Dans le but de favoriser l'immigration francophone dans les régions où le français est minoritaire au Canada, l'ambassade du Canada en collaboration avec l'ATCT a organisé hier une journée intitulée Destination Canada pour faire connaître les différentes communes et exposer leurs besoins en main-d'œuvre. Cette rencontre a connu une affluence record et a aussi fait paraître un sérieux mal aise de nos jeunes diplômés et nos cadres. Tous voulaient prendre un train, encore virtuel... L'ambassadeur du Canada Mr Picard, a inauguré cette journée par une allocution mettant en relief la solidité de la coopération Tuniso-canadienne en matière d'immigration et a expliqué les raisons de l'organisation de cette journée. En fait, « les immigrants ont été pendant longtemps attirés principalement par Montréal pour les immigrants francophones et par Toronto et Vancouver pour les anglophones ; il fallait donc déployer des efforts spéciaux pour faire connaître d'autres régions du pays aux immigrants potentiels et travailler avec les intervenants locaux pour faciliter leur sélection et intégration ». C'est un effort pour encourager les immigrants francophones à s'établir dans les communautés francophones hors Québec. L'ATCT s'est chargée de convoquer un certain nombre de candidats pour qu'ils participent à cette journée. Les représentants des différentes communes c'est à dire Nouvelle Ecosse, le Nouveau-Brunswick, La Terre Neuve et Le Labrador, le Manitoba, l'Alberta, l'Ontario. Celui qui postule à une demande d'immigration vers l'une de ces provinces a plus de chance d'être admis et sa demande vite traitée. Il y a des milliers et des milliers de demandes déposées pour le Québec, et la procédure d'étude de dossier prend de plus en plus de temps. Cette nouvelle approche a pour but de convaincre les Tunisiens de l'utilité d'immigrer vers les autres provinces où les opportunités d'emploi sont tout aussi importantes surtout dans les domaines de l'éducation, de la santé, le génie et l'ingéniorat. Les intervenants essaient de vanter les mérites de leurs communes respectives et exposer La province du Nouveau-Brunswick par exemple a besoin de beaucoup de mains-d'œuvre en matière d'informatique, de programmation, de traduction, de transport, de fabrication, de bâtiment et d'éducation. Bien entendu les critères de sélection sont toujours la formation, l'expérience professionnelle, l'âge, la langue, l'emploi et la capacité d'adaptation. Le traitement du visa prend 12 à 16 mois sauf si l'offre d'emploi est confirmée la durée sera entre 5 et 6 mois. Pour plus d'information sur la procédure d'immigration, l'ambassade met à la disposition des candidats des sites internet d'information dont www.cic.gc.ca ou www.immigrercanadafrancophone.ca et www.amb-canada.fr .
Les portes du paradis Le nombre de personnes intéressées par cette immigration était hallucinant. Des diplômés du troisième cycle toutes branches confondues, des techniciens, des professeurs, des étudiants, des couples... tous espéraient trouver le lieu de leur rêve pour quitter le pays. Ils posent des questions par dizaines, veulent à tout prix déposer une demande d'immigration sur place. La responsable canadienne a beau expliquer que la journée ne vise qu'à prendre contact et que les formulaires distribués ne sont qu'un questionnaire d'évaluation de la journée, ils sont convaincus que la procédure commence ici, dans cette salle d'hôtel. Documents à la main, ils se déplacent de stand en stand où ils voient miroiter l'esquisse d'un rêve...canadien. Chômeurs ? Pas tous, certains ont un poste stable mais veulent quand même partir. Un candidat un peu perdu dans cette foire d'immigration me demande que veut dire « suggestions » et me demande de l'aider à rédiger une bonne phrase qui lui permettrait d'être sélectionné croyant qu'il s'agit d'un formulaire de candidature alors que c'était simplement une fiche d'évaluation de l'organisation. Ce topo ne peut être comparé à ce qui se passait à l'extérieur de l'hôtel, à l'entrée où une centaine de personnes se bousculaient pour accéder à cette rencontre. Des bagarres et des accrochages entre des gens pourtant éduqués. On dirait que derrière ces portes se cachait le dernier train à destination du paradis. Les gens ne comprenaient pas le but de cette journée et croyaient qu'il suffisait de remplir un formulaire pour avoir déjà un pied au Canada. C'était malheureux de voir tant de gens aussi désespérés et frustrés. Des personnes de tout horizon, de tout âge, femmes et hommes, diplômés et non diplômés, cadres et ouvriers se battaient pour une place dans cette salle de meeting. Pourquoi cette fuite ? Ceci est annonciateur d'une crise dans la société, un malaise sournois qui se manifeste dans des occasions pareilles. L'un d'eux me confie qu'il tient à partir quitte à bosser dans n'importe quel trou perdu du Canada. On se plaint du chômage des diplômés du supérieur, des prétendues bourses pour les diplômés du supérieur en chômage mais qui ne sont que des mesures de façade, des promesses en l'air, des salaires dérisoires que les employeurs proposent à des gens en réel besoin d'argent...mais c'est beaucoup plus compliqué et profond que cela. Au vu de ces événements, prétendre que la situation est grave et qu'ici l'avenir est gris, il n'y a qu'un pas que je n'hésiterais pas à franchir.