Les agrumes sont cultivés sur une superficie de 27 000 ha, dont 17 000 ha de plants productifs, 7 000 ha d'arbres âgés et 3 000 ha de jeunes plants. Le Cap Bon occupe la première place dans ce domaine avec 75% des superficies consacrées aux agrumes dans le pays, suivi du gouvernorat de Ben Arous (5%), Bizerte, Kairouan et Jendouba avec respectivement 4% chacun. Une virée du côté de nos marchés municipaux pour voir des citoyens acquérir cette denrée alimentaire si chère actuellement puisque le kg de clémentine dépasse les deux dinars. Ces fruits arrivent au bon moment pour assurer la mutation quantitative et qualitative nécessaire pour fournir un produit de choix pour le marché intérieur et pour le marché extérieur. Le Cap Bon demeure la première région du pays où on cultive ce fruit. Certaines qui sont vertes refusent l'injure des ciseaux, d'autres arrivent à maturité. Le calibre et l'aspect permettent d'ores et déjà d'affirmer que ces fruits arrivent à maturité. Loin de la surproduction, les arbres fruitiers et arbustes ont donné deux fois moins d'agrumes cette année. La production une baisse de 50% cette saison affirme Béchir Aouanallah, Président de l'Union locale de l'agriculture et de la pêche à Beni Khalled en raison des conditions climatiques notamment la pénurie d'eau et l'augmentation de son taux de salinité et la vétusté des réseaux de distribution.. Ceci sans oublier le vieillissement des arbres, la hausse des coûts de production par rapport à la baisse des prix de vente. Le Cap Bon demeure la première région des agrumes du pays avec plus de 85% de la production nationale. Les autres vergers de Jendouba, Bizerte, Béja, Ben Arous, l'Ariana et La Manouba produisent 15% de la production. Malgré l'évolution du rendement de 7,5 t/ha en 1966 à 16 t/ ha en 2000, la productivité du verger agrumicole reste encore en deçà du niveau souhaité de 30 t/ha. La production nationale d'agrumes oscille entre 350 et 450 000 t. Côté exportation, la Tunisie exporte en moyenne 25 à 30 000 t. Plusieurs variétés de nos agrumes sont demandées sur les marchés extérieurs tels que la Valencia Late et le citron, mais l'orange maltaise spécifique au pays reste de loin la variété la plus prisée. La Tunisie, premier exportateur mondial de l'orange maltaise demi-sanguine, exporte essentiellement vers la France qui reçoit plus de 90% du volume exporté. Cependant, en comparant les prix à l'exportation des agrumes tunisiens avec ceux de l'Espagne et du Maroc, on remarque que les prix tunisiens sont toujours supérieurs. A cet effet, Il y a lieu de signaler que les agrumes sont menacés par la perte de leur importance sur le marché français, malgré qu'il y ait encore une certaine appréciation des maltaises, raison pour laquelle s'avère la nécessité de préserver cette image de marque et de la renforcer à travers des actions appropriées en matière de politique d'exportation. Le marché local pourrait réduire considérablement le coût du conditionnement et par conséquent améliorer la compétitivité à l'exportation. Une organisation de ce marché peut ainsi engendrer l'amélioration des recettes des producteurs. D'où la nécessité de diversifier les marchés d'exportation, d'atteindre de nouvelles niches de marchés, non pas avec des transactions sporadiques mais beaucoup plus régulières afin d'assurer des recettes d'exportation plus durables. Une stratégie de développement du secteur agrumicole a été lancée. Celle-ci vise essentiellement l'amélioration des techniques culturales (taille des arbres; fertilisation potassique et organique, lutte contre les maladies), la production de plants sains, l'arrachage des vieux vergers, la création de nouvelles plantations ainsi que l'amélioration des techniques d'irrigation.