Le syndicat général de l'enseignement secondaire a tenu, hier, à la maison de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) à Tunis, un point de presse au cours duquel son secrétaire général, Lassâad Yakoubi, a indiqué que les professeurs de l'enseignement secondaire ont décidé, à l'initiative du syndicat, d'entreprendre du lundi 20 février à samedi 25 février, une série de mouvements de protestation, émaillés d'une grève des cours le mercredi 22 février, contre « l'ambiance pourrie et les dérives dans le secteur de l'enseignement secondaire à cause des décisions arbitraires et unilatérales du ministre de l'Education avec qui le dialogue et la collaboration sont devenus impossibles, a-t-il déclaré. Il a ajouté que le syndicat général de l'enseignement secondaire appelle, à cette occasion, le chef du gouvernement « en vue d'intervenir pour assurer les conditions propices au rétablissement de la confiance entre le ministère de l'Education et les professeurs du secondaire », et que le syndicat estime nécessaire, à cet effet, de procéder « aux changements requis à la tête de département ». Selon Lassâad Yacoubi, c'est aussi la position de l'UGTT. Parallèlement à la grève des cours du mercredi 22 février, les professeurs du secondaire ont été appelés à organiser des sit in et des rassemblements devant les directions régionales de l'éducation du 20 au 25 février, tout en assurant les heures de cours dans leurs établissements. Un grand rassemblement national est prévu pour le 1er mars jusqu'à la nomination d'un nouveau ministre, outre la réunion de la commission administrative sectorielle le 2 mars qui décidera des prochains mouvements de protestation qui pourront aller jusqu'à la suspension des cours en cas d'échec des négociations avec la présidence du gouvernement. Lassâad Yakoubi reproche à son ministre d'avoir pris des décisions pédagogiques unilatérales concernant les examens et les vacances scolaires et autres aspects qui s'écartaient des orientations convenues de commun accord dans le cadre de la réforme éducative. Il lui reproche également « le dénigrement des enseignants, le recours à un bureau d'études étranger pour la révision des programmes et des livres scolaires, l'externalisation de certaines prestations relevant de l'Office des œuvres scolaires, en les confiant à des sociétés privées, et se rapportant à la restauration et à l'animation culturelle. Un dossier de presse a été remis à cette occasion aux journalistes, mentionnant, en détails, « les décisions arbitraires et unilatérales » reprochées au ministre de l'Education. Ces mouvements de protestation visent aussi à appuyer des revendications professionnelles des professeurs d'éducation physique dans le secondaire, ayant déjà fait l'objet d'accords communs, et dont certaines concernent la promulgation des statuts particuliers de ces professeurs.