L'ARP a approuvé hier l'accord de prêt signé depuis juillet 2017 entre le ministère des Finances et un pool de 13 banques de la place dont trois banques publiques. Une première opération du genre en Tunisie afin de mobiliser les sources de financement en devises pour le budget de l'Etat 2017. L'accord porte sur la mobilisation d'une enveloppe de 250 millions d'euros, soit l'équivalent de près de 700 millions de dinars remboursable sur une période de 3 ans. Il s'agit de diversifier les sources de financement et de limiter le recours à l'emprunt extérieur. L'accord a été approuvé hier avec 128 voix pour, 11 contre et 6 abstentions. En présence du ministre des Finances Ridha Chalghoum, plusieurs députés notamment ceux de l'opposition se sont interrogés sur les avantages d'un tel emprunt surtout que certaines banques signataires de l'accord dont celles publiques ont fait l'objet d'un refinancement puisé dans le budget de l'Etat. « Comment ça se fait que l'Etat emprunte et s'emprunte d'une même institution bancaire et à des taux d'intérêt assez élevés », s'est demandé un député qui n'a guère caché ses craintes quant un éventuel quiproquo et les risques de conflits d'intérêts d'autant que les banques privées sont en majorité filiales de banques étrangères. D'autres députés ont épinglé le rôle de la Banque Centrale de Tunisie en tant qu'organe de contrôle et ont mis en relief le désengagement de la BCT depuis l'approbation en 2016 de la nouvelle loi bancaire, qui a réduit ses prérogatives. D'où le glissement historique du dinar tunisien. La plupart des députés intervenant hier dans la séance plénière tenue sous l'hémicycle ont réitéré leur appel de faire un audit complet et approfondi de la dette extérieure, un endettement qui ne manquera pas de conditionner la vie des générations futures. Un autre député a vivement salué cette initiative qui vise à diversifier les sources de financement appelant jusqu'à appeler à doubler le montant de l'emprunt surtout que les banques locales disposent d'une liquidité en devises supérieure à 6 MDT et ce ne dehors du volume de refinancement de la BCT. Toutefois, il a mis l'accent que le redéploiement de la TFB (Tunisian Foreing Bank) aurait apporté 10 fois plus au budget de l'Etat en affirmant que la TFB est un cas d'école, néanmoins un cas de 40 ans de mauvaise gouvernance. Ridha Chalghoum, a rappelé dans ce cadre que le ministère des finances a lance un appel à manifestation d'intérêt pour la privatisation partielle de la TFB (49%), soit par l'augmentation du capital ou par la cession d'un bloc d'actions.