Lors d'un point de presse tenu mercredi 21 février en son siège, à Tunis, le mouvement Wafa a préconisé l'organisation d'une conférence nationale sur le renforcement des capacités nationales en matière de contre espionnage « à la lumière des nombreux indices et des déclarations des dirigeants politiques et autres sur la recrudescence des activités d'espionnage en Tunisie et leurs dangers sur la sûreté de l'Etat et la sécurité du pays et des citoyens en général. » Le président du mouvement, Abderraouf Ayadi, a exprimé la profonde inquiétude du mouvement Wafa à cet égard, proposant la création d'un service de contre espionnage autonome à même de mieux protéger le pays sur ce plan. Les responsables du mouvement Wafa ont également mis l'accent sur la nécessité d'adopter de nouvelles dispositions juridiques dans ce but, à l'instar de la qualification des activités d'espionnage comme étant des activités à caractère terroriste passibles des peines stipulées à l'encontre des crimes terroristes conformément à la loi antiterroriste, y compris le terrorisme d'Etat. Or, la loi antiterroriste protège les diplomates, a noté Abderraouf Ayadi qui a rappelé que son mouvement avait déposé, en 2013, une plainte auprès des tribunaux tunisiens contre le service de renseignements israélien, dit le Mossad, suite à des déclarations officielles israéliennes avouant l'implication du Mossad dans l'assassinat du militant palestinien Abou Jihad, en Tunisie, et plus exactement à Sidi Bou Said, en avril 1988. Il a rappelé que le Mossad est également impliqué dans l'assassinat du savant tunisien Mohamed Zouari, devant sa maison à Sfax, en 2016, de l'aveu de responsables israéliens, ajoutant que les assassinats des dirigeants politiques tunisiens Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, en 2013, par des terroristes s'insèrent, à vrai dire, dans le cadre d'agendas géopolitiques extranationaux, outre les menaces persistantes d'assassinat ciblant de nombreux autres dirigeants politiques et relevant du même cadre de ce jeu dangereux extranational. Les responsables du mouvement Wafa ont mis en garde contre le danger des infiltrations étrangères sous toutes les formes sur l'indépendance de la décision nationale, insistant sur l'aggravation du phénomène de la corruption et le danger qu'il représente dans ce domaine, notamment en utilisant la Tunisie pour le blanchiment de l'argent sale d'origine étrangère, ce qui a terni son image de marque auprès de ses partenaires internationaux, comme le confirment les rapports internationaux publiés récemment à ce sujet.