Dés le matin du dimanche, toutes les communes, la société civile et les citoyens ont procédé à de vastes opérations de nettoyage. A Nabeul, plusieurs cités semblent particulièrement affectées, à l'image de Sidi Amor, Rebat, Habib Thameur, Ajmi, et Oued Souhil où les maisons et les commerces ont subi des dégâts considérables. Une réunion de crise a eu au siège à la municipalité de Nabeul, pour analyser l'étendue du sinistre, nous a affirmé Nour Boumaiza chargé de la communication qui a souligné que la municipalité s'est mobilisée, depuis dimanche, pour nettoyer la ville et intervenir dans les quartiers sinistrés. Il est vrai que la situation était préoccupante après ces inondations qui ont touché tout le Cap Bon. Certains citoyens contactés ont regagné leurs maisons en pleurs. A Sidi Amor à Nabeul, l'eau est montée souvent à plus d'un mètre dans les pièces situées au rez-de- chaussée des maisons bordant l'oued Moussa « On est désemparés, on ne sait pas ce qu'on va devenir. J'ai tout perdu. Tous mes meubles ont été gorgés d'eau ainsi que l'ensemble des appareils ménagers», nous explique une dame en tentant d'évacuer l'eau de sa salle à manger. A Habib Bourguiba, Habib Thameur, Lahouech et Oued Souhil, la protection civile, les riverains et les associations ont procédé à des opérations de nettoyage dans les rues, sur les places recouvertes de boue. Les scouts ont dépêché de secouristes bénévoles pour aider les sinistrés à remettre en état leurs demeures. Les inondations ont laissé des traces et ont plongé des familles entières dans la tristesse. Les dégâts sont importants, mais il est encore trop tôt pour effectuer une première estimation. A Nabeul, Béni Khaled, Korba et Takelsa, les riverains font preuve d'un véritable esprit de solidarité pour s'entraider et tenter de reprendre goût à la vie, après les émotions de la nuit de samedi à dimanche. L'émotion est grande et se mêle à de la tristesse. Une dame qui habitait Sidi Amor a passé sa nuit sur la terrasse de sa maison. «J'ai vu l'eau monter très vite. Dans la soirée, l'oued est sorti de son lit avant de commencer à pénétrer dans nos maisons. On a eu la peur de notre vie», explique Selma qui habite depuis longtemps dans ce quartier. «Depuis l'arrivée de l'eau dans nos maisons, on n'a pas vu passer beaucoup de monde. Heureusement, on est soudés. On est parvenu à nous débrouiller». souligne Samia de Oued Souhil. A l'AFH, les propriétaires de résidences, sont depuis dimanche matin les pieds dans l'eau pour nettoyer toutes les pièces situées au rez-de-chaussée. A l'aide de motopompes de fortune, ils évacuent l'eau contenue dans les caves et les remises. A l'avenue Habib Bourguiba, certains commerces ont été endommagés. " «Ma boutique est triste à voir. Tout baigné dans l'eau. Les meubles sont saccagés. Les portes ne ferment plus». Une jeune dame de Korbous est à la fois triste et en colère. «La station thermale est inondée. La Araka est touchée. Les voitures sont endommagées. On est bloqué depuis samedi soir. Le maire a demandé officiellement que Korbous ville soit déclarée zone sinistrée» Pas plus loin, Béni Khalled est très touchée Khaled a l'air très triste. "Du jamais vu dit-il "Routes défoncées, chemins rendus impraticables, champs d'agrumes ravagés, le désastre est impressionnant". Les zones touristiques ont été touchées. Les eaux se sont infiltrées dans cinq hôtels dans cinq hôtels à Nabeul, Korba et Soliman suite aux pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région. Ce qui a nécessité de déplacer les résidents à d'autres unités hôtelières, ou vers les étages supérieurs de l'établissement. La protection civile est intervenue pour pomper les eaux pluviales dans ces hôtels. Rached Khayati, membre de l'Association de la sauvegarde de la ville de Nabeul, a estimé que "l'élan de solidarité est remarquable et à la dimension des dégâts et des pénuries qui se font déjà constater: faible débit de l'eau de robinet, pompes à carburant en panne, boulangeries non opérationnelles... Tout le monde est mobilisé. Des Léos clubs, des lycéens, des écoliers et des enseignants étaient sur le terrain pour nettoyer leurs écoles et lycées. Ce qui ne trompe pas d'après les images qui circulent sur la toile, le Cap Bon est en train de vivre depuis samedi, une histoire d'eau inédite. Bref, Nabeul, comme l'ensemble des autres villes touchées par les inondations, attend de retrouver une vie normale.