrant sur d'autres horizons comme les Etats Unis, le Japon, les nouveaux Etats industriels, les BRICs, et surtout de renouer avec le continent noir qu'on avait négligé par le passé alors qu'il renferme des potentialités énormes, sans oublier de confier cette tâche à des diplomates de carrière, exclusivement.
*Président de l'Association Tunisienne des Anciens Ambassadeurs et Consuls généraux qui regroupe uniquement les retraités du ministère des Affaires étrangères)


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