La Tunisie doublera sa production, par rapport à l'année précédente, pour atteindre 560 000 t d'agrumes cette saison. Cette hausse est due à une progression des surfaces récoltées, à un rajeunissement des vergers et à l'amélioration de l'irrigation. Réputée pour être « la Reine des Oranges ». La maltaise est considérée par les connaisseurs comme étant la meilleure orange douce au monde. Cette variété est destinée au marché local mais aussi à l'exportation. Ces maltaises, tant prisées par les tunisiens et européens, sont réparties essentiellement au Cap Bon, Ben Arous, Bizerte,Tunis, Kairouan et Jendouba. L'exportation des maltaises sera entamée durant la première quinzaine de janvier, période durant laquelle cette variété très prisée sur le marché extérieur arrive à maturité. Le marché français constitue les principales destinations des maltaises. La Hollande, la Suisse et l'Allemagne se situent en deuxième position. Après conditionnement, emballage et exportation, elles sont vendues aux commissionnaires étrangers à raison de 850 millimes et 1,2 dinar le kilo. Les prix varient selon l'offre et la demande mais le groupement interprofessionnel des fruits (GIF) essaie d'imposer un prix pour protéger la maltaise de Tunisie. Le GIF tente de diversifier ses débouchés et conquérir de nouveaux marchés africains, américains voire même asiatiques. Les quantités exportées oscillent entre 20 et 25 000 t notamment vers la France. .Ces exportations sont fortement dépendantes de la conjoncture. La concurrence du Maroc et de l'Espagne est trop vive. Plusieurs variétés de nos agrumes sont demandées sur les marchés extérieurs tels que la Valencia Late et le citron, mais l'orange maltaise spécifique au pays reste de loin la variété la plus prisée. Pour une nouvelle stratégie d'exportation La Tunisie est en effet, le premier exportateur mondial de l'Orange maltaise demi-sanguine avec comme principale destination la France qui reçoit plus de 90% du volume exporté. Pour les autres variétés d'agrumes, on exporte des oranges douces, du citron, des bergamotes douces, des clémentines, des oranges amères, des oranges bios et des Thomson. « La Tunisie cherche toujours à diversifier ses marchés d'exportation de primeurs à travers la réduction de sa dépendance vis-à-vis de l'Union européenne. Mais nous restons dépendants du marché français. Marseille accapare tous nos maltaises. La concurrence du Maroc, de l'Italie et de l'Espagne est trop vive. Pour vendre plus nos produits à l'étranger, nous devrons répondre à des normes de qualité. Mais se soumettre à la nomenclature internationale a un coût élevé pour les producteurs » souligne Fethi Boujbel, un exportateur d'agrumes à Beni Khaled. Il est vrai que nos exportations sont fortement dépendantes des marchés européens, spécialement le marché français, néanmoins, elles ne représentent qu'une faible part dans la demande d'importation française (9%). L'Espagne, étant le principal fournisseur de la France, elle assure prés de 80% des importations françaises, constituant ainsi le premier concurrent avant l'Italie, et le Maroc. La part des exportations tunisiennes par rapport à la production totale semble en régression, et ce en raison de la concurrence de plus en plus accentuée entre les pays fournisseurs du marché de l'UE et des défaillances structurelles de la production locale (morcellement, vieillissement des plantations). Cette conjoncture impose la nécessité de mener des recherches concernant l'amélioration du paquet technologique en vue d'augmenter les rendements d'une part, et de prospecter de nouveaux débouchés sur des marchés alternatifs d'autre part. En dépit de sa spécialisation dans la production d'oranges Maltaises, la Tunisie a enregistré une diminution des exportations de cette variété durant les deux dernières décennies. Cependant, en comparant les prix à l'exportation des agrumes tunisiens avec ceux de l'Espagne et du Maroc, on remarque que nos prix sont toujours plus élevés. Mais faut-il préserver cette image de marque et la renforcer à travers des actions appropriées en matière de politique d'exportation ? Dans ce cas il serait bien indispensable de veiller à améliorer non seulement les techniques de production, mais aussi celles du conditionnement afin d'assurer un meilleur processus de commercialisation. Finalement, affirme Fethi Boujbel, «il y a lieu de signaler la nécessité de diversifier les marchés d'exportations, d'atteindre de nouvelles niches de marchés, non pas avec des transactions sporadiques mais beaucoup plus régulières afin d'assurer des recettes d'exportation plus durables. Ceci n'empêche pas d'encourager le marché local qui reste porteur pour nous. Il absorbe 80 à 90% de la production. Les prix sont encourageants et nous emmènent à cibler plus ce créneau»