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La mémoire en commun, entre Tunisiens et Britanniques
Publié dans Le Temps le 19 - 05 - 2018

Aujourd'hui, commémorations et lieux de mémoire sont au cœur de nos réflexions. La campagne de Tunisie, également connue sous le nom de bataille de Tunisie, est un ensemble de batailles de la seconde guerre mondiale qui ont eu lieu dans notre pays, sous le protectorat français, (entre le 17 novembre 1942 et le 13 mai 1943). Elles ont opposé les forces de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste, aux forces alliées: britanniques, américaines et françaises, qui ont conduit finalement à la victoire totale de ces derniers.
Cette victoire pour les alliés, s'inscrit dans une nouvelle phase de la guerre marquée par une série de succès militaires décisifs et que l'on appelle désormais, « le tournant de la guerre ».
Soixante quinze ans se sont passés depuis, mais les traces indélébiles restent toujours gravées dans la mémoire des Tunisiens et des Britanniques ; c'est ce que le rappelle si bien, l'expo- événement qui vient d'avoir lieu le 10 de ce mois, à la Résidence Britannique à la Marsa, en présence de Son Excellence, Mme Louise De Sousa, ambassadeur du Royaume Uni à Tunis, MM. Niall Barr, professeur de l'histoire militaire au Kings College de Londres, Néji Jelloul, ancien ministre de l'Education , et Raja Farhat, écrivain, comédien et metteur en scène, parmi les convives.
Des photos rares et expressives
Les historiens ont eu une place de choix dans ce processus, et donc été amenés à réfléchir sur les liens qui existent entre mémoire et histoire, ainsi que sur la manière de solliciter la mémoire, devenue matière d'histoire. La campagne en Tunisie, a fait l'objet d'une couverture photographique lors de la seconde guerre mondiale, (entre 1942 et 1943), qui a immortalisé des moments cruciaux de cette période. En témoigne, cette exposition de photos rares mais expressives, (une vingtaine), qui ont été accrochées sur les cimaises de la Résidence, et parmi elles, celle où le Premier ministre britannique Churchill s'apprête à quitter le Théâtre romain de Carthage, avec le lieutenant- général, Kenneth Anderson, après avoir donné un discours devant ses troupes, le 1er juin 1943.
Abandonner ou lutter
Pourquoi avoir décidé de marquer cet anniversaire, et en quoi consiste son importance ? Et, Mme De Sousa de répondre : « il s'agit d'une partie très importante de notre histoire, et cette exposition vient rappeler la mémoire en commun, entre Tunisiens et Britanniques... »
« Au mois de novembre dernier, ajoute-t-elle, nous avons commémoré l'anniversaire du début de la campagne, (novembre 1942-mai 1943). Nous avons été sur les traces des sites et lieux, pour honorer la mémoire de ceux qui se sont battus et sacrifiés pour nous... Aussi, pour arriver à comprendre, ce que cela a coûté pour les victimes et les survivants, pour que nous puissions aujourd'hui vivre en paix. Nous avons visité les endroits de bataille et les lieux les plus significatifs comme : le cimetière de guerre à Enfidha, Kasserine, Sbeitla, Mareth, Medjaz el Bab, Oued Zarga, Takrouna... pour ne citer que ces endroits. »
Pourquoi avoir tenu cet événement à la résidence britannique, et non dans un lieu public ? Selon Mme Louise De Sousa, la Résidence britannique à la Marsa, était le siège des forces britanniques après la libération de Tunis qui s'est passée le 13 mai 1943.
Pourquoi, est-il important de se souvenir de tels pans de notre histoire ? Aurait-il été préférable d'essayer d'en oublier des épisodes difficiles, tels que la guerre ?
« On se souvient de ces événements, déclare Mme l'ambassadeur britannique, parce que cela suscite des débats si importants qui nous poussent à nous demander, pourquoi, il y a eu des guerres ? »
« Parce que, poursuit-elle, les forces fascistes essayaient de s'emparer du monde entier... les Alliés n'avaient à ce moment, qu'un seul choix ; abandonner ou lutter.
C'était à un moment où la Tunisie réclamait sa liberté. Rappelons-nous de la fameuse lettre où Bourguiba appelait son peuple pour soutenir les Alliés, contre le fascisme et le nazisme. Une période au fait, où le monde entier a souffert pour pouvoir vivre en paix. Cela me rappelle aujourd'hui également, le jour où les Tunisiens ont choisi la liberté et la démocratie en 2011... »
Quel message, aimerait-on transmettre en ces temps difficiles ?
Pour Mme De Souza, « il ya 75 ans, des milliers de jeunes soldats et d'autres personnes, ont fait des sacrifices pour préserver la liberté pour nous, aujourd'hui. Il faut s'en souvenir encore et toujours, puisque la liberté est précieuse et nous devons la défendre... Arriver à comprendre le prix de la guerre et ses conséquences, pour ses victimes, ses survivants et en fait pour nous tous, peut constituer une étape vers la construction de la paix ».
Comprendre l'histoire pour déterminer l'avenir
Pour Niall Barr, professeur de l'histoire militaire au Kings College de Londres, l'objectif de parler de la campagne en Tunisie, c'est d'évoquer sa complexité et ses aspects surprises. Selon lui, les décisions prises à Casa au Maroc, ont changé les donnes pour Roosevelt et Churchill.
« Casa, déclare t-il, a eu un rôle significatif jusqu'à la fin de la guerre, et la campagne en Tunisie en 1943, qui était courte mais très chargée, a changé le cours de l'histoire au profit des Alliés et du reste du monde.
A mon avis, conclut-il, il faut comprendre notre histoire pour déterminer notre avenir... ». Une situation que raconte et décrit avec maints détails, Lillian Craig Harris, dans son livre, « Cimetières et souvenirs : la seconde guerre mondiale en Tunisie », où elle écrit : « la perte et la douleur font partie de la condition humaine, et servent de catalyseurs pour comprendre notre humanité ».


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