Initiée par le centre culturel de Djebel Semmama, la 7ème édition, placée cette année sous le thème : « les montagnes du monde se rencontrent à Djebel Semmama », (région de Kasserine), a eu lieu du 11 au 13 mai 2018, avec le soutien du ministère des Affaires Culturelles et celui de la Fondation Rambourg, chargée d'édifier le premier espace culturel au pied de la montagne, en Tunisie et dans le monde arabe. Un projet dont le coût global de construction atteindrait un milliard de millimes et dont l'inauguration est prévue, fin automne 2018. Un véritable hymne à la montagne, au pastoralisme et à la tradition. Le programme mis au point, nous a permis de vivre des moments inoubliables, dans un contexte de fête adaptée à tous les temps. Un message de paix Comme chaque année et depuis sept ans, les organisateurs de la fête des bergers proposent une véritable fête populaire, devenue au fil du temps, un événement incontournable ; une façon de renouer avec la tradition et de nous offrir, toute la richesse de la culture des montagnes. L'objectif consiste à faire passer un message de paix , à travers des spectacles et des concerts musicaux assurés par des artistes tunisiens et étrangers, venus de Belgique, d'Argentine d'Ukraine, d' Espagne, d'Algérie, de Palestine, des USA, des Pays Bas, et des pays africains . Une édition ponctuée donc, d'animations diverses, grâce à une équipe d'hommes dévoués et efficaces, menée par l'extraordinaire fils de Semmama, Adnen Helali, cheville ouvrière de l'événement. La montagne, fief de l'oubli et de l'isolement Entre vouloir monter un projet et le réaliser, il existe quand même tout un fossé avoue Adnen qui travaille d'arrache pied, durant des mois et des années pour que son rêve devienne réalité, incitant les partenaires de différents bords, à partager son projet. Artiste comédien et activiste culturel, Adnen qui milite depuis toujours, pour son pays et sa région, en animant, « Le Printemps de Sbeitla », « Yaoum Al Jebel » puis « La fête des bergers », reste égal à lui-même, quant à sa foi en sa mission et le respect qu'il porte à l'autre. Lors d'un point de presse tenu dans la grotte de la montagne, Adnen Hélali a rappelé que la première édition de « Yaoum Al Jebel », (journée de la montagne) tenue en 2011, est devenue depuis 2012, « La fête des bergers », pour répondre à la nonchalance et l'indifférence de nos officiels qui exhortent ainsi les gens, à quitter la montagne. « On dirait, a-t-il dit, la malédiction qui s'abat sur les montagnes, devenues fief de l'oubli, isolement, pauvreté, violence et terrorisme... ». Selon Adnen Helali, l'édition de cette fête était prévue du 28 avril au 1er mai avec la participation d'une trentaine de pays, (dont l'Equateur et le Chili), mais elle a été reportée et pour cause, les élections municipales. « Le report, a-t-il déclaré, n'a pas été sans dégât puisqu'on a dépensé tous nos moyens pour solliciter nos invités à venir partager notre fête mais qu'en fin de compte, il y a eu désistement pour changement de calendrier. » Lors de cette édition, le succès a été au top, grâce à la collaboration avec l'association des jeunes artistes tunisiens, l'assistance de la Fondation Rambourg, et le climat de sécurité assuré dans cette zone à risques, par nos agents de la Garde Nationale et de l'armée qui nous ont escortés, matin et soir, durant nos déplacements d'un lieu à l'autre. La Catalogne, invitée d'honneur La Catalogne a brillé de ses mille feux puisqu'elle a été choisie en tant qu'invitée d'honneur, avec un spectacle musical donné par le duo Ester Roca Vila et Josep Subirana, « Zona de Risc », un show hybride, entre musique, poésie, effets sonores et performance, une palette variée d'émotions. Et aussi, le spectacle autour du feu des bergers, avec la participation des voix de Semmama, du poète argentin, Eduardo Sivori, de la poétesse catalane, Consol Vidal, de l'artiste ukrainienne, Olga Bereza, et des artistes : Omou Akhairati, (Guinée), Mama Aicha Bathily, (Mauritanie), Almat Adoud et Djibrine, (tchado), Afsatt Laomi, (Benin), Daodi Nianga, (Sénégal), Frank Yotedji, (Cameroun). Sans oublier, la brillante performance de la troupe « Jafra » de Palestine, « Nememche » d'Algérie, et celle de Mehrez Laabidi de Tunisie. L'édition de la fête des bergers s'inscrira bien dans la continuité de cette manifestation, car depuis quelques années déjà, elle s'enracine dans l'histoire, la tradition, mais aussi, la vie culturelle de cette région, pour célébrer l'union des hommes avec celle des paysages et de la vie pastorale. On ne remerciera jamais assez, les habitants de ces régions, pour leur sens de l'hospitalité et leur amour à défendre le droit des montagnards à la culture ; celle de la vie, et non de la peur et de la mort !