Pas besoin qu'Amnesty tire la sonnette d'alarme pour se rendre compte qu'il y a maldonne dans cette affaire. Depuis le début. Les explications, très laborieuses, entourant l'arrestation de quatre non-jeûneurs à Bizerte, en vérité, n'ont convaincu personne. Créer un précédent, en ce cas de figure, peut être effectivement, autrement dangereux, pour l'instauration de la démocratie intra-muros. Laquelle peine à advenir en profondeur, pour qu'il soit certain qu'aucun séisme, de quelque magnitude qu'il soit, ne soit à même d'en faire vaciller les fondations. Car la sentence est choquante et l'intention qui y prévaut encore plus. La liberté de conscience n'a pas été inscrite dans la Constitution pour la beauté du geste. Il va falloir suivre, autrement, la Tunisie va droit dans le mur pour ce qui concerne –cela notamment- les libertés individuelles. Dans la mesure où c'est à l'aune du respect des droits humains que se mesure l'essor d'un pays, d'abord. Avant, et après toutes choses. Et si je veux manger et boire pendant le mois de ramadan, en mon âme et conscience, de quel droit une tierce personne s'arroge le droit de me juger ? Ah, il faut se cacher bien sûr ! Car dans nos sociétés, prétendument évoluées, l'on n'aime pas trop la transparence. Il ne faut pas sortir du « moule », pas jouer avec les « convenances », et pas « heurter» l'entendement commun autour des questions religieuses. Il faudra pourtant se réveiller : ceux qui se sont autoproclamés dieu le père sur terre devront revenir à la raison. Il n'y a de Dieu que Dieu. Les autres, tous les autres : les bien-pensants, les bigots et compagnie, eh bien, ils pourront, si ça leur chante, aller siffler sur la colline...