Le rapport mondial 2018 de l'UNESCO, s'appuyant sur le Rapport périodique quadriennal (RPQ) 2016 concernant la Tunisie et sur d'autres données récoltées ici et là, a mis en exergue les efforts de notre pays en matière de développement culturel… Du côté de la production, le rapport mondial 2018 a noté que notre pays «s'est doté, en 2012, d'un Centre national du film et de l'image (CNCI) qui œuvre à la modernisation des salles de cinéma». D'autre part, l'UNESCO a mis en exergue le fait que «de nouvelles technologies ont pu être employées afin de collecter et diffuser des données culturelles». Et citant l'exemple de la Tunisie, le rapport a souligné qu'«en 2016, le ministère tunisien des Affaires culturelles a mis en ligne le portail OpenCulture (www.openculture.gov.tn/fr/) proposant une grande variété d'informations concernant le secteur créatif, en accord avec la politique nationale sur les open data». Cependant, en allant faire un tour sur ce portail, on peut constater que certaines données ne sont pas mises à jour comme par exemple pour le Festival international de Carthage, dont le dernier rapport financier date de… 2016. Néanmoins, ce portail essaie de faire dans la transparence. Il est à noter que «l'open culture» est un concept selon lequel la connaissance doit être librement diffusée et sa croissance doit provenir du développement, de la modification ou de l'enrichissement d'œuvres déjà existantes sur la base du partage et de la collaboration, sans être limitées par des règles liées à la protection juridique des droits de propriété intellectuelle. Dans un contexte de mondialisation, la conséquence est que tous les citoyens devraient avoir un accès égal à l'information. Toujours d'après le rapport mondial 2018, notre pays a également reçu le soutien du gouvernement suédois pour l'élaboration des RPQ, à travers des missions d'assistance technique délivrées par la Banque d'expertise. Cependant, le rapport insiste sur le fait que «l'assistance proposée traitait de nombreux autres aspects en plus de l'engagement de la société civile, et que les capacités et connaissances de la société civile ne forment pas un domaine spécifique d'expertise mentionné sur les pages de la Banque d'expertise». Aider les artistes à bouger L'un des 4 domaines-clés du rapport est la mobilité et la libre circulation des artistes et des professionnels de la culture. En ce qui concerne notre pays, le rapport mondial 2018 de l'UNESCO a mis en avant que, dans son RPQ 2016, la Tunisie a signalé de nouvelles mesures en faveur de cette mobilité. Ainsi, on peut lire : «L'aide à la mobilité des artistes, des créateurs et des praticiens de la culture a été identifiée comme l'un des nouveaux axes d'action de la politique culturelle tunisienne. Le ministère des Affaires culturelles soutient la participation d'artistes, de créateurs et de professionnels de la culture à des manifestations culturelles organisées à l'étranger (festivals, salons, expositions, etc.) en couvrant les frais de déplacement,de séjour et/ou de transport des œuvres. En 2015, 153 actions relatives à la mobilité ont reçu le soutien du Ministère. En octobre 2016, la Tunisie et la Commission européenne ont entamé des négociations visant à permettre la délivrance de visas de court séjour et à assouplir ou supprimer certaines des conditions prévues par le code des visas. La Tunisie deviendrait alors le premier pays d'Afrique du Nord à bénéficier d'un accord ambitieux de simplification de l'octroi de visas. Le ministère travaille également avec le ministère des Affaires étrangères, le ministère de l'Intérieur et les instituts culturels étrangers en Tunisie pour faciliter les procédures de demande de visas pour les artistes tunisiens ; ainsi que l'obtention de visas tunisiens pour les artistes étrangers souhaitant entrer sur le territoire. Par ailleurs, en mai 2017, la Tunisie est devenue le premier pays du Sud faisant partie du cadre de coopération de la Politique européenne de voisinage (PEV) à participer au programme Europe créative. Des acteurs de la culture et du secteur audiovisuel en Tunisie ont ainsi pu assister à des formations, à des festivals du film et à des activités pédagogiques sur le cinéma et l'accès au marché». Mais, il y a une question qui intervient dans ce processus : normalement tous les artistes qui en font la demande peuvent bénéficier de cette aide à la mobilité proposé par notre ministère des Affaires culturelles, alors pourquoi ce sont toujours les mêmes artistes qui en bénéficier ? Heureusement (ou malheureusement, cela dépend comment on voit les choses), il y a des fonds étrangers aidant à cette mobilité. Ainsi, le Fonds allemand d'aideà la mobilité Moving MENA, financé parle ministère fédéral des Affaires étrangèreset mis en œuvre par l'Institut Goethe auCaire, «donne aux jeunes professionnels de laculture originaires d'Egypte, de Tunisie, duMaroc, de Jordanie et du Yémen la possibilitéde participer à des festivals, des expositionset d'autres manifestations en Allemagne etdans plusieurs pays du monde arabe». Un article tunisien conséquent pour l'UNESCO Du côté de l'intégration dela culture au sein des politiques et desprogrammes de développement durableà l'échelle nationale qui entrecroisentles retombées économiques, sociales,environnementales et, bien évidemment,culturelles,le rapport mondial 2018 de l'UNESCO note que«quelques 77 % (111) des 146 Partiesà la Convention mettent actuellement en œuvre un plan national de développement(PND) ou une stratégie nationale dedéveloppement durable (SNDD). Sur les111 PND et SNDD évalués, 86 % (96)font référence à la culture et plus desdeux tiers (68) de ceux-ci ont cours dansles pays du Sud (dont la Tunisie). Cependant,la majorité de ces mentions de la culturesont contextuelles et seuls 40 % (44) desPND et SNDD ont défini des résultats oudes actions spécifiques aux objectifs dela Convention». Notre pays fait partie de ces 44 pays. D'autre part, parmi les 22 Etats qui évoquent la libertéartistique en tant que droit dans leurslégislations, le dernier rapport de l'UNESCO a observé debonnes pratiques,dont l'article 42 de notre constitution. Cet article ditque «Le droit à laculture est garanti. La liberté d'expressioncréative est garantie. L'Etat encouragela créativité culturelle et soutient lerenforcement de la culture nationale,de sa diversité et de son renouveau enpromouvant les valeurs de tolérance,de rejet de la violence, d'ouverture auxdifférentes cultures et de dialogue entreles civilisations». Reste à voir si cela va continuer et va réellement être mis en pratique sur le terrain…