L'opinion publique a le droit d'être édifié sur les dérapages que le pays est en train de subir, que ce soit au niveau politique, professionnel, économique et social, surtout que, depuis la Révolution, le citoyen subit toutes formes d'incohérences, de toutes parts, sans être fixé sur le pourquoi et le comment des choses. Certes, les politiciens sont embourbés dans leurs sales batailles rangées pour le positionnement sur la scène politique, mais, pour leur bien, ils doivent accorder un peu d'attention aux sentiments de leurs électeurs et daigner les informer sur ce qui se passe dans le pays, surtout pour cette affaire du navire roulier, l'Ulysse, accusé de tous les maux, actuellement. Aucune information officielle n'a été fournie, à propos de l'accident du navire Ulysse qui a sabordé de côté un paquebot chypriote en amarrage à Cap Nord, en France. Toutes celles que le citoyen et la presse a pu recueillir proviennent des organes d'informations français qui ont écharpé l'équipage du bateau tunisien, l'accusant de tous les maux, dans cet accident qui va coûter cher au pays, au moins avec l'augmentation des tarifs d'assurances pour tous les bateaux tunisiens, juste à cause de l'inconscience de quelques matelots qui n'ont pas fait leur travail et qui bénéficient de l'impunité, jusqu'à maintenant. D'abord sur les réseaux sociaux tunisiens puis français, la vidéo fait grincer des dents. On y voit l'équipage du navire tunisien Ulysse, serein, se dédouaner de la collision au large du Cap Corse, qui a provoqué 200m3 de pollution. Ils ont l'air d'aller bien. «Notre moral est au top!», assurent-ils. Leur commandant est «le meilleur sur terre, de la meilleure compagnie maritime» disent-ils. D'ailleurs, ils regardent un dessin animé «Les aventures de panda», preuve que tout va bien. L'accident qui leur a fait percuter un porte-containers chypriote et déverser plus de 200m3 d'hydrocarbures dans la Méditerranée ? «C'est vrai qu'il y a eu un petit problème, ça peut arriver à n'importe quel navire», dit le marin tunisien, qui a posté fièrement cette vidéo sur sa page Facebook. Les trois membres de l'équipage qui ont participé à cette vidéo ont comparu devant le juge d'instruction, dès leur arrivée en Tunisie, mais ils ont été, purement et simplement, libérés, avec l'assurance des enquêteurs qui affirment que les investigations se poursuivent. Pourtant, le ministre de l'Environnement français, François de Rugy, a dénoncé le «comportement anormal du navire tunisien». Pour lui, «À ce stade, on ne peut pas dire ce qui s'est passé mais il est évident que personne n'était la veille à la barre du navire roulier car sinon la collision aurait pu être évitée simplement par une navigation à vue et a fortiori avec tous les appareils électroniques». Noureddine Chaibi, le directeur général par intérim de la CTN a promis des sanctions contre l'équipage: «Je ne vais pas les défendre. Cela sera un des points dont nous discuterons» dans le cadre d'une réunion de crise. "Je suppose que leur état psychologique les a amené à parler de la sorte (...) Ils auraient dû se taire" a-t-il ajouté. Sur les réseaux sociaux tunisiens puis français, cette vidéo en a énervé plus d'un. Et il n'y a pas pire que de narguer l'opinion publique. Le secrétaire général du syndicat de base des agents maritimes, NizarRezgi, n'a pas trouvé mieux de crier au complot et d'affirmer qu'une campagne insidieuse est menée par certaines parties pour dénigrer la Compagnie tunisienne de navigation (CTN), afin de conduire à sa privatisation. Dans une déclaration, dans une intervention dans l'émission «Politica», sur Jawhara FM, NizarRezgui qui n'a même pas pris la peine d'aller assister les trois accusés dans cette affaire, s'en est pris à des hypothétiques détracteurs de la CTN, n'ayant pas honte de déclarer qu'il ne connait pas les chefs d'accusations contre les accusés. Il a, toutefois, indiqué qu'ils ont été convoqués par le juge d'instruction, lundi au Gorjani, à la suite de la diffusion de la vidéo diffusée, après l'accident du navire roulier Ulysse qui a créé une grande polémique. Il a eu l'audace quand même d'appeler à ne pas trop dramatiser cet accident qui, pourtant, a terni l'image des compétences tunisiennes et celle du pays, et a eu pour conséquence l'arraisonnement d'un autre navire de passagers «Le Carthage», durant de longues heures, en plus de l'augmentation des tarifs des assurances. Le mal est fait et la Tunisie paiera cher les errements de personnes inconscientes et incompétentes… et, pour éviter davantage de dérapage, les sanctions doivent être à la hauteur du mal fait au pays.