À l'issue des 11 premiers mois de l'année en cours et après deux décennies de restructuration et de mise à niveau des unités productives tunisiennes, 209 entreprises ont été privatisées. Un produit total (recettes) de 5700 MDT a été enregistré pour toutes les opérations de cession réalisées par l'Etat au profit des investisseurs privés locaux et étrangers. 50% des entreprises ont été totalement privatisées et 20% ont été liquidées. Le reliquat est réparti entre des opérations de concession, d'ouverture du capital par OPV (opération publique de vente). L'Etat poursuit ainsi son désengagement de la quasi-totalité des activités économiques, et ce dans le cadre de sa politique macro-économique. Cette initiative prise par le gouvernement, s'inscrit dans un contexte de renchérissement de la croissance et du développement de la structure économique. Par ailleurs mondialisation oblige, la privatisation est une technique d'autant plus délicate qu'elle concrétise la démarche d'ouverture de l'Etat et soutient le processus de redéploiement de l'appareil productif de manière à être au diapason de la concurrence étrangère, le secteur industriel se taillant ainsi, la part du lion des privatisations réalisées. Dans le secteur de l'industrie, la Société Tunisienne des Industries Automobiles (STIA) a procédé à la cession des participations publiques à raison de 99,99 % du capital. Selon la logique qui valorise les intérêts du secteur industriel d'où une privatisation totale se traduisant par un nette amélioration de la branche d'activité (telle que l'industrie automobile), laquelle amélioration s'observe à différents niveaux, et, en l'occurrence, la gestion de l'organisation, souvent rigide et classique (selon le modèle étatique), se transformera en une gestion stratégique qui mise sur de nouvelles valeurs moyennant une structure flexible et évolutive. Par ailleurs, un autre groupe d'entreprises a opté pour une privatisation partielle. La Société Nationale de Distribution de Pétrole (SNDP), en est un exemple, l'ouverture du capital à hauteur de 35 % au profit d'un investisseur stratégique du secteur. Ou encore dans le domaine des services, la Banque de Tunisie et des Emirats (BTE) avec une cession des participations publiques de l'ordre de 38,90 % du capital. Concernant ces entreprises, l'Etat a décidé, pour leur insertion dans le programme de privatisation, de garder un droit de regard et de prise de décision en raison de la sensibilité qui touche le secteur d'opération de ces sociétés. En d'autres termes, l'Etat doit avoir la possibilité d'exercer son pouvoir rien qu'au profit du consommateur tunisien. Il faut bien que les droits de ce dernier soient remis au soin d'une entité soucieuse de l'intérêt général. Hormis le secteur de l'industrie, ceux de l'agriculture et des services envisagent eux aussi des opérations de cession de parts publiques, toutes de façon partielle. La Banque Tuniso-Koweitienne (BTK) en présente un exemple par la cession d'un bloc d'actions représentant 60 % du capital dont 30% représentant des participations publiques. Tout comme la Société de Développement Agricole Lakhmès (SODAL) avec la cession des actifs et location des terres domaniales. Le programme de privatisation prend part aujourd'hui au processus d'intégration de l'entreprise privée dans la nouvelle structure économique. Les différents indices témoignent actuellement de la performance notable des indicateurs économiques résultant des opérations de privatisation. La société Ateliers Mécaniques du Sahel (AMS) reflète l'exemple modèle de réussite depuis sa privatisation. L'année 2004 avait déjà vu la cession de l'unité quincaillerie reprise par la "Société Modern Industry" du Groupe Azzabi pour 2,3 MDT. Et cette année, le groupe LOUKIL a acquis 78,89 % des participations publiques dans le capital Ateliers Mécaniques du Sahel (AMS) au prix de 2,5 MDT. Ces programmes de privatisation, connaîssent désormais, un essor accru, un apport considérable pour l'évolution du marché financier. Une vision optimiste qui joue en faveur de l'attractivité des capitaux étrangers vers la Tunisie et par conséquent une recrudescence des IDE.