- La campagne pour les élections municipales est édifiante à plus d'un titre, montrant que l'ISIE, avec les moyens dont elle dispose, est dans l'incapacité d'anticiper tous les problèmes et de les régler à temps, surtout qu'elle s'est donnée le rôle de gendarme et que le dernier souci est de constater des faits, sans avoir la possibilité de faire face aux dérapages et aux infractions qu'elle se limite à compter, uniquement. La campagne est entachée de nombreux dérapages et les derniers confirment que les promesses de séparer entre la religion et la politique ne sont que des paroles, surtout avec ce qui se passe dans les mosquées, comme l'a reconnu le ministre des Affaires religieuses, avec de graves infractions que l'Instance supérieure indépendante (ISIE) n'a, jusqu'à maintenant, fait aucune allusion. Comme ce fut le cas pour 110 imams qui font de la politique et dont les activités «ont été gelée», jusqu'à la fin des élections, le ministre des affaires religieuses Ahmed Adhoum, en visite de travail vendredi dans le gouvernorat de Siliana, n'a pas exclu "quelques dérapages" dans certaines mosquées du pays qui compte 5800 lieux de culte, malgré les efforts du département de tutelle. Ahmed Adhoum, a annoncé, hier, la suspension temporaire des activités de 110 cadres religieux candidats aux prochaines municipales prévues le 6 mai 2018. "Jusque-là, le département des Affaires religieuses a suspendu les activités de 110 cadres religieux candidats aux prochaines élections municipales prévues le 6 mai 2018", a-t-il indiqué lors d'une visite de terrain dans le gouvernorat de Nabeul. Ces pseudo-imams qui ont affiché leurs ambitions terre-à-terre sont-ils dignes pour reprendre leurs offices, alors que tout montre qu'ils utilisent la religion à des fins politiques ? Et on se demande pourquoi la suspension est temporaire et non définitives comme le stipule la loi ? En vertu de l'article 6 de la Constitution, "l'Etat assure la neutralité des mosquées et des lieux de culte à l'égard de l'exploitation partisane", ce qui n'est pas le cas, actuellement. Selon Adhoum, " ces imams-prédicateurs reprendront leurs activités juste après les élections prévues le 6 mai 2018". "Toutes les mosquées sont sous contrôle et sont prémunies contre le discours religieux radical grâce à la coopération entre cadre du ministère et les autorités locales et l'accent est mis sur la nécessité de faire prévaloir le discours modéré dans les prêches du vendredi", a toutefois déclaré le ministre au correspondant de l'agence TAP. Le ministre a souligné le rôle dévolu aux prédicateurs et imams dans la diffusion des nobles valeurs islamiques fondées sur la modération, rappelant que l'édification des lieux de culte ne fait pas partie des attributions du ministère mais des associations et composantes de la société civile, mais le département de tutelle apporte son aide pour les équiper et les entretenir. Le mal fait par les extrémistes religieux a donné à la Tunisie, une image d'exportateur de terroristes et tout cela n'est dû qu'à la nonchalance des autorités religieuses et, par conséquent, du pouvoir central, dans la prise de décision, en vue de faire face au fléau du lavage des cerveaux des croyants subjugués par le prestige et l'aura des imams qui enfreignent, même, les nobles préceptes de l'Islam. Les pratiques des extrémistes se reflètent, aussi, à travers d'autres méthodes avilissantes, même pour les candidates aux municipales ayant accepté de faire partie de listes douteuses, comme c'est le cas avec l'affiche de la liste indépendante "Al Eklaâ", à Metlaoui, qui suscite une large polémique sur les réseaux sociaux du fait que les femmes candidates, qui sont au nombre de douze, y sont représentées par des silhouettes anonymes, alors que les hommes y figurent avec leur portrait. Dans un statut sur sa page Facebook, l'association Mourakiboun critique sévèrement l'ISIE pour avoir validé cette affiche qui "dissimule sciemment le portrait des candidates". Zaineb Labidi, candidate d'Al Eklaâ (classée deuxième dans la liste), explique, vendredi, à l'agence TAP, que l'absence de photo des candidates est un choix personnel de leur part et ce pour éviter que leurs portraits soient déchirés ou défigurés. Abdelbasset Halim, tête de liste, signale, pour sa part, que la loi électorale n'oblige pas les candidats à publier leur photo. Il dit comprendre le choix de ses colistières précisant qu'un portrait de tous les membres de la liste figure sur les réseaux sociaux et dans les tracts qu'ils distribuent au public. Les responsables à l'Instance régionale indépendante pour les élections (IRIE) affirment, à l'agence tap, que la loi n'oblige pas les candidats aux élections à publier leur photo. Ils précisent que le candidat tête de liste d'Al Eklaâ avait présenté à l'IRIE une déclaration écrite expliquant que l'absence de photo des femmes candidates est un choix personnel de leur part.