Féminiser le monde des affaires... C'est loin d'être gagné. Il suffit de visiter les salons professionnels, d'assister aux conférences où se succèdent les panels d'experts ou de fréquenter les cocktails donnés par les entreprises pour le constater. Les dirigeantes d'entreprise sont encore trop rares. Mais les choses commencent à évoluer. Grâce à leurs compétences, à leur pugnacité et à leur endurance, de plus en plus de femmes s'imposent à des postes d'influence dans les groupes africains. Pour leur donner plus de visibilité, saluer leur réussite et à l'occasion de la célébration aujourd'hui de la journée internationale de la femme, Jeune Afrique a établi le premier classement des dirigeantes les plus influentes d'Afrique francophone. Elles sont cinquante, toutes numéro un, deux ou trois de leur entreprise, travaillent au Maghreb ou dans des pays subsahariens, dans des secteurs variés. Pour ce qui nous concerne, les trois femmes tunisiennes les plus influentes sont Selma Babbou, Ouided Bouchamaoui, prix Nobel de la paix et de Aouatef Elloumi El Ghoul. n°6 du classement, Selma Babbou est Directrice Générale d'Amen Group Numéro trois du conglomérat tunisien, cette experte-comptable diplômée de l'Institut des hautes études commerciales de Carthage a notamment planché l'an dernier sur l'acquisition d'Alios Finance, spécialiste du crédit PME présent dans neufs pays subsahariens. n°18 ,Ouided Bouchamaoui est actionnaire et administratrice de HBG Holding et présidente de l'UTICA En 2015, elle accède à une renommée mondiale en recevant le prix Nobel de la paix pour sa participation au quartet dans le dialogue national qui a mené à l'adoption d'une nouvelle Constitution. Patronne des patrons depuis 2011, elle reste actionnaire du holding familial, qui, en 2016, a introduit la marque Honda en Tunisie et développé un projet agricole de 600 ha. n°19 du classement général, Aouatef Elloumi El Ghoul est Présidente-directrice de Coficab Tunisie Dans la famille Elloumi, elle est moins connue que son frère Hichem, vice-président de l'Utica, la centrale patronale, et que sa sœur Salma Elloumi, ministre du Tourisme et de l'Artisanat. Elle n'en demeure pas moins une figure de l'économie tunisienne, à la tête de la filiale historique de Coficab, le groupe familiale, dont elle est vice-présidente. Ministère de la Femme Lancement du prix "Fatima Fihria" A l'occasion de la journée internationale de la femme célébrée le 8 Mars de chaque année, le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance a lancé, hier, en collaboration avec l'association MED 21, le prix "Fatima Fehria" pour la formation des femmes et la promotion de l'égalité des chances entres les sexes. Ce prix a pour objectif de distinguer des femmes issues du Maghreb Arabe qui ont accompli des réalisations scientifiques et occupé des postes de responsabilité au sein de la société, a indiqué, à cette occasion, le Président de l'Université de Kairouan, Ahmed Omran. Ce prix, a-t-il dit, est un hommage à Fatima Fihria, originaire de Kairouan et qui a vécu au Maroc où elle édifia, au 9è siècle, la mosquée el-Qaraouiyyîn (à Fès) qui fait fonction aussi d'université et qui est reconnue comme étant la plus ancienne université dans le monde, encore en activité. La ville de Kairouan, a-t-il ajouté, abritera le 29 avril prochain la première édition du prix "Fatima Fihria". De son côté, la ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, Néziha Abidi a estimé que ce prix vient rappeler encore une fois que la femme arabe et maghrébine a réussi à marquer de son empreinte l'histoire de l'humanité. Femme-Société civile- « Khabirate Tounes » Un site Web pour les expertes tunisiennes La société civile en Tunisie a brillé, cette année, par ses nombreuses initiatives en faveur de la femme, à l'occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, le 8 mars. Le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a été notamment de la partie, en lançant, lundi 6 mars, à Tunis, en collaboration avec d'autres partenaires tunisiens concernés par le secteur de l'information et la femme, le premier site WEB dédié aux expertes tunisiennes, ou compétences féminines tunisiennes, sous le nom arabe « Khabirate Tounès ». Le projet bénéficie, aussi, du soutien actif de l'Union européenne. Dans une première étape, le site comportera les CV de 80 expertes tunisiennes dans divers domaines : santé, justice, information, art, culture. Il est dirigé par un collectif de partenaires constitué du SNJT, des télévisions tunisiennes, la radio tunisienne, la HAICA, l'Association des femmes tunisiennes en recherche et développement et l'Association tunisienne des femmes démocrates. D'après le président du SNJT, Néji Bghouri, il s'agit de renforcer le rôle de la femme tunisienne dans le domaine de l'information, en tant que source d'informations et d'opinions à la fois. Il a déploré la faible participation des femmes tunisiennes dans les plateaux et tribunes télévisés et radiophoniques, alors que les femmes représentent 60% des journalistes et des employés dans le secteur de l'information. Les auteurs de l'initiative espèrent que ce site contribuera à équilibrer la situation en faisant connaitre les expertes et les compétences féminines tunisiennes dans les différentes spécialités.