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Ce n'est qu'un début...
Publié dans Le Temps le 25 - 05 - 2017

Pour un début de combat contre les barons et les « gros poissons » de la contrebande, du commerce parallèle et de la corruption, en général, ce fut un coup de maître, puisque la première tête tombée n'est autre que Chafik Jerraya en personne. Ni plus, ni moins !
Le caractère sérieux de cette opération « manu puliti, made in Tunisia », a été prouvé dans le suivi immédiat assuré avec la série d'arrestations enregistrées, dans les vingt quatre heures qui ont suivi le premier coup d'éclat. En effet, les quatre personnes appréhendées, dans l'après-midi et la soirée de mardi, laissent entendre que le combat est, finalement, bel et bien lancé contre la corruption.
Avec la mise à l'ombre de grosses pointures de la trempe de Yassine Chennoufi, Ridha Ayari, Néjib Ben Ismaï et Ahmed Kheireddine Meddeb et la probable appréhension, incessamment, d'autres personnes du même calibre, le gouvernement d'union nationale laisse entendre qu'il a enclenché, une fois pour toutes, le processus de la guerre et qu'il est déterminé d'y aller jusqu'au bout.
La récente déclaration du secrétaire d'Etat des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières, Mabrouk Korchid, à ce propos, est plus qu'édifiante en précisant que des personnes ont exploité les manifestations à Tataouine dont des corrompus connus par l'Etat et qui ont profité de ce mouvement à la région.
Et d'ajouter, en substance, qu'il n'y a aucun mal si « le gouvernement chute à cause de sa lute contre la corruption. « C'est un combat de longue haleine qui va durer jusqu'au dernier souffle ».
Maintenant que le coup est parti, certaines remarques préliminaires s'imposent. Il faut mettre en exergue, d'abord, le haut degré d'efficacité qui a entouré cette action sécuritaire grâce à un maximum de discrétion, une condition nécessaire pour la réussite de pareilles opérations comportant un haut degré de danger et de risques pour ses auteurs.
Car, certaines voix commencent à s'élever pour exiger le maximum de données et d'informations détaillées sur le déroulement de l'action alors qu'elles savent très bien que si une fuite quelconque est enregistrée, tout peut tomber à l'eau.
En attendant de voir plus clair puisque l'opération sécuritaire a été menée dans le secret le plus total, nous croyons savoir qu'une déferlante d'arrestations est attendue. On avance des noms d'autres « hommes d'affaires, des hommes de médias et même des députés qui bénéficient, comme on le sait, de l'immunité parlementaire.
Mais pour ces derniers, du moins deux d'entre eux et qu'on cite avec les réserves d'usage, en l'occurrence Sofiène Toubel pour avoir fait l'objet de « présomptions de pots de vin », et Imed Daïmi, soupçonné d'être un sérieux activiste dans les mouvements au sud du pays, sont dans le collimateur. Un dossier bien étayé d'argumentations et de preuves serait déjà bien mis au point.
D'ailleurs, tout le monde sait que M. Daïmi n'a pas hésité à déclarer publiquement son soutien aux « insurgés » d'El Kamour et à lancer un appel pour descendre à l'Avenue Bourguiba pour afficher l'appui aux sit-inneurs à Tataouine. Un appel entendu, surtout, par les « éléments » des défuntes ligues dites de protection de la révolution, conduites par le tristement célèbre Recoba !
Toutefois ce qui intrigue le plus dans cette affaire d'arrestations des gros bonnets de la corruption, c'est que les partis politiques, excepté Machrou3 Tounès et son chef Mohsen Marzouk, suivi plus tard par Al Massar et Afek Tounès, n'ont pas réagi et n'ont pas encore rendu publiques leurs positions face à cette action, pourtant réclamée a cor et a cri pas tous.
Pire encore ! Des témoins oculaires rapportent qu'au moment de l'annonce de l'arrestation de Chafik Jerraya, une grande stupéfaction s'est emparée de bon nombre d'élus au Bardo se demandant « pourquoi lui et pas les autres ? ».
Dans le même ordre d'idées, la Commission de la législation et des libertés s'est réunie pour statuer sur la « légalité des procédures suivies pour arrêter Chafik Jerraya » ! Et puis, quoi encore ? Ne sont-ce pas les députés qui criaient leur impatience devant les « lenteurs » dans la lutte contre la corruption ?
Dans l'attente d'en savoir plus sur les faits et méfaits reprochés aux personnes arrêtées, il est utile de rappeler les vantardises de Chafik Jerraya quant à l'ampleur de ses affaires, de sa fortune, de ses relations dans tous les milieux y compris à l'étranger, notamment en Libye et plus particulièrement avec Abdelhakim Belhaj, notoirement connu pour ses relations avec Al Qaïda.
N'a-t-il pas indiqué, un jour sur antenne, que Youssef Chahed ne peut pas mettre même un petit de chèvre, en prison ?! C'est dire que trop confiant en son pouvoir et au pouvoir de son argent, Chafik Jerraya pensait être tellement bien protégé qu'il a fini par croire qu'il est devenu « intouchable ».
Il faut dire qu'il avait tellement « d'amis » chez les deux principales ailes de la coalition au pouvoir qu'il était persuadé d'une immunité de facto. Mais c'était compter sans la volonté politique du gouvernement d'union nationale présidé par Youssef Chahed que personne ne soupçonnait.
De là à faire porter toute la gloire à un seul homme, en l'occurrence le chef du gouvernement, il n'y a qu'un pas que certains ont vite fait de franchir, faisant perpétuer cette tradition en faveur du culte de la personnalité.
Selon, les informations dont nous disposons, il s'agit d'un travail d'une équipe restreinte au sein du Conseil de sécurité nationale qui a su garder le secret. Il y va sans dire que le feu vert du président de la République en personne a grandement contribué à la bonne conduite de cette opération d'envergure qui n'est qu'à ses débuts.
D'où l'erreur d'analyse faite par certains qui ont lié, à tort, lesdites arrestations au témoignage du neveu de Leïla Trabelsi devant l'Instance Vérité et dignité (IVD) dont la présidente n'est pas exempte de tout reproche.
D'autre part, on se demande où sont passés les « crieurs » dont notamment Samia Abbou et son époux, Imed Daïmi, Adnane Mansar et bien d'autres qui ont fait des événements de Tataouine et d'El Kamour un cheval de bataille pour se faire prévaloir et gagner en popularité ?
Pourquoi ne dit-on rien sur le sieur Saïd Chelbi, chef incontesté du sit-in d'El Kamour et qui supervisait toute la logistique fort coûteuse à Tataouine ? Il serait intéressant de voir la réaction du député Mohamed Ben Salem d'Ennahdha qui n'a pas hésité à dénigrer son confrère Imed Hammami et le traiter d'irresponsable parce qu'il a parlé d'un homme qui distribuait de l'argent et pour avoir dit que le jeune décédé l'a été par piétinement et non par coups de feu. Ce qui s'est avéré presqu'exact dans le sens où ce jeune a été touché par un véhicule de la garde nationale qui reculait lors d'une grande bousculade.
En tout état de cause, il serait intéressant de voir les réactions de certains politiciens dont Hafedh Caïd Essebsi, Sofiène Toubel, Borhène Bsaïes, Safi Saïd, et bien d'autres, notamment chez Ennahdha après ce coup de poing des services de sécurité. Et si on était en plein « après le 10 mai » ?!...
Noureddine HLAOUI
Euphorie presque générale !
L'effervescence était à son comble dans la soirée du mardi après que Chafik Jarraya, homme d'affaires douteux et provocateur, ait été arrêté. Celui-là même qui, il y a quelques semaines, faisait le tour des plateaux médiatiques en clamant haut et fort que ‘le chef du gouvernement était incapable de mettre une chèvre en prison' défiant, ainsi, l'Etat, son autorité et ses lois. Mardi donc , l'information de l'arrestation de Jarraya a eu un effet presque magique : entre ceux qui cherchaient désespérément à se faire tout petit et ceux qui ne faisaient aucun effort pour cacher leur joie, personne n'est resté de marbre à cette annonce.
La troisième catégorie était formée des sceptiques qui n'arrivaient pas à donner du crédit à l'information et qui n'ont cessé d'assurer que Jarraya serait relâché quelques heures après son arrestation. Un scepticisme calmé après que deux autres hommes d'affaires aient été arrêtés à leur tour. A savoir Yassine Chennoufi (douanier, homme d'affaires et candidat à la Présidentielle de 2014) et l'homme d'affaires Néjib Ben Ismail qui aurait été arrêté au niveau des frontières sud alors qu'il tentait de fuir le pays.
Dans les coulisses, l'atmosphère était partagée entre l'excitation de certains et la panique des autres. L'arrestation de Chafik Jarraya suggère en effet qu'une grande partie de ceux et celles qui ont ‘collaboré' avec lui risquent de connaître le même sort, d'autant plus que l'opinion publique est bien informée à ce sujet. Il y a à peine quelques mois, les accusations portées contre des députés du bloc parlementaire du mouvement de Nidaa Tounes ont été fortifiées grâce à des documents révélés et présentés devant la Justice par quelques avocats à l'instar de l'ancien dirigeant du même mouvement, Lazhar Akermi. On nous a parlé d'une maison qui aurait été offerte par Chafik Jarraya au président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes, Sofiene Toubel, et des ‘bonus sur salaire' dont bénéficient certains élus de ce même bloc. La question devient plus persistante puisque, pour le besoin de cet article, nous avons tenté de joindre plusieurs députés sans qu'il n'y ait d'aboutissement.
D'autres réactions ont été surprenantes ; tout en sachant que Jarraya a été arrêté sur l'ordre du parquet militaire, certains continuent à accuser l'Etat d'avoir kidnappé le concerné parce qu'ils ont appelé le ministère public qui a déclaré n'avoir aucune information sur la question. Or Chafik Jarraya a été arrêté pour accusation de complot contre la sûreté de l'Etat sous l'ordre du chef du gouvernement le tout conformément à l'état d'urgence qui vient d'ailleurs d'être prolongé pour un mois.
Cela fait bien longtemps que certains prévoyaient cette arrestation qui, normalement, devrait faire tomber tout un château de cartes. Mais, et depuis l'arrestation, aucune déclaration officielle n'a été faite et la patience du large public commence à atteindre ses limites. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, bénéficie actuellement d'une hausse de popularité sans précédent, cela serait dommage qu'il la perde à cause d'une défaillance de communication !


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