L'adhésion de la Tunisie à l'Association européenne des agences de voyages et tour-opérateurs apportera un grand plus au tourisme tunisien. Pour quoi pas un Africa Disney land en Tunisie ? Nécessité de développer des projets de tourisme de luxe et de shopping La Fédération Tunisienne des Agences de Voyages et de Tourisme (FTAV) est devenue membre de l'ECTAA (l'Association européenne des agences de voyages et tour-opérateurs des 28 Etats membres de l'Union européenne- UE) qui a décidé de tenir son Assemblée Générale pour la première fois en dehors de l'Europe, en l'occurrence en Tunisie. Le Président de la FTAV, Mohamed Ali Toumi relève que « la FTAV est la première fédération professionnelle du tourisme non européenne à faire son entrée au sein de ce cercle très fermé que constitue l'ECTAA (*). «A cette occasion M. Toumi nous a déclaré qu'il s'agit « pour le tourisme tunisien d'un très grand acquis dans la mesure où nous serons désormais présents en tant que membres à part entière de tous les travaux de cette association professionnelle très puissante. Cette adhésion apportera à la Tunisie un plus au tourisme. Nous serons désormais en mesure de mettre en branle les lobbyings nécessaires à la promotion et au soutien de notre destination, notamment dans les périodes de crise comme celle que nous traversons actuellement, grâce à un réseau particulièrement influent en Europe, que ce soit avec les instances gouvernementales, les opérateurs privés du tourisme ou encore les médias Nous profiterons du séjour des membres de l'ECTAA pour les sensibiliser à intervenir auprès des pays européens pour enlever les restrictions de voyages envers la Tunisie » A propos de la promotion de la destination Tunisie à l'étranger, il a précisé que la politique promotionnelle, de communication et de marketing, est appelée à être révisée. Il faut absolument améliorer le positionnement et l'image de notre pays et sortir du stéréotype de la Tunisie, destination à bas prix et à qualité moyenne et basse. Pour bien promouvoir la Tunisie, il faudrait augmenter le budget et cibler d'autres marchés porteurs » Développer le tourisme du shopping et de luxe S'agissant du marché chinois, le Président de la FTAV, a indiqué que « 120 millions chinois ont voyagé à l'étranger en 2016 soit deux fois plus qu'en 2010. Comme la Chine connait un boom économique sans précédent, le nombre de riches chinois se développe de façon exponentielle. Au moment où les marchés traditionnels de la destination Tunisie régressent, il est temps de booster ce grand marché. Mais pour venir en Tunisie, le chinois doit se munir d'un visa qui n'est accordé que par l'ambassade tunisienne à Pékin. Cela exige beaucoup du temps pour se faire délivrer le sésame. Le Maroc a réglé la question. Nous devrons supprimer ce visa et programmer un vol direct Tunis-Pékin. C'est la seule manière d'attirer quelques milliers de touristes chinois en Tunisie et de les fidéliser. On peut toucher d'autres destinations comme l'Inde, la Malaisie et d'autres pays asiatiques. Mais les Chinois veulent se divertir, faire du shopping et s'amuser et là il faudrait créer des centres d'animation voire doter le pays d'un Africa Disney land. Une ville telle que Paris est clairement appréciée pour sa tour Eiffel, son musée du Louvre..., mais aussi pour ses magasins ! Le tourisme de shopping y est de plus en plus important. Ainsi, selon l'Observatoire économique du tourisme parisien, quelque 5,2 millions de touristes ont cité le shopping comme le motif principal de leur séjour dans la capitale française. En Tunisie, il faut créer des Malls dans les différentes zones touristiques. S'il y a un touriste étranger qui aime la France et ses magasins, c'est bien le chinois qui dépense en moyenne 5 400 €, dont plus de 2 500 € en shopping (environ 5 500 Dinars) ! Pourquoi ? Parce que lorsqu'il voyage, il est dans sa culture de ramener des cadeaux pour tout son entourage. Certes, il les trouve chez lui, mais chez nous, ils sont moins chers, notamment grâce à la détaxe.» Le tourisme de luxe a-t-il un avenir en Tunisie ? Mohamed Ali Toumi précise que la Tunisie devrait développer des projets de tourisme de luxe pour aider à la reprise de l'économie du pays« Le tourisme sera très important pour la reprise de l'économie et le rééquilibrage de nos comptes. Il faut tirer le tourisme vers le haut. D'ailleurs nous commençons à nous intéresser à ce segment comme en témoigne certaines réalisations à Tabarka, Gammarth et Hammamet. » L'ouverture du ciel : une réalité Le transport aérien est de plus en plus libéralisé. Partout, l'open Sky est devenu une réalité. L'ouverture du ciel aérien est un fait certain. C'est que cet open sky ne fera que renforcer la concurrence féroce déjà enclenchée par les compagnies charters. La Tunisie n'a pas de choix si elle veut booster son tourisme. Le transport low cost accapare 20% de part du marché européen. Plusieurs clients choisissent de plus en plus leur destination en fonction d'un prix. Nous n'avons pas de choix surtout que pas loin de nous douze compagnies aériennes à bas coûts (low cost) opèrent actuellement au Maroc dont 10 assurent 57 vols hebdomadaires,. C'est dire que le transport low cost doit prendre son envol en Tunisie. Mais cette ouverture du ciel doit être accompagnée par l'amélioration de l'infrastructure existante notamment les routes, les moyens de transport, les hôtels de proximité des aéroports... . Ce Low-cost nous permettra de faire exploser le nombre des arrivées et de baisser de manière significative le coût des voyages. » A propos du marché russe, Mohamed Ali Toumi, a souligné que « ce marché représente aujourd'hui un énorme potentiel et un formidable gisement. Les dernières actions promotionnelles sur le marché russe ont porté leurs fruits. Pour booster plus ce marché, il faudrait soutenir les TO qui programment la Tunisie et notamment appartenant à des tunisiens, multiplier les fréquences aériennes et promouvoir plus ce marché porteur (620 000 touristes en 2016). Kamel Bouaouina *) L'ECTAA a été fondée en 1961 et représente les associations nationales d'agences de voyages et de voyagistes de 28 Etats membres de l'UE, de 2 pays candidats à l'adhésion à l'UE ainsi que de la Suisse et de la Norvège et de 3 membres internationaux.