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Au marché de Nabeul, le poisson vaut de l'or
Publié dans Le Temps le 19 - 05 - 2018

A chacun sa bourse, à chacun son poisson. Une ambiance particulière règne au marché de poissons de Nabeul, dans un magma humain où il devient difficile de se frayer un chemin parmi les gens et les rangées de caisses de poissons entreposées.
Devant les voûtes, des camionnettes frigorifiques sont stationnées les unes à côté des autres. Des grossistes vendent leur poisson à des détaillants. Les transactions sont difficiles en ce mois sacré. Les quelques vendeurs qui étalent du poisson frais attendent patiemment le client. Selon un commerçant, le marché du poisson reste sous l'emprise de ces intermédiaires qui, eux-mêmes, sont soumis à l'offre, donc à la production.
«Les mandataires restent les maîtres du marché du poisson, ils savent bien qu›il y a une forte demande, surtout en ce mois de Ramadhan, alors ils accaparent toutes les quantités pêchées», estime le poissonnier. Selon Am Salah, ce sont les mandataires qui imposent leur diktat. Ce qui provoque la flambée des prix du poisson c›est la multiplication des intermédiaires.
Ainsi, le produit passe par quatre à cinq revendeurs. Le prix de la sardine riche en oméga 3, qui était, il y a quelque temps de cela, entre 1d000 et 1d500, a connu une augmentation vertigineuse atteignant les 4 dinars le kg.
Cette hausse des prix qui met à rude épreuve le portefeuille des Tunisiens en les privant de consommer le seul poisson qui demeurait accessible a été justifié par plusieurs vendeurs et pêcheurs par la détérioration des conditions météorologiques ces derniers jours».
«À 2d500 le kg le prix de la sardine demeurait raisonnable, mais payer le kilo à 4000, c'est juste hallucinant», estime une ménagère. Pas plus loin, les vendeurs du chien de mer (sfen) sortent leurs griffes. Le kg est vendu à 23 dinars ! C›est inabordable et trop cher», nous dit Jalila qui ne cache pas sa surprise devant la flambée des prix. «Du jamais vu, les prix grimpent. Ma bourse ne me permet pas d'acheter ces variétés. C›est devenu inaccessible», dit-elle. C'est excessif je n'ai pas de sous. J'opte pour un poulet», avoue-t-elle.
Certains consommateurs paraissent hésitants : «C'est impensable» se lamente un cadre de banque «mais oui, c'est la loi du marché, quand l'offre est inférieure à la demande».
Dans la foule, il y a certains badauds qui viennent à titre de spectateurs. «Moi, je vais attendre encore, car les prix vont baisser vers la fin de la journée», dit un citoyen d'un certain âge. Les vendeurs imputent cette hausse aux grossistes qui vendent cher leurs produits.
«On ne fait qu'aligner nos prix sur ceux des grossistes avec une petite marge, puisqu'il nous faut bien gagner notre vie», explique un vieux marin. Les prix des poissons, notamment le poisson blanc, ont pris aussi une courbe ascendante avec une moyenne de 16 dinars pour la daurade ou le loup semi-élevage. Un ancien pêcheur explique que «les sorties en mer des marins-pêcheurs se soldent souvent par de très faible prises. Les quelques cageots débarqués une fois l'embarcation à quai sont vite achetés à prix forts». Et de signaler : «Il faut aller chercher le poisson ailleurs que dans les zones traditionnelles de pêche. Les niches connues sont désertées par les espèces qui les fréquentaient».
Si les poissons bleus sont abordables, les fruits de mer et crustacés ne font que grincer les dents. Les chevrettes s'affichent à 75 dinars, le calamar à 25 dinars, les clovisses à 12 dinars. «Ces fruits de mer sont subitement devenues très chers, on dirait du caviar», nous dira un citoyen revenu bredouille du marché. «Pourquoi ne pas boycotter, ainsi elle pourrira dans les cageots, et cela poussera les vendeurs à afficher des prix raisonnables, c'est quoi cette spéculation que personne ne contrôle et cette loi que la majorité de vendeurs font semblant d'ignorer» martèle-t-il avec colère.
De leur côté, les consommateurs sont indignés quant à cette situation qui les prive de ces fruits de mer devenus un luxe. Maha, une habituée de ce coin vient tous les jours s'approvisionner en poissons «J'achète ce qui me manque. Cette fois-ci j'ai envie de m'approvisionner en calamars et chevrettes que j'adore beaucoup. C'est cher. Je me suis contentée d'un demi kilo de calamars!».
Jalel qui vient de sortir de son boulot est très fatigué. Il a du mal à se frayer un chemin dans cette masse humaine «Il faut avoir une dose de savoir-faire du coude pour se frayer une place dans les foules compactes qui se font et se défont au gré de la vague et sans logique apparente. «Cher, tout est cher. Mais on n'a pas de choix. Regardez les prix des moules et des crevettes, ça dépasse les normes. Ma bourse ne me permet pas. A ce prix là, je préfère aller moi-même pêcher mon poisson», lance-t-il.


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