«Avec un PIB de 800 milliards de dollars (environ 1 700 milliards de dinars), un revenu par tête d'habitant de 10 000 dollars, un taux de croissance de 4,2% et une valeur du commerce extérieur de 400 milliards de dollars, la Turquie est la 6ème économie de l'Union européenne et la 16è à l'échelle nationale » c'est par ces chiffres que le nouvel ambassadeur turc Omer Faruk Dogan a introduit sa déclaration lors de sa première rencontre de presse tenue hier à sa résidence à Carthage. Rencontre consacrée essentiellement aux relations économiques entre nos deux pays et les perspectives de leur renforcement à la veille, et surtout après, la tenue de la Conférence internationale sur l'investissement prévue à la fin du mois à Tunis. Maitrisant parfaitement son dossier sur la situation économique du pays, M. Dogan estime que nous avons « un fort potentiel démocratique et de développement à même de faire de la Tunisie un pays modèle dans la région, comparé notamment à la Libye et à l'Egypte. » Avec la création de deux zones franches, l'une à la frontière sud et l'autre à la frontière ouest « vous serez capables de répondre aux demandes de consommation de 60 millions de personnes, 40 en Algérie, 11 en Tunisie et le reste en Libye » avance-t-il, ajoutant que son pays est intéressé par un partenariat dans ce sens. Un partenariat gagnant-gagnant qui concernerait aussi divers autres domaines d'activité porteurs et qui ne demande pas de gros investissements, bien au contraire. Juste un transfert de savoir-faire turc et le tour est joué. D'ailleurs il n'a pas manqué de le dire l'autre jour au président de la République lors de la présentation de ses lettres de créances. Il lui a notamment fait savoir que la Turquie a réussi certaines privatisations d'entreprises publiques sans grands dommages côté social, donc côté emploi et aussi au niveau du Partenariat Public Privé (PPP). Les projets réalisés ou en cours actuellement notamment sur et sous le Bosphore grâce à cette forme de partenariat sont grandioses. « Une telle expérience nous a-t-il dit, pourrait être partagée avec vous d'autant plus qu'elle cadre bien avec les objectifs du plan quinquennal. » Autre opportunité de coopération et non des moindres, la valorisation de la production oléicole. « Nous pouvons sans grand investissement, mais avec une bonne formation des agriculteurs et des transformateurs, vous aider à augmenter de 15% votre production d'olives et de 10% celle de l'huile d'olive, sachant que ce produit alimentaire et de santé fort prisé est appelé à connaitre un grand essor d'autant plus que la production mondiale actuelle ne répond pas à la demande grandissante. » Idem pour certaines niches du secteur du tourisme où « nous pouvons travailler ensemble » ajoute-t-il. Il importe de relever qu'avec 48 millions de touristes par an la Turquie s'appui sur ses propres TO et sur une compagnie aérienne de dimension internationale. Deux atouts qui nous font énormément défaut. M. Dogan a par ailleurs annoncé que son pays sera représenté à la Conférence sur l'investissement à un haut niveau. La délégation turque sera fort probablement dirigée par un ministre et comprendra entre autres un gros investisseur. « 75 entreprises turques sont installées en Tunisie. Avec un investissement total d'environ 1 milliard de dollars elle ont créé près de 1 600 postes d'emploi. D'ici 2018 on comptera probablement 100 entreprises turques avec un investissement de 1,5 milliard de dollars » a-t-il souligné. Le diplomate turc n'a pas manqué par ailleurs de rappeler les diverses formes de coopération aujourd'hui opérationnelles dans divers domaines à l'instar de la sécurité, de l'agriculture, de l'infrastructure, de l'enseignement ...ainsi que les multiples accords, plans d'action et autres protocoles régissant cette coopération, réitérant par la même occasion la détermination de son pays à la renforcer davantage. Pour notre part nous nous devons de relever le net avantage du solde de la balance commercial en faveur de la Turquie d'où nous importons pour 1 milliard de dollars de produits contre seulement 200 millions de dollars d'exportations tunisiennes. Avis donc à nos opérateurs...