Une belle opportunité pour les cinéphiles de découvrir des oeuvres de plusieurs traditions était à l'ordre du jour des Journées cinématographiques de Carthage. Avec des films de Corée du sud, d'Argentine, d'Asie, d'Afrique du sud et d'Algérie, les focus sur les cinémas du monde ont tenu toutes leurs promesses... Cette session des JCC aura valu aussi bien par la qualité des films en compétition, le bon niveau de la sélection tunisienne et aussi les ouvertures sur les cinémas du monde qui ont donné des ailes au festival. En effet, les cinéphiles ont pu s'en donner à coeur joie en découvrant des oeuvres venues de plusieurs horizons et portant les rêves des cinéastes de plusieurs continents. A la confluence de quatre continents Deux sections ont structuré ces ouvertures internationales et pleinement rempli leur rôle. En premier lieu, la section "Focus" proposait des gros plans sur une cinématographie particulière et d'autre part, la section "Cinémas du monde" opérait sur un rayon plus vaste, intégrant de nombreuses traditions cinématographiques. Les films programmés dans la section "Focus" provenaient de divers horizons avec quatre grands axes. Le premier axe était consacré au cinéma argentin et a permis de voir de nombreux films récents qui témoignaient de la vitalité des cinéastes argentins et de leurs inspirations contemporaines. Le public a massivement suivi ces films et véritablement plébiscité un cinéma argentin qui reste peu connu sous nos cieux. Même chose pour le cinéma d'Afrique du sud qui faisait l'objet d'un autre focus et réunissait un public important. Présent dans le cadre de plusieurs JCC, ce cinéma de l'Afrique australe reste lui aussi peu diffusé et la programmation offrait de voir quelques pépites récentes. Ce focus a permis de voir combien le cinéma sud-africain était installé dans la modernité et aussi mesurer la résonance universelle des oeuvres. Le paradoxe de la diffusion cinématographique fait que le cinéma algérien malgré toutes les proximités (géographique, linguistique, culturelle, etc) demeure peu connu en Tunisie. Les oeuvres des cinéastes de nos voisins de l'ouest ne circulent pas beaucoup en Tunisie et hormis quelques ténors, les artistes sont peu connus. Tout à fait dans leur rôle, les JCC viennent pallier cette carence et établir des passerelles entre le cinéma algérien et le public tunisien. Participant à la diffusion des oeuvres, le festival nous fait ainsi découvrir dans le cadre du Focus Algérie des films de grande qualité qui témoignent de la richesse du cinéma algérien. Un atout majeur du festival Le dernier Focus au programme est aussi pleinement dans la tradition des JCC avec des découvertes du cinéma asiatique y compris avec des oeuvres aussi "exotiques" que celles qui proviennent d'Afghanistan. Les cinémas asiatiques sont d'une actualité évidente et leurs auteurs sont dans la veine de la cinéphilie promue par les JCC. La Corée du sud a ainsi fait l'objet d'un focus particulier des mieux conçus pour jauger cette cinématographie. Plusieurs salles ont diffusé ces films rares et levé le voile sur plusieurs nouveautés de grands cinéastes reconnus à l'échelle internationale mais peu diffusés en Tunisie. De fait, au rythme d'une fois par an, les JCC viennent apporter une mine de films qui, autrement, ne seraient pas visionnés par le public. Dommage qu'en une seule semaine, il soit impossible d'être sur tous les fronts! Ainsi, hormis la section "Focus", celle des cinémas du monde proposait une bonne cinquantaine de projections de films provenant d'un peu partout et témoignant de la montée des cinémas d'auteurs et des films indépendants. Venues de France, Belgique, Grèce, Finlande et d'ailleurs, ces oeuvres ont permis au public de multiples découvertes et ont élargi les horizons du festival. Ainsi, au-delà des films tunisiens et des compétitions à l'échelle arabe et africaine, les JCC 2017 auront ainsi contribué à multiplier les perspectives et donner plus de profondeur au regard des cinéphiles. Un des atouts majeurs de cette session pleinement réussie.