La 28ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), prévue du 4 au 11 novembre 2017, sera marquée par le retour de la compétition du Film Documentaire, le doublement du montant des prix des différentes compétitions ainsi que par le renforcement de la présence arabe et africaine et le cinéma de proximité. C'est ce qu'a annoncé Najib Ayed, directeur des JCC au cours d'une conférence de presse organisée mardi matin au Pavillon Tunisien dans le cadre du 70ème Festival de Cannes. En prévision de la programmation finale qui sera dévoilée au cours d'une conférence de presse, prévue le 19 octobre prochain à Tunis, le directeur des JCC a annoncé que l'Algérie et l'Afrique du Sud seront les invités d'honneur des JCC, outre l'Argentine et la Corée du Sud qui seront présents par des films dans les sections parallèles. Les cinémas arabe et africain afficheront leur présence dans 15 films qui seront sélectionnés dans la compétition officielle des longs-métrages de fiction, sachant que dans cette catégorie concourront 4 films tunisiens pour le Tanit d'or, le grand prix des JCC. En ce qui concerne les documentaires, 12 films seront sélectionnés dont quatre tunisiens. La compétition des courts-métrages de fiction enregistrera la participation de 15 films dont quatre de Tunisie alors que 12 films seront retenus dans la catégorie des courts-métrages documentaires, dont trois de Tunisie. Pour le prix Première oeuvre, baptisé prix "Tahar Cheriaa", il récompensera, comme d'habitude, le meilleur long-métrage réalisé par un jeune réalisateur. L'atelier Takmil, prévu du 6 au 8 novembre 2017, devra permettre aux jeunes réalisateurs de présenter leurs projets de films afin d'avoir les subventions nécessaires pour la finalisation de leurs oeuvres. A cette occasion, sera organisé également l'atelier des producteurs qui constitue un espace de rencontres, de dialogue et d'encouragement pour les coproductions cinématographiques entre réalisateurs du monde entier. En ce qui concerne le cinéma prometteur, la prochaine édition des JCC sera ouverte aux oeuvres des jeunes réalisateurs diplômés des écoles et instituts de cinéma dans les pays arabes et africains avec la programmation de 24 courts-métrages dont quatre films tunisiens réalisés par des étudiants. Un hommage sera rendu au cinéma asiatique, représenté par la Corée du Sud, dans la section parallèle, "cinéma du Monde", à laquelle figureront également, des films de l'Amérique Latine, venus de pays comme le Mexique, le Chili, le Brésil, l'Uruguay et la Colombie ainsi que des films de l'Argentine. Cinq films seront projetés dans le cadre des "JCC dans les prisons" et ce, dans cinq institutions pénitentiaires : Borj Erroumi, Mornaguia, Mahdia, Kasserine et la prison des femmes à La Manouba, sachant que les projections se feront en présence de réalisateurs ou acteurs outre des représentants d'ONG internationales de lutte contre la torture. Une place sur le marché international "Le cinéma tunisien peut décrocher une place dans le marché international à travers des films qui mettent en avant le côté humain et qui s'inspirent des spécificités de la société tunisienne" a mentionné la productrice Dorra Bouchoucha à l'agence tap lors de sa participation à une rencontre organisée dans le cadre de la 70ème édition du festival de Cannes (17-28 mai) pour présenter les projets de longs métrages en cours de préparation afin de bénéficier de financements complémentaires de la part de producteurs étrangers intéressés par le cinéma du Sud. Le cinéma tunisien, a-t-elle avancé, n'a cessé d'évoluer grâce à la dynamique qu'il a connu et la diversité des sujets traités. Elle a dans ce sens ajouté que "l'évaluation des œuvres cinématographiques est difficile quant il n'existe qu'un ou deux films par an car la qualité ne peut s'améliorer que par la pratique et l'intensification des expériences" a-t-elle relevé. D'ailleurs, la cinématographie tunisienne attire l'attention de la critique dans le monde et la preuve la sélection du film "La belle et le meute" de Kaouther Ben Hania dans la section "un certain regard" sachant que la jeune cinéaste est déjà sur un nouveau long métrage. Par ailleurs, elle a soulevé le rôle du producteur dans la réussite de l'oeuvre cinématographique puisqu'il est le premier lecteur et le premier spectateur de l'oeuvre dans ses premières phases de construction. Ont participé à cette rencontre le producteur Imed Marzouk auteur du projet du film "Regarde moi", Rafik Omrani avec son projet en développement "Mon ami Gadhgadhi", Anissa Daoud et Lotfi Achour coréalisateurs du film "Entre les hommes", Mohamed Ali Nahdi pour son film "La boite noire" ainsi que le producteur Melik Kachbati pour le projet "Clandestino" et Chama Ben Chaabane productrice du film "El Kous". Prenant la parole, le producteur français Thiery Lenouvel a tenu à souligner qu'en suivant le cinéma du Sud en général et le cinéma tunisien en particulier il a pu déceler l'émergence d'une nouvelle vague de cinéastes et de nouveaux talents prometteurs citant l'exemple de Kaouther Ben Hania. Il a par ailleurs tenu à souligner que le cinéma d'auteur qui repose sur une certaine approche cinématographique est un facteur de réussite de l'oeuvre cinématographique et le meilleur moyen pour garantir les chances de succès d'une oeuvre à l'échelle internationale.