Du 13 au 20 juin, les centres culturels français et allemand proposent de découvrir un ramadan métissé et propice aux rencontres humaines et artistiques. Regards sur les programmes et leurs lignes de force, en attendant de retrouver les artistes pour des nuits festives et multiculturelles... A leur tour, deux des principaux centres culturels étrangers installés en Tunisie célèbrent le Ramadan avec des programmes culturels qui viennent enrichir l'offre déjà conséquente en ce mois saint. Ainsi, du 13 au 20 juin, l'Institut français organise un cycle de tous les arts alors qu'aux mêmes dates, le Goethe-Institut offre à son public un bouquet de films et de musiques. "Saha Chribtek, les Nuits festives du Ramadan" chez Goethe C'est dans un esprit festif, avec quatre soirées variées que le Goethe-Institut organise donc du 13 au 20 juin un cycle qui commencera par une soirée consacrée au cinéma allemand. C'est le film documentaire "Quand Paul traversa la mer" qui sera à l'honneur pour une projection spéciale en présence de son réalisateur Jakob Preuss. Ce film vérité raconte la traversée de la Méditerranée par une embarcation remplie de clandestins dont la moitié mourront au large. Une oeuvre poignante doublée d'une réflexion sur les enjeux actuels de l'immigration et sur les tensions migratoires sur les frontières sud de l'Europe. Les deux soirées suivantes de ce cycle du Ramadan seront consacrées à plusieurs ensembles musicaux tunisien, syrien et soudanais. Tous ces musiciens ont participé antérieurement au projet "Musikraum" initié par les instituts allemands de la région. Ary Sarhan et Sarah Darwiche présenteront un répertoire pour l'essentiel kurde et soutenu par l'instrument du bouzouki. Le duo tunisien Yuma interviendra également durant cette seconde soirée et offrira un regard sur sa production déjà matérialisée par plusieurs albums. Ce groupe est formé de Rami Zoghlami et Sabrine Jenhani et a conquis une belle notoriété depuis quelques années. Une autre soirée aura pour vecteur la musique et proposera de découvrir un groupe féminin soudanais. Cette formation réunit des chanteuses et musiciennes de plusieurs régions du Soudan et se caractérise par son répertoire tourné vers la défense de la cause des femmes et la lutte contre le racisme. Last but not least, le cycle sera clôturé par Sabry Mosbah, un chanteur tunisien qui a le vent en poupe depuis la sortie de son premier album "Asly" et sa distinction par les Journées musicales de Carthage. Dans un style qui lui est particulier, Sabry Mosbah alterne et conjugue style tunisien et world music, produisant un free jazz des plus contemporains. Comme on peut le voir cette semaine festive au Goethe-Institut aura surtout une identité musicale. De plus, elle regorge de découvertes et ouvre largement des fenêtres sur le monde, tout en restant dans cet esprit musical qui fonde la plupart des manifestations culturelles du mois saint. A la confluence de tous les arts de la scène L'Institut français entre lui aussi dans le bal du ramadan ( pour la deuxième année consécutive) avec un cycle qui vaut d'abord par sa variété et la qualité de ses propositions artistisques. L'ouverture et la clôture de ce cycle seront placées le 13 et le 20 juin, sous le signe de la musique. C'est un spectacle intitulé "Cap Vert Chanta" qui fera l'ouverture avec des mixages de musiques de ce pays avec le patrimoine du stambali tunisien. Mis en oeuvre par Wissal Nasser, ce concept de confluences promet d'être surprenant, entre Cesaria Evoria et musique afro-tunisienne. La même soirée proposera une plongée dans le musique orientale au son de l'accordéon de Zouheir Gouja et en suivant les pas de danse de Mohamed Djobbi. La clôture de l'événement s'annonce tout aussi passionnante avec un hommage au chanteur juif tunisien Henri Tibi, dont l'oeuvre est l'objet d'un docu-concert de Yassine Redissi et de reprises interprétées par le groupe Trio Rumba. Le théâtre sera également à l'honneur avec une représentation de la pièce "Eux" mise en scène par Béchir Kahouagi sur un texte de Gilbert Naccache. Le quatrième art sera aussi au menu avec "Marsa'tac", un concept élaboré par le Théâtre de l'improvisation et enrichi par la participation de comédiens improvisant en dialecte tunisien. Côté musique, un récital de malouf de Libye sera au programme. Une soirée cinéma est prévue le 19 juin avec des projections durant toute la journée et des films de plusieurs pays. Le programme de ces nuits ramadanesques est complété par une soirée intitulée "Ces voix sur les rochers" qui présentera des histoires "vraies" recueillies par François Beaune, illustrées par Shennawy et mises en musique par Malik Ziad. Verrons-nous les prochaines années d'autres instituts culturels étrangers emboîter le pas à nos deux pionniers du Ramadan 2017 et proposer des programmes culturels durant le mois saint? C'est fort probable car, peu à peu, le mois du Ramadan va accompagner le printemps et survenir en pleine saison culturelle. En tous les cas, l'Institut français et le Goethe-Institut ont une démarche qu'il convient de saluer pour la qualité des programmes et leur opportunité. C'est parti pour une semaine allemande, française et métissée du 13 au 20 juin!