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Introspection photographique
Publié dans Le Temps le 08 - 11 - 2016

Améni Zammit est une jeune professeur de philosophie dans un lycée de l'intérieur du pays. Elle fréquente les concepts à longueur de cours et tout au long de cet enseignement, elle a entrepris d'éveiller les jeunes esprits à la critique mais aussi à l'amour des belles choses. Améni a également entrepris des voyages à l'intérieur d'elle-même.
Grâce à son appareil-photo, elle a appris à devenir sensible à la lumière et aux contrastes. Elle a su apprécier les volumes, les aplats, les distances, les grandeurs et les dimensions. Elle a pu se mesurer aux difficultés des prises de vue, de la lumière... Elle a su, récemment, animer les espaces, les visages fermés et sombres des jeunes de Sejnane, les inviter à monter haut dans le ciel et à obtenir de belles réalisations photographiques de jeunes en train de sauter de joie et de bonheur. Améni, en devenant plasticienne de la photo, a immortalisé la joie. Les prises de vue n'ont pas été retouchées. Les figures sombres sont devenues joyeuses. Les photos de cette série de visages sombres sont déployées comme un envol dans l'espace et le ciel accompagné de cris et d'éclats de rire d'enfants. La tristesse s'envole. Ces photographies ne sont plus simples reflets automatiques et mécaniques du monde. Elles sont habitées par un esprit, une âme et une vie. Les développements d'envergure ont donné aux photographies une dimension artistique évidente.
Le voyage d'Améni Zammit n'a pas été toujours de l'ordre « géographique ». Il ne se fait pas toujours à travers la distance qu'elle met entre elle, les autres et les paysages, mais quelquefois, les voyages qu'elle entreprend sont intérieurs. Améni privilégie alors sa propre introspection photographique. Elle délaisse dans l'interrogation imagée et extérieure des choses et les spectacles de la vie pour entrer en elle-même pour se dévoiler à elle-même et dévoiler, sans cachoteries et montrer avec force que le corps, comme le dit St-Paul est le temple de l'esprit un temple qui possède des coulisses ! Améni, dévoile avec beaucoup de franchise, de belle franchise qu'on peut aimer sans honte, avec beaucoup de tact et de sensibilité... ce qu'on peut et doit jouir de notre propre corps. Améni se cherche à l'intérieur d'elle-même dans des poses de son propre corps, non de l'extérieur, mais dans ses propres limites, de son propre territoire.
Le Body art
Le body-art est ici évoqué comme une démarche artistique d'Améni. Le corps, le propre corps est objet d'art photographique de l'artiste.
Le corps de l'artiste se pose non pas lourdement mais se couvre légèrement de dentelles dont la caractéristique essentielle est de ne pas couvrir tout le corps mais seulement partiellement. Le dévoilement du corps n'est que relatif partiel. Il suggère un mouvement de vide et de plein-non plein du corps qui n'est pas totalement nu. L'imaginaire fait le reste et déclenche un va et vient entre l'inaperçu et le visible dévastateur pour suggérer les formes à voir, à saisir et à aimer, « l'érotisme naît ainsi », « l'imaginaire fait alors l'amour avec le corps, simplement, grâce au jeu subtil du noir et du blanc « surfant » sur les volumes et les corps langoureux. Le corps photographié n'est pas un corps objectif, froid. Il est vie et secrète des vibrations réelles, du plaisir sans fioritures aucunes.
Améni se regarde de près, sans discours et sombre dans « l'ivresse » du corps et le miracle est que la photo dise tout cela ! Véhémence que tout cela !
Oui, l'exposition d'Améni Zammit se déploie à travers des titres fort significatifs pour dire combien sa démarche est importante, parce que cela l'intéresse, intéresse son propre corps, sa propre vie. Sa recherche est une recherche du corps non pas à travers autre chose qu'elle-même ou en dehors d'elle-même, mais à travers elle-même... et uniquement elle-même ... Ni Dieu, ni maître, en somme !!
Améni est sa propre œuvre, en photo ou en poésie de la photo. Elle est comme le poète qui n'existe que par les poèmes. Il semble qu'Améni ne sente pas d'hiatus entre elle-même et son poème du corps. Isomorphisme total d'une photographe artiste et de sa photo... Une partition unique. Améni ne se détache pas de son travail poétique photographique... Un body-art qui va loin.
Cette série de photographies artistiques a vu le jour déjà en 2010 lors d'une exposition à Bir Lahjar, où Améni les a regroupées sous l'appellation d'autoportraits en 2011. L'artiste-philosophe continua son expérience à El Abdelliya lors du dernier « Printemps des Arts » festif.
Nous sommes persuadés que notre jeune artiste va approfondir sa démarche à la recherche d'un enivrement esthétique original du propre corps et de ce qu'on appelle un body-art absolu poursuivant la quête de la beauté, d'une beauté intérieure !


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