Cinquante ans après, Omar Khlifi demeure une référence incontournable dans le cinéma tunisien. Ces dernières années, plusieurs manifestations culturelles lui ont été consacrées à l'université et dans des cercles culturels. En mars 2017, le ministère des Affaires culturelles lui rendra hommage un demi-siècle après la sortie de son premier film... Un grand hommage, actuellement en préparation, devrait être rendu en mars 2017 au cinéaste Omar Khlifi, en commémoration de la sortie de son film "Al Fajr" (L'Aube), premier long métrage de l'histoire du cinéma tunisien et première oeuvre cinématographique de la Tunisie indépendante. Produit en 1966, "Al Fajr" a fait sa sortie sur les écrans en mars 1967 et constitue depuis un grand classique du cinéma tunisien naissant. Une œuvre prolifique et des thèmes historiques Né en 1934, Omar Khlifi est le doyen des cinéastes tunisiens. Avant "Al Fajr", il avait réalisé une quinzaine de courts métrages. Ensuite, cinq longs métrages formeront l'essentiel de sa filmographie. Très tôt, en 1961, Khlifi a commencé à réaliser des films amateurs. Amoureux du cinéma, il s'intéressait également à l'histoire du septième art en Tunisie. Dans cette optique, il réalisera un livre de référence paru au début des années 1970. Toutefois, son oeuvre cinématographique ne décolle véritablement qu'avec "Al Fajr". Ce film met en scène trois jeunes hommes qui rejoignent la lutte pour l'indépendance et y laissent leur vie. A sa sortie, il y a cinquante ans, ce film eut un succès retentissant et lancera la carrière de Khlifi qui réalisera coup sur coup trois autres longs métrages. Dans "Al Moutamared" (1968), Khlifi met en scène le mouvement de révolte contre l'autorité des beys à la fin du dix-neuvième siècle. Déserteur et rebelle, Salah, le héros du film dirige cette révolte et meurt son devoir accompli. Dans "Fellagas" (1970), ce sont les résistants tunisiens et leurs combats contre le protectorat français durant les années cinquante qui sont mis en scène. Ensuite, "Sourakh" (1972) raconte l'histoire de Saadia et Selma, deux jeunes femmes écrasées par le carcan des traditions. L'une est violée puis condamnée à mort. L'autre est mariée contre son gré. Dédié à la femme en lutte contre les préjugés, ce film est la plus sociale des oeuvres de Khlifi. Après le cinéma, le temps des essais sur l'histoire contemporaine En 1986, "Al Tahadi" (Le Défi) est la dernière oeuvre tournée par Khlifi. Les événements décrits se situent en 1952 et reviennent sur la lutte pour l'indépendance de la Tunisie. Depuis Omar Khlifi, s'il n'a plus tourné, a publié de nombreux livres d'histoire contemporaine. Premier cinéaste de la Tunisie indépendante, Omar Khlifi sera à l'honneur en mars prochain. En effet, le ministère des Affaires culturelles lui rendra un hommage à travers une manifestation culturelle organisée par le Centre national du cinéma et de l'image (CNCI). Un hommage amplement mérité pour le premier de nos cinéastes, un véritable pionnier.