Le Temps - Les responsables tunisiens attendent les catastrophes pour commencer à bouger ou à en donner l'impression. Les dernières intempéries, avec les conséquences qui ont suivi ont en donné la preuve et c'est, aujourd'hui, que le ministre commence à promettre que la maintenance des ouvrages hydrauliques endommagés va être entamée dans les prochains jours. Certes l'Etat n'a pas les moyens pour faire le travail au niveau de toutes les infrastructures laissés à leur sort, en pleine dégradation, depuis au moins huit ans, sans qu'aucun effort n'ait été consenti pour entamer des travaux qui n'auraient pas coûté aussi cher que maintenant, mais les gouvernements qui se sont succédé avaient d'autres préoccupations. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir que les projets en cours de réalisation, pour se rendre à l'évidence que rien n'est nouveau et que ces projets datent de l'ère de l'ancien président de la République Zine El Abidine Ben Ali. Les Travaux de maintenance des ouvrages hydrauliques endommagés par les pluies diluviennes qui se sont abattues, mercredi soir, sur diverses régions du pays, seront lancés la semaine prochaine, a déclaré le ministre de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire Mohamed Salah Arfaoui. Dans une déclaration aux médias, en marge d'une visite d'inspection au gouvernorat de Kasserine, le ministre a indiqué que ces travaux concerneront 20 ouvrages hydrauliques, dont cinq à Kasserine, ajoutant que son département ne dispose pas des moyens nécessaires pour remplacer ces ouvrages par des ponts, dont le coût reste élevé. Le ministre a, dans le même cadre, rappelé que le pays compte 4000 ouvrages hydrauliques, contre 1000 ponts, précisant qu'aucun dégât n'a été enregistré au niveau des ponts dans toutes les régions, en dépit des quantités importantes de pluies. Arfaoui a annoncé l'ouverture d'une piste provisoire avoisinante de l'ouvrage hydraulique endommagé de Fériana, afin d'assurer la reprise de la circulation, en attendant la réparation dudit ouvrage. Le ministère de l'Equipement et le promoteur qui a réalisé ce projet ne sont pas responsable de la chute de l'ouvrage hydraulique de Fériana, a-t-il affirmé, estimant que l'accident été prévisible vu l'importance des précipitations. Une équipe technique relevant du ministère devra, néanmoins, se déplacer sur place en vue d'identifier les responsabilités, a-t-il encore dit. Au cours de sa visite à Kasserine, le ministre s'est rendu seulement à l'ouvrage hydraulique précité, ce qui a suscité la colère des habitants de la Délégation de Majel Bel Abbès, a affirmé l'activiste et syndicaliste, Mbarek Ferhi. Dans une déclaration à la correspondante de l'Agence TAP dans la région, le syndicaliste a estimé que le ministre aurait dû visiter les habitants isolés de Majel Bel Abbès et évaluer les dégâts agricoles. A noter que les intempéries qui se sont abattues sur la Tunisie, mercredi ont fait au moins cinq morts et deux disparus, selon un bilan du ministère de l'Intérieur. D'ailleurs, il est du droit des citoyens de se demander pourquoi le ministre s'est rendu juste à ce pont, pour constater les dégâts qui seraient plus importants ailleurs. A ce propos, Fayçal Tebbini, député de «La voix de l'agriculteur» à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) que les marchés publics accordés par complaisance et à travers les dessous de table sont les causes principales dans la destruction des ponts par les inondations, tout en appelant, d'une manière ironique, à changer le nom du ministère de l'Equipement. Et il est certain qu'il a mis le doigt sur la plaie… D'ailleurs, il n'y a qu'à voir l'état des routes qui ont été refaites, pour se rendre compte de l'ampleur des dégâts de la corruption.