L'Equipe de Tunisie est rentrée vendredi de Russie, où elle a côtoyé pour la 5ème fois, les mastodontes du monde. A propos de sa participation, les avis ont été mitigés, entre ceux qui considèrent le verre à moitié plein et ceux qui le voient, à moitié vide. Tout compte fait, le bilan est honorable, sur la base de plusieurs facteurs. Objectivement, l'Equipe de Tunisie s'est acquittée courageusement de sa tâche. Tous les joueurs ont donné le meilleur d'eux-mêmes, idem pour le staff technique et celui chargé du volet physique. Avant d'entamer la grande aventure, les « Aigles de Carthage » ont effectué des tests contre des sparring partners de renoms tels que l'Espagne, le Costa Rica, l'Iran et le Portugal. Le rendement de l'ensemble du groupe a été fortement apprécié par tous les observateurs et personne parmi ceux qui nous assourdissent les oreilles, chaque soirée, dans les plateaux, n'a émis la moindre réserve sur le compartiment offensif, puisque les joueurs sont parvenus, à chaque rencontre, à chatouiller les filets de l'adversaire. Enthousiasmés par le rendement et les résultats, bon nombre de consultants, et de techniciens n'ont pas hésité à faire l'éloge des joueurs et aussi de Nabil Maâloul. Tout d'un coup, ces éloges se sont transformés, par la suite, en critiques très agressives. Cette versatilité s'explique, dans une large mesure, par deux choses, ou bien par jalousie ou alors par ignorance. N'oublions pas que, dans le passé, les possibilités leur sont présentées pour entraîner soit des équipes, soit même l'EN, sans donner la moindre satisfaction (Nous taisons les noms, par respect).Pour les ignares qui ne connaissent rien du football et qui trouvent le culot d'émettre des avis, ne serait-ce que, pour apparaître sur le petit écran et de servir de « déco », ces gens là n'ont pas le droit de parler d'un domaine qui leur est étranger. C'est grave d'accuser les joueurs ou le staff de l'EN de manque de patriotisme. Le patriotisme ne s'achète pas dans les marchés. On a l'impression d'en faire de la surenchère là-dessus, et de donner des leçons. On appelle ça du populisme de très mauvais goût. A titre d'exeple, quelle mouche a piqué ceux qui ont critiqué le comportement du sélectionneur national, lors de son récit la « Fatiha ». A quoi cela leur a-t-il gêné ? En Angleterre, le sociétaire de Manchester United, Didier Drogba, le fait avant chaque match, sans que les mass-médias britanniques ne réagissent pas le moindre « tic ». Cela fait partie de la notion de la citoyenneté et de respect de l'autre. Laquelle notion doit prendre encore du temps, pour être incrustée dans nos mœurs. Revenons à notre principal sujet, pour signaler que la Tunisie a dû attendre, pas moins de quatre décades, pour obtenir sa 2ème victoire, au Mondial, après celle de ‘78' en Argentine, contre le Mexique, tout en rentrant avec trois points. Entretemps, les « Aigles de Carthage » ont participé, trois fois, au Mondial, mais à chaque fois, ils rentraient avec un tout petit point, sous la conduite d'un sélectionneur étranger. Seulement, les critiques ont été timides et les voix étaient, à peine, entendues. Or, aujourd'hui, avec un sélectionneur purement tunisien (le seul autochtone parmi les quatre autres sélectionneurs des équipes arabes, présentes en Russie) et un groupe de joueurs jeunes et perfectibles, ou trouve le moyen de les « cribler » sans cesse, sur toutes les chaînes. Une campagne de dénigrement dépourvue de la moindre retenue, de la moindre sagesse ! Nos joueurs n'ont épargné aucun effort pour représenter dignement, leur pays, même s'ils avaient affaire à des équipes de loin supérieures. Ils ont poussé une équipe comme l'Angleterre à arracher la victoire, dans les ultimes minutes. A ce propos, le sélectionneur british, Garet Southgate a reconnu verbalement que le match le plus difficile disputé par l'équipe de la Rose, était le premier match, contre la Tunisie. Il est vrai que sur le plan offensif, ce jour là, on n'était pas fameux, mais la Tunisie a sorti un très grand match tactique. Contre la Belgique, la Tunisie était dans l'obligation d'aller chercher la victoire, en avançant ses lignes d'un cran. Néanmoins, l'équipe belge possède quatre « diables » en attaque, capables de profiter d'une mini-occasion, pour marquer. Et puis lors dudit match, l'EN a perdu deux défenseurs colossaux, Bronn et S. Ben Youssef, pour rejoindre Moëz Hassen à l'infirmerie. Et ce , sans parler du penalty sévèrement décrété par l'arbitre américain. Il faut reconnaître, en revanche, que les joueurs ont été fragiles sur le plan mental. Nabil Maâloul en était conscient. D'ailleurs, en essayant de soigner cette lacune, il a leur adressé un message, à travers les mass-médias, en déclarant que la Tunisie est même capable d'atteindre les quarts de finale. Cette déclaration est faite indirectement aux joueurs et non, au public. A la veille du Mondial, le sélectionneur national aurait commis une grave erreur s'il s'était montré défaitiste ou négativiste, en énumérant les lacunes et les défauts de son effectif ! Les attributions d'un sélectionneur se limitent au choix des joueurs et à la tactique appropriée à chaque rencontre, en fonction de la qualité de l'adversaire et surtout des qualités individuelles et collective du groupe. Un sélectionneur ne va pendre son temps à faire apprendre aux joueurs, le contrôle de balle ou la nature de la passe à faire, en fonction de l'action. Cela fait partie du bagage technique de chaque joueur avant son atterrissage en Equipe Nationale. Donc, c'est au niveau des clubs et surtout de la formation que l'essentiel du travail, devait être fait, mais toujours négligé. En ce qui concerne ce point, il y a de quoi écrire un livre ! Donc, essayons d'être positifs et de tirer des conclussions en toute objectivité de la participation de l'EN au Mondial de Russie, d'autant plus que la CAN « 2019 » approche à pas de géants. Le moindre chamboulement risque de causer un grand tort, à l'équipe de Tunisie, vu l'importance inestimable du facteur temps. Pour la petite histoire, le sélectionneur de la Manschaft , Low, vient d'être confirmé jusqu'à 2022, alors que l'Allemagne venait de quitter Moscou, par la petite porte. La sagesse n'est pas un vain mot !!!