La Tunisie célèbre du 20 novembre au 20 décembre 2018 le mois de la protection de l'enfance, et à cette occasion, il est opportun de réfléchir à tous les mécanismes susceptibles de mieux consolider les droits de l'enfant et cela incombe en premier lieu à l'Etat ainsi qu'aux parents et à toutes les instances chargées de la protection de l'enfance, qu'elles soient publiques ou privées, nationales ou internationales. Dans toutes les Constitutions des pays démocratiques, où sont consacrés les droits et les libertés, le droit à la protection de l'enfance est sacré. Dans la Constitution tunisienne, ce droit est stipulé dans l'article 47 en ces termes : « Il incombe aux parents et à l'Etat de garantir à l'enfant la dignité, la santé, les soins, l'éducation et l'enseignement. L'Etat doit assurer toutes les formes de protection à tous les enfants, sans discrimination ; ceci conformément à l'intérêt supérieur de l'enfant ». Ainsi l'intérêt supérieur de l'enfant prime, et constitue une responsabilité collective, dont toute la société civile est concernée. En ce qui concerne la législation tendant à consolider ce principe, et outre la convention internationale des droits de l'enfant ratifiée par la Tunisie en 1991 le code de la protection de l'enfant promulgué depuis 1998 a été considéré en tant que référence en la matière par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). Toutefois entre les textes et leur application il y a tout un fossé, d'autant plus que le droit de l'enfance embrasse une multitude de domaines, qui doivent faire nécessairement partie de la politique sociale. La délégation de la protection de l'enfance a été créée afin d'œuvrer à mettre en pratique des mécanismes tendant à protéger davantage le droit de l'enfant là où il se trouve. Entre autres, Il y a un bulletin statistique annuel sur l'activité des délégués à la protection de l'enfance pour l'année dans le cadre de l'enrichissent du paysage statistique dans le domaine de l'enfance en Tunisie, d'une part, et la mise en disposition d'indicateurs scientifiques qui pourraient être adoptés pour mener les politiques, préparer les plans d'action futures et orienter des décisions. Toutefois cela reste encore insuffisant face aux problèmes de l'enfance. Quels problèmes ? Outre le problème de la délinquance infantile, il y a également celui de l'exploitation des mineurs dans des domaines multiples, dont l'emploi de certains d'entre eux dans des travaux même pénibles. Cela est du, bien évidemment à la pauvreté, dont le taux demeure élevé selon des statistiques de l'UNICEF, « Un enfant est considéré comme pauvre s'il souffre au moins d'une privation de l'un de ses droits fondamentaux (nutrition, santé, sanitaire, éducation, logement, eau, information, protection contre la violence). À l'échelle nationale, 60% des enfants de moins de 5 ans sont pauvres, selon le dernier rapport d'analyse de la pauvreté infantile en Tunisie élaboré par l'UNICEF et le ministère du Développement et de la Coopération internationale ». Sans compter les enfants violentés, outre leur exploitation économique, tout azimut. Sur le plan pénal, la délinquance infantile n'est pas nécessairement liée à la pauvreté, bien que celle-ci joue un rôle important. Toutefois, le rôle des parents est également très important mais il y a ceux qui ont baissé les bras, pour certaines considérations économiques et sociales. Que font les délégations de l'enfance ? Ces délégations sont tenues d'agir plus efficacement, en envoyant dans toutes les régions des experts et des assistants sociaux sur les lieux afin de déterminer les vraies causes de cette déviation, et ce dérapage des jeunes, qui parfois commettent des délits mineurs ou même des crimes abominables, pour des raisons souvent inexplicables. Une campagne de sensibilisation contre la violence à l'encontre des enfants sera lancée cette année pour souligner les effets négatifs de ce phénomène et briser le silence sur la violence. Juge de la famille et juge des enfants Parmi les difficultés rencontrées par les structures institutionnelles et outre le manque de moyens, tant matériels qu'humains, il y a le problème de coordination du juge de la famille, ainsi que celui du juge des enfants, ave les intervenants sociaux. Concernant le premier, les enquêtes menées par les assistants sociaux ne sont pas très efficace car pas très approfondies. Cela a une incidence sur les problèmes de la garde des enfants ou de ceux du placement de ceux dont les parents sont incapables de prendre en charge, et pas uniquement pour des raisons d'ordre économique. Sans compter les cas de ceux qui sont reniés par leurs parents, dont notamment les enfants naturels. Quant en ce qui concerne le juge des enfants, il y a également un manque certains de moyens, pour le suivi et la réhabilitation des enfants délinquants, afin d'éviter des récidives dues, la plupart du temps au fait qu'ils soient livrés à eux-mêmes une fois qu'ils quittent le centre de rééducation. Face a toutes ces difficultés, la protection des enfants est une responsabilité collective, nécessitant une action commune afin de préserver leurs droits et les préparer à un avenir meilleur.