A fin mars 2018, les ventes d'huile d'olive ont atteint 777 MD contre 234 MD au cours du premier trimestre de 2017. La BCT appelle à une reprise impérative de la production et la commercialisation des dérivés du phosphate afin de préserver les marchés extérieurs et conforter les flux en devises La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a publié hier son analyse sur les échanges commerciaux de la Tunisie relative au premier trimestre de 2018. Le rapport souligne une contraction du déficit commercial de 5,8% par rapport au premier trimestre une année auparavant pour atteindre 3.655 MD représentant 3,4% du PIB contre 4% du PIB en 2017. De même, une accélération des exportations est constatée (+35,2% contre +7,4% une année auparavant) qui s'est conjuguée à une progression moins rapide des importations (+21,3%), entrainant une amélioration du taux de couverture de 7,6 points de pourcentage pour se situer à 73,6%. La même source signale une poursuite de la progression des ventes des secteurs des industries manufacturières à un rythme soutenu (+26,7%) et une hausse des ventes du secteur de l'agriculture et des industries agroalimentaires (+89,4%) en lien avec l'affermissement des ventes d'huile d'olive qui ont porté sur une valeur de 777 MD contre 234 MD au cours du premier trimestre de 2017. Détérioration de la balance énergétique L'évolution des échanges commerciaux de la Tunisie à fin mars dernier fait ressortir un élargissement du déficit de la balance énergétique de 199 millions de dinars pour atteindre un niveau record de 1,382 milliard de dinars. Cependant, on enregistre un fort redressement de la balance alimentaire qui a dégagé un excédent de 223 millions de dinars contre un déficit de -384 millions au cours de la même période de 2017 suite essentiellement à l'accroissement des ventes d'huile d'olive. En outre, le rapport dégage un repli des ventes du secteur des mines, phosphates et dérivés (-26,5%) et ce, en relation avec la poursuite des perturbations au niveau des sites de production et de transport. Les principales conclusions de la BCT Le déficit commercial demeure élevé au cours du premier trimestre de 2018 et ce malgré la forte propulsion des exportations d'huile d'olive et la poursuite de la bonne performance des ventes des secteurs des industries manufacturières. La BCT tire la sonnette d'alarme concernant le déficit record de la balance énergétique dont le déficit est devenu « structurel » et « insoutenable », vace le risque de se creuser davantage au cours des prochains mois en lien avec la montée des cours de pétrole qui ont franchi la barre des 75 dollars le baril et la baisse de la production nationale en produits énergétiques. Par ailleurs, l'institution d'émission appelle à la mise en place d'un programme d'efficacité énergétique qui s'articule autour de la diversification des sources en l'occurrence l'exploitation des énergies renouvelables, la rationalisation de la consommation et l'accélération des investissements dans les domaines d'exploration et de développement. Le rapport appelle également à une reprise impérative de la production et la commercialisation des produits dérivés du phosphate afin de préserver les marchés extérieurs et conforter les flux en devises. Il est nécessaire aussi de pallier le dérapage des importations des produits non essentiels Poursuite de la dynamique engagée pour rationaliser la consommation notamment des produits importés et superflus qui n'ont aucun apport dans les chaînes de valeur nationales. In fine, la BCT indique qu'il est important de mettre en place une démarche efficiente pour la levée des obstacles obsturant la conquête du marché libyen et ceux des pays de l'Afrique subsaharienne.