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International Crisis Group analyse la situation politique en Tunisie: Risque d'un retour à l'autoritarisme
Publié dans Le Temps le 14 - 01 - 2018

Le centre d'analyse des conflits International Crisis Group (ICG) a mis en garde, dans un rapport publié le 11 janvier, contre le risque du retour de l'autoritarisme en Tunisie alors que le pays célèbre le 7ème anniversaire de la révolution qui a balayé le régime kleptocrate de Ben Ali.
«La polarisation politique et la nostalgie, illusoire, d'un gouvernement centralisé fort planent au-dessus du septième anniversaire du déclenchement de la révolution tunisienne de 2011», souligne le think-tank basé à Bruxelles, indiquant que les efforts obstinés menés pour maintenir la coalition parlementaire et gouvernementale entre Nidaâ Tounes et Ennahdha retardent la mise en œuvre effective de la Constitution de janvier 2014 et fragilisent les institutions.
ICG note que la coalition parlementaire et gouvernementale entre les deux partis qui dominent l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a permis de diminuer fortement la polarisation de la scène politique, mais estime que les ennemis désormais partenaires éprouvent des difficultés à conserver leur identité politique et leur cohésion interne. Ennahdha et Nidaâ Tounes entrent en effet en conflit dès que leur pouvoir de négociation respectif au sein de l'alliance s'accroit ou s'affaiblit de manière notable. «Les vives tensions qui en résultent, avec pour toile de fond leur manque de confiance mutuelle, contribuent à renvoyer sine die les réformes prévues par la Constitution : mise en place de la Cour constitutionnelle, des instances constitutionnelles indépendantes et des conseils régionaux élus et accroissement de l'autonomie du parlement», a indiqué le centre.
L'ONG fait remarquer, par ailleurs, que le mouvement Ennahdha et Nidaâ Tounes dénaturent également la fonction des instances administratives indépendantes comme l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HAICA) et l'Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), en y affectant leurs candidats qui défendent leurs intérêts partisans, ce qui cristallise les critiques des partis d'opposition et de la société civile.
Présidentialisation du régime
ICG précise que le fait d'entamer un débat sur la révision de la Constitution, comme l'a évoqué le président de la République avec le soutien de plusieurs figures politiques, risque de rouvrir les hostilités entre le camp moderniste et celui islamiste dans un contexte national et international où les défenseurs des régimes autoritaires ont le vent en poupe. «Si le parti islamiste, première formation représentée au parlement, s'opposait à tout amendement constitutionnel qui remettrait en cause le caractère parlementaire du régime, une polarisation plus violente que celle que la Tunisie a connue en 2013 pourrait renaître. S'il l'acceptait, une nouvelle concentration du pouvoir aux mains de la présidence de la République pourrait durcir le régime de manière significative et apporter plus de problèmes que de solutions. Il convient donc d'éviter d'ouvrir cette boîte de pandore », suggère le think-tank.
D'autre part, ICG estime que le régime politique est en train de se présidentialiser. «Par son interventionnisme contraire à l'esprit de la Constitution, mais conforme à sa légitimité d'élu au suffrage universel, Essebsi tente d'accaparer les canaux de discussion politique, ce qui personnalise les mécanismes de gestion de crise qui dépendent de plus en plus de son maintien à la tête de l'Etat», précise-t-il.
Dans ce même chapitre, le think-tank note que le président de la République est depuis la première moitié de 2017 en conflit larvé avec le chef de gouvernement, indiquant qu'il tente de retirer à Youssef Chahed certaines de ses prérogatives en accroissant le pouvoir du Conseil national de sécurité.
De surcroit, «Caïd Essebsi multiplie les rencontres à huis clos avec les dirigeants des principales forces politiques et syndicales afin de se positionner comme seul arbitre avec Ghannouchi qui, de son côté, fait de même», ce qui risque de transformer le Parlement en «une chambre d'enregistrement de décisions politiques prises en amont, comme sous le régime de Ben Ali».
Probabilité de conflits violents
ICG a, d'autre part, mis en garde contre l'éclatement de conflits violents en raison de la faiblesse des institutions démocratiques. «En investissant peu dans le renforcement des institutions démocratiques, la classe politique maintient le pays dans un état de transition sans fin qui affaiblit l'Etat. Essebsi et Ghannouchi, en multipliant leurs conciliabules, entretiennent la coalition et diminuent la polarisation, mais personnalisent les canaux de discussion politique et de gestion de crise, augmentant les probabilités de conflits violents si l'un d'eux venait à disparaître », a-t-il averti. Et d'ajouter : «Même si le chef de l'Etat a affirmé dans ses vœux pour 2018 que la Cour constitutionnelle serait mise en place au cours de l'année, l'absence de cette institution, seule en mesure de constater la vacance provisoire ou définitive de la présidence de la République, fait courir le risque d'une transmission non constitutionnelle du pouvoir présidentiel. Celle-ci renforcerait les arguments des partisans d'une reprise en main autoritaire».
Pour «poursuivre sa trajectoire démocratique exemplaire», le dernier pays rescapé du «Printemps arabe» doit «consolider ses institutions en respectant et en mettant en œuvre sa Constitution», écrit l'ICG.
Le centre d'analyse des conflits pense cependant que la dérive autoritaire actuelle a peu de chances d'aboutir à l'établissement d'un régime comparable à celui de Ben Ali. «Les divisions politiques et socioéconomiques sont nombreuses et la liberté de ton s'est installée dans les médias au cours des sept dernières années. Les tentatives visant à restaurer un climat de peur parmi la population s'opposeraient à de fortes résistances. La gouvernance n'en sera pas plus efficace et les conflits étouffés finiraient par ressurgir de manière plus violente», souligne-t-il, indiquant que «la dilapidation de larente démocratique tunisienne à l'échelle internationale priverait aussi le pays d'une partie significative de son soutien financier et politique international».


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