Nichée au pied d'une imposante montagne rocheuse où s'agrippe superbement le village Hammam Bent Djedidi , cette station, en dépit de la vétusté de ses installations, attire de nombreux curistes qui viennent de plusieurs gouvernorats à la recherche de détente et de guérison. L'air pur de ses montagnes, la beauté de ses paysages et l'hospitalité de ses habitants ont inspiré ce dicton : «Qui s'y rend une fois y retourne toujours.» «En termes de fréquentation, il y a des jours où on affiche complet, et d'autres où on n'a que quelques clients, c'est relatif. La région est en tout cas fréquentée tout au long de l'année», signale un vieux cadre de Nabeul. Le hamam et une vingtaine de maisons, offrent leurs services aux visiteurs. La station thermale tourne de jour comme de nuit et n'a jamais désempli, quelles que soient les conditions climatiques. «Les jours d'affluence, on dépasse largement les 500 curistes par jour», nous dit un homme âgé, rencontré sur la placette jouxtant la station thermale. Cette station thermale est très prisée des curistes du sud du Cap-Bon, ceux de Nabeul et Hammamet notamment, et de Sousse et environs qui la prennent d'assaut de novembre jusqu'à avril pour passer une partie de l'hiver au chaud et profiter des vertus de ses eaux thermales riches en calcium, magnésium, sodium, potassium, bicarbonates, sulfates, chlorures, fluorures et nitrates et conseillées pour soigner des maladies relevant de la rhumatologie ou de la dermatologie comme elles contribuent au traitement de certaines séquelles inflammatoires ou postopératoires de la gynécologie. C'est le hammam qui attire une population déçue par la médecine et qui vient tenter une autre forme de remède. S'agit-il de croyances ou de médecine de substitution ? Car ceux qui viennent à Hammam Melouane ne le font pas seulement en quête d'une guérison physique, mais aussi spirituelle. Le bain traditionnel est ainsi accompagné de rituels transmis de génération en génération. «J'aime le hammam, je l'ai dans la peau. Je ne l'échangerai pour aucun autre endroit.» avoue Ahmed d'Hammamet. A l'époque, se souvient-il, «après le déjeuner, nous faisions un pique-nique royal que je préparais chez moi, nous sirotions un délicieux café à même le sol (un long soupir s'ensuit). Ce qui ne se fait plus, le cœur n'y est plus et la réalité du quotidien ne le permet plus. Maintenant, c'est pour me détendre et profiter d'une journée de plaisir et de bonheur. J'emmène mes enfants le week end par bus pour passer toute une journée et plonger dans cette eau bénite » Nadia, une mère de deux enfants ne rate aucune des vacances scolaires pour venir se ressourcer et s'oxygéner les poumons « Les eaux du hamam sont riches de calcium, magnésium, sodium, potassium, chlorure, nitrate, sulfate et bicarbonate. Elles sont réputées pour atténuer le stress, équilibrer la circulation de sang et donner de l'énergie. C'est l'essentiel pour moi .C'est pourquoi je ne rate pas ce rendez-vous annuel. » Dans cette station, on ne s'ennuie pas. Des kiosques sont aménagés en restaurants, en cafés, fast-foods et en épiceries. Plus bas, plusieurs parkings sont, également, aménagés à ciel ouvert. Bref, cette station a su séduire une clientèle nombreuse. « La première fois, lorsque je suis venu ici pour les bains, le hammam était bien. J'avais des problèmes d'articulations mais aujourd'hui, je remercie Dieu, je suis guéri » nous dit Ali de Sousse. « Les eaux thermales sont un don de la nature, estime Nehla de Tunis, On combine dans cette station le thermalisme, les randonnées, la découverte et le sport » dit-elle. Les habitués des thermes et les fidèles de ces bains d'eau chaude ont fait de Hammam Bent Djedidi un véritable coin touristique, créditant davantage les vertus médicinales des sources. Les riverains, comme les touristes venus des quatre coins du pays, témoignent de son efficacité et affirment que beaucoup de malades ont été soulagés de leurs souffrances, notamment ceux atteints de rhumatisme et de maladies dermatologiques et cutanées.