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Quand la minorité clame son droit à imposer sa loi
Publié dans Le Temps le 13 - 05 - 2017

Le discours du président de la République, prononcé le 10 mai courant, on en parle encore dans le sens où il est intéressant de voir et analyser les réactions enregistrées de part et d'autre avec ceux qui en ont approuvé le contenu et d'autres qui n'y ont vu rien de nouveau sauf l'annonce de la décision du recours de l'armée.
D'ailleurs une simple revue desdites réactions nous donne une idée sur les positions des différentes tendances politiques et partisanes quant à leurs visions de la situation actuelle et de leurs conceptions des démarches à suivre pour la prochaine étape.
Commençons par le commencement. Les conseillers auprès de la présidence de la République, Saïda Garrach et Noureddine Ben Ticha, ont été bien dans leurs rôles de défenseurs inconditionnels de tout ce qu'a dit le chef de l'Etat, allant jusqu'à persister à dire que l'après 10 mai n'est plus comme l'avant 10 mai dans le sens où Béji Caïd Essebsi a tranché en disant non à la dissolution de l'ARP et la tenue d'élections législatives anticipées, non à une nouvelle initiative pour remplacer le gouvernement actuel et non à un nouveau dialogue national...
Il faut dire que de pareilles annonces étaient sur toutes les bouches au vu du teasing d'avant le discours à un point tel que les éventualités les plus folles étaient avancées. Et c'est là que réside, probablement, l'erreur puisque les paris allaient bon train plaçant la barre très haut, d'où la déception, du reste compréhensible, ressentie par l'opinion publique.
Le porte-parole officiel du gouvernement, Iyad Dahmani est allé dans le même sens en défendant les propos et les décisions du chef de l'Etat en affirmant qu'il a été dans son rôle de Président de tous les Tunisiens respectant l'esprit de la Constitution, de l'Etat de droit et des institutions tout en assumant ses responsabilités en tant que chef suprême des forces armées en faisant appel à l'Armée nationale pour la protection des sites de protection.
Versant dans le même ordre d'idées, les dirigeants de partis faisant partie de la coalition gouvernementale ont défendu le président de la République. On citera, à ce propos, notamment, Nidaa Tounes, Afek Tounes et Ennahdha. Idem pour l'Union tunisienne de l'industrie, de commerce et de l'artisanat (UTICA).
En effet, tout en saluant le chef de l'Etat pour sa prestation, ils ont estimé que la décision, controversée, de confier les sites de production à l'Armée nationale est positive voire nécessaire pour préserver les richesses nationales contre tout éventuel dérapage et toute casse.
Côté critiques, les plus virulentes, du reste bien attendues, elles sont venues de Harak Tounes al-Irada, du Tayyar démocratique et du Front populaire. Et à un degré moindre du parti Al Joumhouri, de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) et de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH).
D'ailleurs, sur les plateaux radiotélévisés, il n'y a eu que cela avec des cris et des querelles tournant, notamment, autour de l'appel aux militaires pour assurer la bonne marche dans les sites de production, notamment ceux des phosphates et du pétrole.
Il y a eu, bien entendu, des critiques dont les auteurs ont bien voulu étayer telles celles adressées par le Front populaire qui, tout en restant fidèle à sa réputation consistant à dire « non » confirmant, par excellence, son rôle d'opposant sur toute la ligne.
Mais le son du mur a été franchi, sans la moindre retenue, par la députée du Tayyar, Samia Abbou. Après avoir jeté une pierre dans la mare lors d'une émission matinale sur une radio de la place en traitant le chef de l'Etat de, « non pas le Président des Tunisiens mais de président de la mafia », la députée et avocate de son état, Mme Abbou a récidivé, le soir même sur un plateau télévisé, en confirmant, d'une manière indirecte, ses dires diffamatoires.
Et quand on lui a fait savoir qu'une plainte a été déposée contre elle pour ces propos, elle a indiqué « qu'elle est contente qu'une telle procédure soit entamée contre elle tout en s'engageant à ne pas s'attacher à son immunité parlementaire », car elle veut, justement, aller en justice pour présenter tout ce qu'elle a comme preuves de ce qu'elle a avancé.
A noter qu'elle a accusé, les autres de mensonges en prétendant qu'elle avait indiqué que Béji Caïd Essebsi s'est adressé à des gens de la mafia, sachant que l'enregistrement est bien là et dans lequel elle disait clairement « le président de la mafia ».
Et à Samia Abbou de récidiver en niant avoir qualifié le terrorisme d'épouvantail (fezzaâ). Et pour la seconde fois, les techniciens auraient dû faire repasser les enregistrements en question afin de confondre la députée qui aurait dû assumer ses dires.
D'ailleurs, le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, présent au débat, a fini par quitter le plateau après que Mme Abbou ait traité les ministres du gouvernement de « corrompus ».
Morale de l'histoire, on constate que pour certains politiciens, c'est la majorité qui doit obéir aux ordres de la minorité et qu'il ne faut pas passer ce qu'on veut parce qu'on dispose de la majorité. Pourtant, dans les pays démocratiques les partis de la majorité au pouvoir appliquent leur programme tout en écoutant les points de vue de l'opposition.
D'ailleurs, ceux qui prônaient la peine capitale à la fin de 2012 pour ceux qui osaient contester le pouvoir de la Troïka après avoir dépassé le délai limite d'une année, sont les mêmes qui, aujourd'hui, contestent le droit à la majorité d'exercer leur mandat.
En tout état de cause, le discours de BCE est venu confirmer l'existence de clivages profonds entre deux clans avec une opposition qui veut s'arroger le droit d'imposer « sa » loi en essayant de crier plus fort que les autres tout en profitant de la dislocation du parti vainqueur aux législatives.


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